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Développement du gaz non conventionnel : des installations qui risquent de rouiller

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  • Développement du gaz non conventionnel : des installations qui risquent de rouiller

    Les nouvelles installations ne serviront à rien, faute d’une demande américaine en gaz plus importante.


    La nouvelle donne qui vient ébranler le marché gazier, induite par les nouvelles technologies développées par les Américains dans le domaine, met mal à l’aise les investisseurs étrangers en Algérie, dont l’activité consiste à mettre en place des installations destinées à renforcer les exportations algériennes vers les USA. Les appréhensions des investisseurs étrangers se sont accentuées notamment après les déclarations de samedi dernier, du ministre de l’Energie et des Mines, Chakib Khelil. Ce dernier a indiqué, en réponse à une question évoquant l’autosuffisance des USA en gaz, que « nous avions, à un moment donné, dans les années 1970, orienté notre politique d’exportation vers les Etats-Unis d’Amérique, mais nous avions tort et nous avons retenu la leçon, c’est pour cela que nous avons développé les partenariats avec l’Europe concernant les gazoducs déjà existants ou ceux en projet ».

    Les investisseurs étrangers présents en Algérie ont émis avant-hier de sérieuses appréhensions quant à l’avenir des installations destinées à renforcer les exportations gazières de l’Algérie vers les USA. « Le gaz que nous devrions produire est prévu pour être acheminé vers Arzew, le train de liquéfaction GL3Z que réalise la société italienne Saipem, et la production de GNL était prévue pour être exportée en majorité vers les Etats-Unis d’Amérique, mais là on ne sait plus de quoi sera fait demain », a indiqué Hajime Emura de la JGC corporation, une firme japonaise fondée en 1928, impliquée dans la production de gaz en Algérie. Ce responsable, rencontré à l’occasion de l’exposition du GNL16 à Oran, fait référence à l’autosuffisance américaine en matière de gaz non conventionnel développé grâce à une nouvelle technologie.

    Pour mémoire, le contrat signé en juin 2009 entre Sonatrach et le Groupement japonais, constitué par JGC Corporation et JGC Algeria, porte sur la construction des installations de traitement des champs de gaz de Gassi Touil. D’une durée de 42 mois et d’un montant de plus de 100 milliards de dinars équivalents, le contrat prévoit un réseau de collecte de 54 puits sur les 7 champs de gaz concernés. L’entrée en production est prévue en 2012, soit la même année durant laquelle est prévue la livraison du train GL3Z, dont le taux d’avancement des travaux est estimé à 80% par Guido Carcano, vice-président de LNG opérations de Saipem, présent à l’exposition d’Oran. « Nous nous occupons de la réalisation, alors que la commercialisation relève de la responsabilité exclusive de Sonatrach. Néanmoins, je pense qu’effectivement la production de ce train était prévue pour alimenter le marché américain », laisse entendre M. Carcano en évitant d’être affirmatif. Selon lui, le coût du projet est de 2,8 milliards d’euros, un gros investissement consenti en collaboration avec une firme japonaise Chiyoda, mais « c’est seulement pour l’apport technologique », précise encore le représentant italien.

    Ainsi, ces installations, prévues à coups de plusieurs milliards de dollars, destinées à accroître le volume des exportations algériennes de gaz à destination des USA, risquent d’être à l’avenir rongées par la rouille, faute d’une demande américaine en gaz plus importante. Les témoignages des investisseurs japonais et italiens vont à contresens de l’optimisme affiché par Chakib Khelil quant à l’idée de compenser le marché américain par des débouchés en Europe. Néanmoins, M. Khelil a affirmé, hier à Oran, que les prévisions de la demande gazière mondiale sont « préoccupantes ». « La demande mondiale en gaz en 2013 sera au même niveau qu’en 2008 », a déclaré M. Khelil dans une allocution prononcée à l’ouverture des travaux de la 10e session du Forum des pays exportateurs de gaz. Et cette demande est affectée par le développement des gaz non conventionnels aux Etats-Unis, a-t-il encore expliqué.


    Par Djamel Benachour

    El Watan economie

  • #2
    c'est quoi les gaz non conventionnels
    .
    .
    ''La pauvreté ne sera plus séditieuse, lorsque l'opulence ne sera plus oppressive''
    Napoléon III

    Commentaire


    • #3
      Ce des gazs souvent enfermés dans les roches dont l'extraction nécessite des procédés couteux. Les USA sont arrivés a maîtriser ces procédés, mieux les rentabiliser dans la chaîne de production.

      Ils utilisent les gazs de schistes ou les gazs de charbon (grisou) et visiblement les chaînes de production sont devenues rentables à tel point qu'ils commencent à réduire leur dépendance vis à vis des pays producteurs.

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      • #4
        Pihman : c'est quoi les gaz non conventionnels

        Connaissez vous les Gaz non conventionnels ?

        Le gaz dans le monde est un produit discret, que l'on considère volontiers comme un produit annexe de l'exploration/production pétrolière classique, presque un sous produit en quelque sorte. Or il existe des champs gaziers au même titre que des champs pétroliers et leur taille est parfois gigantesque. Par contre il est infiniment plus difficile à transporter et à manipuler ce qui a ralenti fortement l'essor de son utilisation comme combustible.

        Il a fallu attendre la construction et la mise en place d'un réseau de gazoducs entre les zones de production et celles de consommation pour que son utilisation décolle vraiment. Encore fallait il qu'il y ait continuité territoriale entre pays producteurs et consommateurs pour passer par ce moyen de transport ce qui n'était pas le cas des gros producteurs gaziers du golfe et de leurs clients américains ou japonais.Il a fallu le développement des usines de liquéfaction de gaz et des méthaniers spécialisés dans les transports de gaz pour qu'une seconde filière d'approvisionnement en gaz se mette en place.

        Les prix du gaz ont peu ou prou suivi ceux du brut, même s'il n'existe pas de lien direct entre les deux énergies autre que leur capacité calorifique (pouvoir chauffant en quelque sorte). Et puis récemment les prix du gaz se sont déconnectés de ceux du brut avec une forte tendance à la baisse. La raison ? Le développement brutal, en particulier aux Etats Unis des Gaz non conventionnels, un type de gaz connu depuis longtemps mais peu ou pas exploités jusqu'à ce que le prix du gaz et l'amélioration des techniques d'extraction n'en relance l'exploitation.

        De quoi s'agit t il ? De gaz connus comme le grisou présent dans toutes les mines de charbon ou encore de gaz de schistes, présent à faible densité dans ce type de roche ou encore de "tight gas", gaz compact, présent dans de petits réservoirs difficiles d'accès. Par opposition aux énormes gisements de gaz du moyen orient facilement accessibles et de très grande capacité qui en rendent l'exploitation peu couteuse, tout au moins pour l'amener à la surface.

        On en trouve en différents endroits, aux États Unis mais aussi au Kazakhstan, au Canada, au Venezuela et en d'autres parties du globe. Ce sont en général des petits producteurs qui se sont lancé dans l'exploitation de ces petits gisements qui était plus à la portée de leurs capacités techniques et financières et de leur culture entrepreneuriale que les méga gisements du golfe et les méga projets des compagnies multinationales.

        C'est l'amélioration des techniques de forage qui en a permis l'exploitation. Le forage horizontal en particulier et la fracturation hydraulique des roches qui permet de mettre en place à partir d'un premier forage tout un réseau de points de récupération du gaz dans la roche qui a rendu possible le développement de la production de ce gaz non conventionnel en particulier aux Etats Unis avec l'émergence de ces petits producteurs comme Cheaspeake ou XTO energy.

        La production de ce type de gaz est devenu une proportion très importante de la production totale de gaz américaine qui était sur le déclin. Elle a été la cause d'une forte baisse du prix du gaz dans pays et a affecté de ce fait la rentabilité des méga-projets du Golfe persique et de leur usines de liquéfaction très couteuses.

        La réaction des multinationales a été rapide. Comme on dit là bas, " if you can't beat them, join them", en français, "si vous ne pouvez les battre, joignez vous à eux. C'est ce qui explique l'OPA récente lancée par ExxonMobil sur XTO Energy aux Etats Unis à un prix de 41 milliards de dollars!!

        C'est ce qui explique également le rachat de participation dans tel ou tel gisement non conventionnel par BP ou le norvégien StatoilHydro. C'est le cas également de Total qui vient d'annoncer le rachat à Cheasapeake d'une participation de 25 % dans le gisement non conventionnel des Barnett Shales qui leur appartient pour un montant de 2.25 milliards de dollars. Outre des réserves supplémentaires, les multi nationales sont intéressées par le savoir faire de ces sociétés dans ce type d'exploration très différent des leurs. De multiples forages peu couteux au lieu de leur logique de grand projets très couteux. Le but étant de reproduire cette technique d'exploration dans le reste du monde...

        Incidemment au prix où est tombé le gaz aux Etats Unis c'est le moment d'acheter des réserves qui ne manqueront pas de se valoriser à terme .

        Article publié le 17/02/2010 à 12:35 par CaDerange

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