*On nous aurait menti*
Mangez cinq fruits et légumes
par jour!» Ce slogan martelé
pendant la décennie passée, et
que nul n'est censé ignorer, a
conduit la population non pas à
franchement métamorphoser ses
habitudes alimentaires, mais en
tout cas à se culpabiliser en cas de
consommation insuffisante de
végétaux. Il n'est pas évident de
manger cinq fruits et légumes par
jour, même pour se protéger du
cancer, lorsque ce n'est pas inscrit
dans des habitudes culinaires installées
de longue date. Il semblerait
aujourd'hui que le fait de ne
pas avoir respecté la consigne à la
lettre serait moins ennuyeux que
prévu. C'est ce que laisse entendre
une enquête européenne
sur près de 500 000 personnes publiée
la semaine dernière aux
Etats-Unis dans le journal de
l'Institut national du cancer et qui
conclut que, finalement, cinq
fruits et légumes par jour réduit
certes le risque de cancer, mais
seulement à la marge. Pas question
pour autant de se ruer sur les
glaces, les fromages, les gâteaux,
car leurs méfaits sur le coeur, les
artères, le diabète, l'obésité, eux,
ne sont pas contestés. Le concept
de cinq fruits et légumes par jour
a été élaboré au milieu des années
1990, sur la base de différentes
étudaes qui concluaient que 400
grammes de végétaux par jour
prévenaient le risque de cancer.
Les chercheurs tablant même sur
une baisse de 30 à 50 % du risque
avec un tel régime.
L'étude Epic (European Prospective
Investigation Into Cancer)
qui vient d'être publiée porte sur
500 000 Européens âgés de 45 à
65 ans, recrutés dans 10 pays dont
la France entre 1992 et 2000 et
surveillés pendant neuf ans, au
niveau de leur alimentation et de
leur état de santé.
Les résultats suggèrent que le fait
d'absorber beaucoup de fruits et
légumes par jour réduit certes le
risque de cancer, mais assez peu,
la différence entre les faibles et
les grands consommateurs étant
assez étroite. Et les auteurs n'excluent
d'ailleurs pas que la
consommation de végétaux ne
soit pas à l'origine de cet effet
protecteur faible, mais le mode de
vie plus sain des mangeurs de
fruits et légumes (qui fumeraient
moins que les autres…).
Par ailleurs, l'alimentation riche
en fruits et légumes, si elle a un
impact, même modéré sur le
risque de cancer, influence largement
le risque de maladies cardio-
vasculaires et prévient l'obésité.
«Le slogan, cinq fruits et
légumes par jour, bonne valeur
en communication, a été repris
par les cardiologues, parce que
finalement la prévention des maladies
cardiaques et du cancer
passe par les mêmes comportements,
absence de tabac, alimentation
riche en fruits et légumes,
exercice physique, explique le
professeur Daniel Thomas (Institut
de cardiologie, hôpital Pitié-
Salpétrière). On peut vraiment
déplorer que la cardiologie soit
dominée aujourd'hui par la technologie
et les médicaments alors
que ce qui est du ressort de l'éducation
hygiéno-diététique reste
négligé. Elwatan
Mangez cinq fruits et légumes
par jour!» Ce slogan martelé
pendant la décennie passée, et
que nul n'est censé ignorer, a
conduit la population non pas à
franchement métamorphoser ses
habitudes alimentaires, mais en
tout cas à se culpabiliser en cas de
consommation insuffisante de
végétaux. Il n'est pas évident de
manger cinq fruits et légumes par
jour, même pour se protéger du
cancer, lorsque ce n'est pas inscrit
dans des habitudes culinaires installées
de longue date. Il semblerait
aujourd'hui que le fait de ne
pas avoir respecté la consigne à la
lettre serait moins ennuyeux que
prévu. C'est ce que laisse entendre
une enquête européenne
sur près de 500 000 personnes publiée
la semaine dernière aux
Etats-Unis dans le journal de
l'Institut national du cancer et qui
conclut que, finalement, cinq
fruits et légumes par jour réduit
certes le risque de cancer, mais
seulement à la marge. Pas question
pour autant de se ruer sur les
glaces, les fromages, les gâteaux,
car leurs méfaits sur le coeur, les
artères, le diabète, l'obésité, eux,
ne sont pas contestés. Le concept
de cinq fruits et légumes par jour
a été élaboré au milieu des années
1990, sur la base de différentes
étudaes qui concluaient que 400
grammes de végétaux par jour
prévenaient le risque de cancer.
Les chercheurs tablant même sur
une baisse de 30 à 50 % du risque
avec un tel régime.
L'étude Epic (European Prospective
Investigation Into Cancer)
qui vient d'être publiée porte sur
500 000 Européens âgés de 45 à
65 ans, recrutés dans 10 pays dont
la France entre 1992 et 2000 et
surveillés pendant neuf ans, au
niveau de leur alimentation et de
leur état de santé.
Les résultats suggèrent que le fait
d'absorber beaucoup de fruits et
légumes par jour réduit certes le
risque de cancer, mais assez peu,
la différence entre les faibles et
les grands consommateurs étant
assez étroite. Et les auteurs n'excluent
d'ailleurs pas que la
consommation de végétaux ne
soit pas à l'origine de cet effet
protecteur faible, mais le mode de
vie plus sain des mangeurs de
fruits et légumes (qui fumeraient
moins que les autres…).
Par ailleurs, l'alimentation riche
en fruits et légumes, si elle a un
impact, même modéré sur le
risque de cancer, influence largement
le risque de maladies cardio-
vasculaires et prévient l'obésité.
«Le slogan, cinq fruits et
légumes par jour, bonne valeur
en communication, a été repris
par les cardiologues, parce que
finalement la prévention des maladies
cardiaques et du cancer
passe par les mêmes comportements,
absence de tabac, alimentation
riche en fruits et légumes,
exercice physique, explique le
professeur Daniel Thomas (Institut
de cardiologie, hôpital Pitié-
Salpétrière). On peut vraiment
déplorer que la cardiologie soit
dominée aujourd'hui par la technologie
et les médicaments alors
que ce qui est du ressort de l'éducation
hygiéno-diététique reste
négligé. Elwatan