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Les praticiens de l’hôpital de Aïn Azel montent au créneau

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  • Les praticiens de l’hôpital de Aïn Azel montent au créneau

    Pour les réclamants, le gestionnaire de l’institution fait dans l’abus de pouvoir et le harcèlement moral à l’encontre des praticiens spécialistes entravant ainsi l’activité régulière de la structure hospitalière de Aïn Azel , couvrant un bassin de plus de 200 000 habitants.

    On peut y lire, entre autre : « Par abus de pouvoir et ignorance des règles et des lois de la déontologie médicale et de la santé publique, notamment les articles du 36 jusqu’ au 41e paragraphe du code de la déontologie médicale et l’article 206 de la loi sanitaire extraite du journal officiel n°85/05 du 16/02/1985 concernant le secret médical, cette personne, à l’occasion d’un acte chirurgical pratiqué par Dr R. S., dans la nuit du 04/04/2010, réquisitionnée par le directeur de garde Mr. L.H., après le constat d’urgence fait par le médecin réanimateur de garde Dr B.H., a accusé la chirurgienne de l’utilisation des moyens de l’hôpital à des fins personnels. Elle se permet même de consulter le dossier médical de la patiente opérée, bafouant les règles de déontologie, et juge non urgent l’état de la patiente alors qu’il n’en est pas apte ; cette infraction constitue une dangereuse dérives parmi d’autres. »

    Ce point est inscrit en tête de la plateforme des revendications qui précise en outre que cette même personne a permis à un médecin gynécologue installé en privé d’exercer et d’opérer à l’hôpital alors qu’il n’est ni attaché ni conventionné (le nom des patientes y est joint), demeurant en plus bénéficiaire d’un logement de fonction au sein de l’hôpital alors qu’il n’y ouvre pas droit. La ponction sur salaire n’a pas été occultée par les praticiens qui mentionnent que « cette personne a opéré des retraits sur salaires sans respecter les modalités légales ». Il pratique, disent-ils, des retraits sur salaire sur autorisation d’absence justifiée, trouvant lui-même le motif d’absence sans consulter la personne concernée.

    Selon ces praticiens, il y a plus grave encore : ce gestionnaire pratique les retraits sans préavis et sans suivre les recommandations faites par le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière.

    Toujours selon eux, le dernier événement en date, lors de la grève nationale, ce directeur a procédé à des retraits de quinze jours et plus sans fournir d’explications. Il applique la politique de deux poids deux mesures en permettant à certains praticiens d’être payés en restant chez eux et de s’absenter sans fournir aucune justification, alors qu’il applique un régime excessif sur d’autres, souvent en désaccord avec les lois en vigueur.

    Poussant le bouchant à l’extrême, les rédacteurs de la protestation persistent et signent : « Ce directeur se croit médecin en ordonnant le transfert d’un malade d’un service à un autre sans l’avis du ou des médecins de garde. Il se permet même l’invraisemblable en ordonnant au technicien anesthésiste de pratiquer l’anesthésie avec tous les risques que comporte cet acte, alors que le médecin anesthésiste réanimateur, présent sur place, a contre-indiqué cet acte sur défaillance technique, empiétant ainsi sur l’article 196 et 122 de la loi sanitaire. » Et de poursuivre :

    « Il se permet de s’ingérer dans l’activité médicale en refusant la liste de garde faite selon les modalités légales en imposant aux praticiens des jours précis, ce qui est en totale contradiction avec l’instruction 001 du 07/01/1998 relative aux gardes médicales selon laquelle seul le praticien est habilité à choisir les jours de ses gardes en concertation avec les médecins chefs de service et le président du conseil médical. »

    Avant de demander l’intervention du directeur de la santé pour l’éviction immédiate et inconditionnée du directeur, les praticiens mettent sur le tapis la gestion du scanner : « Il a empêché le scanner d’être fonctionnel en s’ingérant dans le travail du médecin radiologue conventionné ; il a exigé son avis avant chaque acte en divulguant le secret médical, motivant le départ du médecin, ce qui constitue une énorme perte pour la population. »
    Des tiraillements qui pénalisent les malades

    Contacté par nos soins pour connaître l’autre son de cloche, le directeur réfute, considérant les déclarations des médecins comme étant des allégations sans fondement.

    A l’aise, notre interlocuteur répond ainsi à tous les points soulevés : « Un praticien qui boucle son service civil à la fin du mois d’avril courant tente de semer la zizanie avant son départ définitif. Concernant la ponction des salaires, l’instruction du 22 mars 2010, émanant du secrétariat général du ministère est claire. L’opinion et le corps médical doivent savoir que la retenue sur salaire d’un médecin ayant bien calculé son coup n’a pas, contrairement à ses collègues, excédé les 15 jours.

    A propos de l’acte chirurgical, il faut savoir qu’une urgence ne parcourt pas 52 km. Cette patiente qui réside à Sétif a été hospitalisée à 16H50’, à l’insu de l’administration. » Il expliquera que le directeur de garde n’a pas voulu réquisitionner le chirurgien sachant que ce jour-là aucun autre chirurgien ne figurait sur le tableau de garde. « On veut maintenant déformer la vérité, dit-il. Informé de l’histoire, je devais en ma qualité de premier responsable de l’hôpital demander des explications au chirurgien et à un agent, n’étant autre qu’un parent de la patiente opérée sans l’avis de l’administration. »

    Il ajoutera qu’après avoir effectué son service civil, l’ex-gynécologue, ayant rendu d’énormes services aux femmes enceintes de toute la région, s’installe à titre privé à Aïn Azel. Le logement de fonction qu’il occupe actuellement est, à ce titre, attribué à son épouse, chef de bureau des marchés au niveau de l’hôpital.

    Le directeur note que « sans vouloir rentrer dans les détails qui risquent d’éclabousser les concepteurs des gardes sur mesure, rentabilité de l’établissement oblige », il ne peut accepter un tableau octroyant des facilités à un praticien n’exerçant finalement que huit jours par mois. Concernant le scanner, il faut, indique-t-il, rendre hommage au directeur de la santé ayant instauré une rotation des cinq radiologues du CHU.

    A l’instar d’autres établissements de la wilaya, l’hôpital de Aïn Azel reçoit tous les quinze jours la visite d’un radiologue qui ne prend en charge que les malades hospitalisés. « En bannissant la pratique du benamisme, le directeur de l’hôpital devient gênant », conclut notre interlocuteur.

    Par el watan
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