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Evguéni Djougashvili est-il le petit-fils de Staline? Demande d’exhumation.
Correspondant à Moscou La paranoïa pro-stalinienne, dont nous afflige ces derniers temps une partie considérable de la société russe qui se cramponne aux vestiges de la grandeur totalitaire de la Russie, vient de déboucher sur une situation sans précédent et passablement cocasse.
Un certain Evguéni Djougashvili, qui prétend être le petit-fils du "guide des peuples" et dont la parenté avec Staline est contestée par la fille de ce dernier Svetlana Alliloueva, a attaqué en justice la rédaction de la station radio libérale l’"Echo de Moscou" qui, selon lui, aurait calomnié son grand-père. Dans une de ses émissions sur l’histoire du totalitarisme soviétique, l’"Echo de Moscou" a mentionné le fait que, dans les années 1930, Staline avait personnellement autorisé les condamnations à la peine capitale des enfants à partir de l’âge de 12 ans.
Rendue publique après le XXe congrès du PCUS qui a dénoncé les crimes de Staline, cette histoire a été maintes fois confirmée par les documents trouvés dans les archives du Politburo et du KGB, dont certains portent la signature manuscrite de Joseph Djougashvili alias Staline.
Pourtant, ses adorateurs continuent d’affirmer contre toute évidence qu’il s’agit d’un faux fabriqué par des traîtres et des ennemis de la Russie. Dans cette situation, le procès de l’"Echo de Moscou" risquait de se transformer en un dialogue de sourds qui menaçait de s’éterniser.
Cependant, selon le droit civil russe, seuls les descendants directs d’une personne défunte sont autorisés à intenter des procès pour défendre son honneur et sa dignité. Les journalistes ont profité de cette clause pour mettre leur détracteur au défi de prouver sa parenté avec le tyran. Evguéni Djougashvili affirme être le fils de Iakov Djougashvili, fils de Staline d’un premier mariage, fait prisonnier par les Allemands pendant la Seconde Guerre mondiale et mort dans un des camps de concentration. Cette version a toujours été niée, même par Galina Djougashvili, fille officielle de Iakov. Dans le même temps, l’authenticité des papiers d’identité produits par Evguéni Djougashvili semble incertaine. D’où la demande de l’"Echo de Moscou" de procéder à une analyse génétique pour trancher le litige une fois pour toutes. Or, une telle analyse ne peut s’effectuer qu’avec les gènes des parents vivants de Staline ou avec ceux pris sur sa dépouille enterrée près du mur du Kremlin après son expulsion du mausolée de Lénine.
Pour Alexeï Venediktov, rédacteur en chef, cette dernière solution semble préférable dans la mesure où elle ne dérange pas les vivants. Aussi la radio a-t-elle bel et bien déposé à la cour la demande de procéder à l’exhumation des restes du "manager le plus efficace du XXe siècle", comme le qualifient certains manuels russes d’histoire, ainsi qu’au prélèvement et à l’analyse génétique de ses gènes. Les journalistes de l’"Echo de Moscou" ne cachent guère qu’il s’agit en l’occurrence d’une sorte de provocation de leur part. Pourtant, leur démarche n’en est pas moins légitime car strictement conforme à la législation civile.
Correspondant à Moscou La paranoïa pro-stalinienne, dont nous afflige ces derniers temps une partie considérable de la société russe qui se cramponne aux vestiges de la grandeur totalitaire de la Russie, vient de déboucher sur une situation sans précédent et passablement cocasse.
Un certain Evguéni Djougashvili, qui prétend être le petit-fils du "guide des peuples" et dont la parenté avec Staline est contestée par la fille de ce dernier Svetlana Alliloueva, a attaqué en justice la rédaction de la station radio libérale l’"Echo de Moscou" qui, selon lui, aurait calomnié son grand-père. Dans une de ses émissions sur l’histoire du totalitarisme soviétique, l’"Echo de Moscou" a mentionné le fait que, dans les années 1930, Staline avait personnellement autorisé les condamnations à la peine capitale des enfants à partir de l’âge de 12 ans.
Rendue publique après le XXe congrès du PCUS qui a dénoncé les crimes de Staline, cette histoire a été maintes fois confirmée par les documents trouvés dans les archives du Politburo et du KGB, dont certains portent la signature manuscrite de Joseph Djougashvili alias Staline.
Pourtant, ses adorateurs continuent d’affirmer contre toute évidence qu’il s’agit d’un faux fabriqué par des traîtres et des ennemis de la Russie. Dans cette situation, le procès de l’"Echo de Moscou" risquait de se transformer en un dialogue de sourds qui menaçait de s’éterniser.
Cependant, selon le droit civil russe, seuls les descendants directs d’une personne défunte sont autorisés à intenter des procès pour défendre son honneur et sa dignité. Les journalistes ont profité de cette clause pour mettre leur détracteur au défi de prouver sa parenté avec le tyran. Evguéni Djougashvili affirme être le fils de Iakov Djougashvili, fils de Staline d’un premier mariage, fait prisonnier par les Allemands pendant la Seconde Guerre mondiale et mort dans un des camps de concentration. Cette version a toujours été niée, même par Galina Djougashvili, fille officielle de Iakov. Dans le même temps, l’authenticité des papiers d’identité produits par Evguéni Djougashvili semble incertaine. D’où la demande de l’"Echo de Moscou" de procéder à une analyse génétique pour trancher le litige une fois pour toutes. Or, une telle analyse ne peut s’effectuer qu’avec les gènes des parents vivants de Staline ou avec ceux pris sur sa dépouille enterrée près du mur du Kremlin après son expulsion du mausolée de Lénine.
Pour Alexeï Venediktov, rédacteur en chef, cette dernière solution semble préférable dans la mesure où elle ne dérange pas les vivants. Aussi la radio a-t-elle bel et bien déposé à la cour la demande de procéder à l’exhumation des restes du "manager le plus efficace du XXe siècle", comme le qualifient certains manuels russes d’histoire, ainsi qu’au prélèvement et à l’analyse génétique de ses gènes. Les journalistes de l’"Echo de Moscou" ne cachent guère qu’il s’agit en l’occurrence d’une sorte de provocation de leur part. Pourtant, leur démarche n’en est pas moins légitime car strictement conforme à la législation civile.