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Un rituel cheminement
Au mois d’avril 80, il avait suffit d’un incident mineur pour voir les frustrations accumulées depuis des lustres se transformés en une gigantesque révolte qui porte en défis des revendications claires et fondamentales d’une identité séculaire. Quand l’injustice domine l’expérience de 2001 nous a montré l’explosion, et la détermination sans égal d’un peuple depuis longtemps opprimés. Une expérience hélas payée par un lourd tribut de sang. La commémoration sans relief de ces repères en 2010 nous plonge dans une latente démobilisation engendrée par le trait de caractère du peuple Kabyle qui est le courage et la division dont il a toujours pâti.
Après la perte de vitalité de ces années écoulées, ce n’est pas un hasard de voire la révolte d’avril 80 qui a fait jonction avec celle de 2001 aboutir a la nature coercitive des Kabyles qui confirme leur nature d’insoumis et de rebel a la fois. Ils ne se soumettent jamais et ne cherchent pas non plus à se défaire des camisoles qui les ligotent. Ils épousent les causes des autres, ils s’y plaisent et respirent a l’aise et oublient vite ce qu’ils sont et ce qu’ils pourront devenir.
L’accession et l’ascension a une réalité identitaire et culturelle ne peut se faire avec le renoncement et le reniement de soi. C’est à dire par la compromission d’une aliénation a l’autre, delors on se retrouve en mauvaise posture de résistance a une invasion expressive par un arsenal d’instruments répressifs apparents, ou ,déguisés.
La replongée dans les profondeurs authentiques de sa culture d’origine est une tache et une construction immense qui mérite tous les efforts, toutes les abnégations et beaucoup de,sacrifices.
Il est aisé de constater tous les 20 avril les argumentations et les débats de nombreux acteurs politiques réels ou supposés qui s’attribuent de beaux rôles pour une cause qu’ils ont reniés, et de ceux qui étaient du côte du manche et excellent encore aujourd’hui dans le zèle et l’allégeance pour la réhabilitation de ceux dont nous avions souffert. La perte de morale et de mémoire sont devenues le chemin le plus rapide et plus sûr aux avantages et aux conditions sociales.
En attendant que s’accumule de nouvelles frustrations qui viendront alimenter de futures fureurs, il est bon de respecter le sacrifice douloureux de ceux connus ou anonymes qui ont forcé le destin et notre admiration. Le cheminement rituel du 20 avril est devenu une cocasse et désopilante façon de croire régler son compte au pouvoir.
Arezki HAMOUDI
Détenu de la cause Berbère des années 70