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Nasser Al-Bahri : "Oussama Ben Laden est toujours vivant"

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  • Nasser Al-Bahri : "Oussama Ben Laden est toujours vivant"

    Repenti, ce saoudien de naissance publie aujourd'hui un livre événement, co-écrit avec le journaliste Georges Malbrunot, dans lequel il expose son parcours et révèle l'intimité de l'homme le plus recherché du monde. Reclu au Yémen, l'homme qui est toujours menacé de mort par Al-Qaeda et qui n'a pas obtenu des autorités françaises l'autorisation de venir en France, s'est confié à Metro.

    Comment est né votre engagement pour la guerre sainte ?

    J'ai vu le jour en Arabie Saoudite, dans une famille de classe moyenne, entouré de mes parents et de mes dix frères et sœurs. Au début des années 80, l'appel au djihad en direction de l'Afghanistan trouva un fort écho dans mon pays, et plus particulièrement auprès des jeunes. Que ce soit dans les médias, lors de discussions entre amis, ou aux abords des mosquées, cette question revenait très souvent. Comme d'autres, cet appel m'a touché. Après plusieurs tentatives, et il faut le dire, contre l'avis de mon père, j'ai sauté le pas. J'ai pris la direction de la Bosnie pour débuter le combat. Par la suite, je me suis rendu en Somalie, au Yemen et au Tadjikistan.

    Vous souvenez-vous de votre première rencontre avec Oussama Ben Laden ?

    C'était en 1996, alors que je venais de quitter le Tadjikistan. Je l'ai rencontré dans la province de Kandhar. J'ai passé trois jours à ses côtés. Je me souviens qu'à ce moment là, j'avais eu l'impression de rencontrer un homme rare, assez idéal, qui avait des principes et qui s'y tenait. A partir de cet instant, je ne l'ai plus quitté. Ben Laden était toujours calme, posé et réfléchi. Quelque soit les situations ou la personnalité de ses interlocuteurs, il gardait ses esprits, et ne s'emportait jamais.

    Comment expliquez-vous qu'il vous ait fait une telle confiance ?

    Peu de temps après notre rencontre, je l'ai impressionné en désarmant rapidement une personne qui s'emportait contre lui. C'est comme cela que je suis devenu son garde du corps personnel. Et puis, il avait l'habitude de dire que j'avais une personnalité transparente, que je ne lui cachais rien, même si nous avions des désaccords. J'ai toujours été honnête à son égard, ce qui n'était pas forcément le cas d'autres personnes au sein de l'organisation. Un jour, il m'a tendu un pistolet et m'a dit : "Si un jour les Américains nous encerclent, je veux que tu me tues avec cette arme".

    Aviez-vous eu connaissance en amont des projets d'actes terroristes, notamment ceux du 11 septembre 2001 ?

    Non, je n'avais aucune information sur les opérations terroristes. Au sein de l'organisation, il y avait un comité militaire qui était exclusivement dédié à la planification des actions sur le terrain. Mon rôle consistait à protéger Ben Laden, à anticiper les déplacements, et à rester toujours vigilant sur l'environnement proche. De fait, j'étais assez peu informé sur les attentats et leur préparation.

    Qu'avez-vous pensé le 11 septembre 2001 ?

    Cela à été l'un des jours les plus noirs de ma vie. Tous ces civils tués... Je ne m'attendais pas du tout à cela. Ces attentats restent une tragédie humaine incroyable. Quoi qu'en disent les gens, Ben Laden n'était pas favorable à ce que l'on s'en prenne aux civils. Dans son esprit, il fallait s'attaquer à des bâtiments symboliques, comme des ambassades ou des entrepôts militaires. C'est sans doute ce jour-là que j'ai commencé à m'interroger sur ma mission. Le djihad, ce n'est pas s'attaquer aux civils.

    Avec le recul, quel regard portez-vous sur votre parcours ?

    Quand je regarde derrière moi, je me rends compte à quel point j'avais tort. Et à quel point je me suis trompé sur mon engagement. Le point crucial, ce fut la mort de civils. Après avoir quitté Ben Laden, j'ai gagné le Yémen. J'ai rencontré d'autres personnes qui m'ont fait réfléchir, et qui, à force de questionnements, m'ont fait comprendre à quel point j'étais dans l'erreur. J'ai compris que l'on pouvait vivre sa foi autrement. Alors oui, aujourd'hui je regrette infiniment d'avoir appartenu à cette organisation.

    Avez-vous peur pour votre sécurité ?

    J'ai été menacé par Al-Qaeda au Yémen, qui me considère comme un traitre donc je reste vigilant. Mais je n'en sais pas plus, vous savez : c'est Allah qui décidera de ma vie et de ma mort.

    A plusieurs reprises, on à évoqué la mort de Ben Laden. Croyez-vous à cette possibilité ?

    Non, je suis sûr qu'Oussama Ben Laden est toujours vivant. Beaucoup de gens travaillent encore aujourd'hui à sa capture, mais davantage œuvrent à sa protection. Et puis, sa mort aurait été rapidement divulguée sur Internet et parmi les fidèles. Je pense qu'il est toujours en Afghanistan. Pour combien de temps, je ne sais pas.

    metro
    « Ça m'est égal d'être laide ou belle. Il faut seulement que je plaise aux gens qui m'intéressent. »
    Boris Vian
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