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Le pape demande de prier pour que l'Eglise recouvre sa sainteté

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  • Le pape demande de prier pour que l'Eglise recouvre sa sainteté

    Pasteur d'une Eglise catholique éclaboussée chaque jour un peu plus par la révélation de scandales d'ordre sexuel, Benoît XVI a fêté vendredi son 83e anniversaire dans un climat dépourvu d'allégresse.

    "En ces jours, je vous demande de prier pour les besoins de l'Eglise universelle" afin qu'elle recouvre "sainteté, unité et zèle missionnaire", a-t-il dit en recevant des bienfaiteurs venus des Etats-Unis.

    La veille, lors d'une messe au Vatican, le souverain pontife avait fait une rare allusion publique au scandale des cas d'abus sexuels au sein du clergé catholique et prôné que l'Eglise fasse pénitence pour ses péchés.

    "Aujourd'hui soumis aux attaques du monde, qui nous parle de nos péchés, nous pouvons constater que notre capacité à faire pénitence est une grâce, combien il est nécessaire de le faire et donc reconnaître ce qui ne va pas dans nos vies", avait-il dit.

    Les reproches de mauvaise gestion ou de tentative de camouflage des cas de pédophilie dans les églises américaine, allemande, irlandaise ou italienne, notamment, éclaboussent le pape parce qu'il avait été sous son prédécesseur, Jean Paul II, chargé de la discipline du clergé déviant.

    Le Vatican a argué avec constance que la culpabilité des prêtres qui ont commis des crimes, même odieux, ne saurait rejaillir sur l'ensemble de l'Eglise et son chef. Ce dernier n'y avait fait qu'une allusion lors de la Semaine Sainte, parlant de "péchés" de l'Eglise, sans autre précision.

    Des messages de félicitations émanant de prélats du monde entier et d'hommes politiques italiens ont afflué au Vatican à l'occasion de l'anniversaire de Benoît XVI mais aucune cérémonie particulière n'était programmée.

    En revanche, des dizaines de cardinaux participeront lundi au Vatican à un déjeuner marquant le cinquième anniversaire de l'élection du cardinal allemand Joseph Ratzinger en remplacement du défunt et charismatique Jean Paul II.

    OMBRE SUR LE VOYAGE PONTIFICAL À MALTE

    Entre-temps, Benoît XVI se sera rendu samedi et dimanche à Malte, où une des dix victimes maltaises poursuivant l'Eglise pour abus sexuels a demandé à le rencontrer pour obtenir des excuses, comme il avait pu en présenter lors de voyages aux Etats-Unis et en Australie.

    "Je ne vois pas pourquoi cela lui serait plus difficile de faire la même chose à Malte", a déclaré à Reuters Lawrence Grech. Le porte-parole du Vatican, Mgr Federico Lombardi, n'a pu confirmer une telle rencontre, soulignant que le pape était prêt à rencontrer d'autres victimes, mais ne se laisserait pas dicter son agenda par les médias.

    L'avalanche de révélations sur des abus commis par des prêtres à l'encontre d'enfants jette une ombre sur cette visite historique du pape à Malte, originellement destinée à commémorer le 1.950e anniversaire du naufrage de saint Paul sur cette île méditerranéenne qu'il a évangélisée.

    A la veille de ce déplacement pontifical, une nouvelle affaire embarrassante a été rendue publique par le site internet du magazine laïque catholique Golias, concernant une lettre du Vatican à un évêque français le félicitant de ne pas avoir dénoncé à la police un prêtre auteur d'abus sexuels.

    Le cardinal Dario Castrillon Hoyos, à l'époque préfet de la Congrégation pour le clergé, avait qualifié en 2001 Mgr Pierre Pican, évêque de Bayeux-Lisieux, de modèle pour tous ses pairs pour son silence sur les actes pédophiles qui ont finalement valu 18 ans de prison au père René Bissey.

    "Je vous félicite de ne pas avoir dénoncé un prêtre à l'administration civile. Pour encourager nos frères de l'épiscopat dans ce domaine délicat, cette congrégation enverra une copie de cette lettre à toutes les conférences épiscopales", écrivait le prélat colombien.

    Mgr Lombardi a étonné les observateurs des affaires pontificales en ne niant pas l'authenticité de cette lettre et en faisant valoir qu'elle confirmait "à quel point il avait été opportun de centraliser sous l'autorité de la Congrégation pour la doctrine de la foi le traitement des affaires d'abus sexuels concernant des mineurs, commis par des prêtres".

    La Congrégation pour la doctrine de la foi, dirigée à l'époque par le pape actuel, avait demandé le 18 mai 2001 aux évêques du monde entier de lui signaler les cas d'abus sexuels sur mineurs.

    source : Reuters
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