Le Brésil a saisi l'occasion de deux sommets des pays émergents dont il était l'hôte, jeudi 15 avril, pour tenter de sortir de l'isolement croissant dans lequel il se trouve sur le dossier nucléaire iranien. Les deux sommets rassemblaient à Brasilia dans un premier temps, au sein du groupe IBAS, l'Inde, le Brésil et l'Afrique du Sud, et dans un second temps, le Brésil, la Russie, l'Inde et la Chine, au sein du groupe des BRIC.
La première rencontre devait se tenir jeudi, la seconde vendredi. Mais le séisme survenu en Chine a obligé le président Hu Jintao à écourter sa visite au Brésil et à repartir dès jeudi soir vers son pays. Il a annulé les visites prévues au Venezuela et au Chili. Les deux sommets ont donc eu lieu le même jour.
Le Brésil a mis à profit ce double rendez-vous entre émergents pour adresser sur l'Iran un message qui lui tient à cœur, selon lequel il n'est pas seul en ce moment à refuser les sanctions contre Téhéran. Cet exercice s'est déroulé en deux temps.
Le ministre brésilien des affaires étrangères, Celso Amorim, a déclaré à la presse que les rencontres bilatérales entre le président Luiz Inacio Lula da Silva, d'une part, le président chinois et le premier ministre indien Manmohan Singh, d'autre part, avaient fait ressortir "de grandes affinités de points de vue" entre les trois pays sur le dossier iranien.
"Notre impression, partagée par l'Inde et la Chine, a poursuivi le ministre, est que les sanctions seraient d'une efficacité très discutable, voire contre-productives. Elles affectent seulement les gens les plus vulnérables, pas les dirigeants. Il est encore possible de parvenir à une solution négociée avec l'Iran."
Le Brésil assortit cependant sa position d'un bémol. M. Amorim dit attendre de l'Iran "de la souplesse" dans sa tentative de convaincre le monde de sa bonne foi. M. Piragibe Tarrago, plus précis, souhaite que l'Iran "soit plus transparent et montre à tous, notamment à l'Agence internationale de l'énergie atomique, que son processus nucléaire poursuit des fins pacifiques".
Jean-Pierre Langellier
Le Monde du 16/04/2010
La première rencontre devait se tenir jeudi, la seconde vendredi. Mais le séisme survenu en Chine a obligé le président Hu Jintao à écourter sa visite au Brésil et à repartir dès jeudi soir vers son pays. Il a annulé les visites prévues au Venezuela et au Chili. Les deux sommets ont donc eu lieu le même jour.
Le Brésil a mis à profit ce double rendez-vous entre émergents pour adresser sur l'Iran un message qui lui tient à cœur, selon lequel il n'est pas seul en ce moment à refuser les sanctions contre Téhéran. Cet exercice s'est déroulé en deux temps.
Le ministre brésilien des affaires étrangères, Celso Amorim, a déclaré à la presse que les rencontres bilatérales entre le président Luiz Inacio Lula da Silva, d'une part, le président chinois et le premier ministre indien Manmohan Singh, d'autre part, avaient fait ressortir "de grandes affinités de points de vue" entre les trois pays sur le dossier iranien.
"Notre impression, partagée par l'Inde et la Chine, a poursuivi le ministre, est que les sanctions seraient d'une efficacité très discutable, voire contre-productives. Elles affectent seulement les gens les plus vulnérables, pas les dirigeants. Il est encore possible de parvenir à une solution négociée avec l'Iran."
Le Brésil assortit cependant sa position d'un bémol. M. Amorim dit attendre de l'Iran "de la souplesse" dans sa tentative de convaincre le monde de sa bonne foi. M. Piragibe Tarrago, plus précis, souhaite que l'Iran "soit plus transparent et montre à tous, notamment à l'Agence internationale de l'énergie atomique, que son processus nucléaire poursuit des fins pacifiques".
Jean-Pierre Langellier
Le Monde du 16/04/2010
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