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Les maladies chroniques touchent 38% de la population en Algérie

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  • Les maladies chroniques touchent 38% de la population en Algérie

    Les maladies chroniques semblent prendre du terrain en Algérie. Vous avez récemment parlé de 38% de la population algérienne qui souffre de maladies chroniques. Pourquoi, selon vous ?

    Abbdelhamid Bouallag, coordinateur du réseau des associations de malades chronique : Tout à fait. L’incidence des maladies chroniques est en augmentation constante en Algérie et cela pour plusieurs facteurs favorisant ces pathologies tels que le changement dans notre alimentation (baisse de la consommation de fruits et légumes et excès de produits alimentaires transformés riches en graisse, en sucre et en sel) et le mode de vie.

    Il convient de signaler aussi d’autres facteurs de risque importants qui entraînent un accroissement de l’incidence des maladies chroniques, comme le tabagisme et une tendance accrue à la sédentarité sans oublier la pollution, le manque d’hygiène, de prévention et de suivi sérieux de l’évolution de ces pathologies par les autorités concernées telles que les ministères de la Santé, de la Solidarité et du Travail et de la Sécurité sociale. Le laxisme des autorités, constaté depuis plusieurs années, contribue à aggraver encore plus la situation des malades. Pourtant, un suivi rigoureux de l’évolution des maladies chroniques permettrait de mieux maîtriser la situation et donc de trouver les solutions adéquates pour protéger le reste de la population et prévenir les facteurs de risque.

    Quelles sont les maladies chroniques les plus fréquentes en Algérie ?

    Les maladies chroniques sont des maladies de longue durée qui sont, pour la plupart, évitables, encore faut-il qu’il y ait des mesures préventives pour y faire face convenablement. Parmi ces maladies de plus en plus fréquentes, qui sont la première cause de mortalité dans le monde, je citerai l’hypertension artérielle, le diabète, le cancer, les hépatites virales, l’insuffisance respiratoire, cardiaque et rénale.

    Quel constat faites-vous de la situation des malades chroniques ?

    Honnêtement, la situation des malades chroniques est alarmante. Aucun progrès n’a été constaté dans la prise en charge des personnes souffrant de ces pathologies. Pis, il y a une absence totale de volonté de la part des responsables concernés pour soutenir cette tranche de la population, à l’exception de quelques interventions «unilatérales» ou «occasionnelles» qui n’ont jamais réellement touchés le fond du problème. J’estime que si l’on veut trouver des solutions concrètes, il est impératif de réunir les efforts des trois ministères susmentionnés avec l’implication de la société civile.

    Parlez-nous du réseau des associations des malades…

    Notre réseau est constitué de plusieurs associations nationales de malades chroniques qui activent sérieusement sur le terrain au profit du malade. Ce réseau est également une force de proposition pour travailler la main dans la main avec les autorités qui veulent aider les malades chroniques, leur permettre d’accéder aux soins, et améliorer leur prise en charge.

    Quelles sont les actions menées jusque-là par ce réseau ?

    En fait, le réseau organise plusieurs actions, dont la plus importante concerne l’événement phare, le printemps du patient, qui se tient chaque année, sous l’égide du président de la République. Le printemps du patient réunit des experts de tous bords qui interviennent sur des sujets d’actualité et font un diagnostic réel de l’état de la santé en Algérie. Cette rencontre est sanctionnée par des recommandations destinées à tous les responsables concernés. D’autre part, notre réseau a développé un travail de partenariat avec la commission de la santé et des droits du malade auprès de l’académie de la société civile pour mener des actions communes autour du même objectif, à savoir l’intérêt du malade.

    Quelles sont les insuffisances en matière de prise en charge et d’accès aux soins dont souffrent les malades chroniques ?

    A vrai dire, il n’y a aucune prise en charge sérieuse et organisée pour des malades chroniques. Des insuffisances criantes et une précarité des soins sont malheureusement à déplorer. On constate ainsi des ruptures répétées de médicaments et des réactifs au niveau des hôpitaux, une mauvaise répartition des médecins spécialistes, une inégalité dans l’accès aux soins…

    Il est regrettable de voir que les hôpitaux travaillent dans une anarchie totale.

    Il n’y a aucun programme périodique, aucun suivi ni organisation et les malades sont livrés à eux-mêmes, n’étaient les efforts des associations qui les soutiennent durant leur combat quotidien. De leur côté, les pouvoirs publics ne jouent pas leur rôle, ils sont carrément absents sur le terrain.

    Le réseau a à maintes reprises lancé un appel aux pouvoirs publics et notamment au ministère de la Santé. Pouvez-vous nous en parler un peu plus ?
    Le réseau des associations des malades chroniques n’a raté aucune occasion pour interpeller les autorités de santé et les inciter à prendre en charge les doléances des malades. Nous avons également saisi le ministère de la Santé pour qu’il daigne ouvrir les portes du dialogue et de la concertation et écouter nos propositions étant donné que nous sommes les porte-parole des malades chroniques. Malheureusement, aucune suite n’a été donnée aux multiples sollicitations du réseau des malades chroniques.

    Votre dernière sortie médiatique a-t-elle fait bouger les choses ?

    Le cri d’alarme lancé lors de la conférence de presse au forum d’El Moudjahid n’a pas eu l’écho escompté auprès du ministère de la Santé. En revanche, le ministère du Travail et de la Sécurité sociale nous a invité par le biais du DG de la Sécurité sociale pour une séance de travail. Celle-ci est prévue
    dans quelques jours afin de discuter des problèmes soulevés par le réseau.

    Par la Tribune
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