Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Matoub Lounes - lettre ouverte aux ......

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Matoub Lounes - lettre ouverte aux ......



    Ne jure pas et tu ne te parjureras pas.
    Car la parole ne s’engage qu’avec certitude.
    Ne crois pas à la récolte abondante
    A l’heure où surgirait ta ruine.
    Mais toi tu fus dressé pour le triomphe du Mal.
    Pour un pot de vin tu as forligné
    Quelle issue selon toi récompensera tes forfaits ?
    Tu es semblable au forcené qui va,
    A chaque étape visible dans sa nudité :
    Je n’aurai nulle foi en toi.
    Méprisable orphelin de la parole,
    En quelle vengeance croyais-tu,
    Beuglant : ARABITE PARTOUT !
    Ce n’est pas pour toi que je tremble,
    Tu ne pourras jamais m’apitoyer.
    Je crains pour les cœurs probes
    Et les hommes à la dignité sans tache.
    De quoi manques - tu va- nu- pieds ?
    Si tu convoites quelque bijou, tes congénères
    Les maquignons d’hier nous ont dépouillés ;
    S’ils méprisent leur art, les Aït - Yanni
    Feront peut-être droit à ton désir :
    Ils te cisèleront une belle broche.
    La brebis, selon les dires,
    Fut par son propre sang trahie,
    Mais cela est sans doute conte à dormir…
    Tout s’emmêle, s’embarbouille,
    Nul n’en distingue le nœud gordien.
    Tout s’emmêle, s’embarbouille
    Nul ne distingue les siens :
    Pauvres de nous !

    La vérité : la répandre dans les cœurs, il le faut !
    Rendons sa liberté au mensonge.
    Le séisme dont se ressent notre terre
    Seul celui qu’il éprouve en connaît la mesure.
    Quant aux autres, érudits, clercs,
    Ou bien bouchés à l’émeri,
    Ils restent torpides comme des pèlerins
    Lorsque les berce leur maître en religion.
    Le socle de leur pensée est malfaisance,
    Qui mêle la rumeur à l’infamie
    Seul qui va comme errant dans la nuit les suivra.
    Qui veut la vérité, la trouvera dans ma patrie :
    L’horreur à sa chair s’est greffée.
    Elle a manqué me coûter la vie
    Et l’on me dit fou aliéné.
    Dénouez votre esprit,
    Retirez-lui ses entraves,
    La fraternité gît bâillonnée dans une bauge.
    Honte sur nous, à la sacrifier !

    Considérez, de grâce, les choses froidement ;
    Ceux qui massacrent sont reconnaissables :
    Le pouvoir a plié sous le poids de ses excès,
    Ses membres sont libres de tout lien humain,
    Qui savent que l’avenir
    Ne les protégera de rien.
    L’hydre grandie, gronde, rugit, se fortifie !
    Ils l’ont engendrée mais vivent depuis sous sa menace.
    Comment peux-tu aimer
    Celle que tu ne distingues pas ?
    Comment peux - tu voir
    La beauté que le voile dérobe à tes yeux ?
    Ne croyez jamais en eux !
    Ils sont les massacreurs de la vie.
    Ils n’ont pas le pouvoir, quel saccage déjà !
    S’ils l’ont, désolation, chaos, mort !
    Une once de sagesse, une once
    Suffirait à vaincre ce fléau.
    En quelque lieu que se trouve le Kabyle,
    Nous devons le prendre à témoin,
    Qu’il engage son cœur et qu’il s’insurge,
    Cette liberté que nous voulons conquérir,
    Doit apparaître au grand jour,
    Elle est l’éclaireur qui nous ouvre la voie.
    Que nous soyons d’ici ou d’ailleurs,
    De Tiquovaïn ou bien des Aït-Ziki,
    Notre identité est une.
    Nous devons remonter les racines de notre être.
    Quant à ces obscurants,
    Si nous ne levons pas pour les éradiquer :
    L’Etat leur viendra en secours.
    Qui est Bouyali ? Vous vous en souvenez,
    A qui a-t-il ouvert les portes
    De la mort et du désastre ?
    A quoi bon s’interroger !
    C’est avec l’islamiste Nahnah
    Qu’il a scellé son compérage.
    Hé oui ! Nous les voyons se répandre,
    Ils ont pénétré les arcanes du pouvoir,
    Après avoir changé leur fusil d’épaule.
    L’esprit s’asphyxie de son ignorance,
    Ils l’asservissent à leur guise,
    Jusqu’à la soumission de notre peuple tout entier.
    Leur marche est silencieuse,
    Non elle ne fait point de bruit, chut !
    Sur la pointe des pieds ils accèdent au pouvoir
    Ils sont constants et patients,
    Une fois leur semence monstrueuse germée,
    Ils nous diront : faites-lui face à présent !
    Quant aux puériles protestations
    D’Elhachemi, Elhocine ou bien Sadi
    Qui bercent doucement d’air nos poumons…
    Ils les anéantiront ! Et ils nous extermineront,
    Fellag, le pitoyable Dilem…et moi !
    Ils ont déchiré la quittance de la vie !
    Et le châtiment qui guette khalida Messaoudi,
    Qui trouble leur sommeil… s’ils se saisissaient d’elle,
    Votre imagination serait en dessous de leur ignominie…


    Comme qui abreuverait d’eau un fleuve,
    Vous brassez le néant
    Et tous de railler votre vanité.
    Sachez qu’il n’est de quête juste
    Que précédée de la dignité, autrement
    Tamazight, c’est NIHIL ! NIHIL ! NIHIL !

    Un frêne a croulé à l’horizon,
    Mais pour comble d’avilissement
    C’est sur nous qu’il s’écrase.

    L’imposture née n’est pas unique,
    Ni unique celle à naître,
    Et celle qui naît les prime toutes.
    Pauvre âme, vois la cruauté de ces temps,
    Il n’est pas jusqu’aux frères, qui ne méditent
    Leur asservissement mutuel.
    Tous les chemins que nous prenons sont à gravir,
    Nos pieds s’embourbent,
    Le mal se terre parmi nous.
    Nous chérissons l’agitation et les grands cris,
    Nos molles révoltes sont vite à s’affaisser, comme une guenille ;
    Elles nous font oublier nos chemins de souffrance.
    Nos actes familiers nous deviennent étrangers ;
    Nous recherchons la mesure de blé
    A l’endroit où l’orge s’amasse.
    La langue qui nous tracé la voie
    On l’a ointe de rouille, il est vrai que
    Même les siens sont complices.
    Cette tâche pour nous n’est pas nouvelle,
    Nous nous sommes juré nos tourments,
    Nous sommes et les victimes et les bourreaux.
    Des trombes d’eau sont longtemps tombées
    Nous attendions que revienne notre chance,
    Que nous puissions démêler l’écheveau de nos épreuves.
    L’injustice aussitôt accourue,
    A saigné la moindre parcelle ;
    A chaque hameau sa part de malheur.
    La haine jalouse prolifère, éclose,
    Elle enfonce ses crocs dans la noblesse de cœur,
    Qui sautille de giron en giron.
    Les fils de la fraternité sont dénoués,
    Si nous nous étions pourvus d’un peu de mesure,
    Notre quête serait aujourd’hui résolue.

    Je sais que tu désespères, ami,
    Tu pourpenses à part toi,
    Tu n’as pas assuré tes arrières :
    Cette terre que tu aimais
    Que tu labourais en sueur
    Est au profit des exploiteurs spoliée.
    Tu t’es exilé de ta patrie, et t’es précipité,
    Croyant entrevoir ailleurs
    La floraison d’un bonheur possible.
    En quelque lieu que tu ailles
    Jamais tu ne t’arracheras
    A ce qui t’embrase les entrailles :
    Celle que tu aimes d’un amour nonpareil ;
    Pour elle tu te consumes
    Elle qui embellit tes songes.
    Ivre, il est ivre, s’enivre
    Au souvenir de son aimée.
    Mais dans ton cœur le froid s’amplifie,
    Ton chemin est semé d’obstacles
    Tu étouffes sous les fers du souvenir.
    Ton cœur te confond pour celle que abandonnas,
    Si au moins tu l’avais repoussée, nous dirions :
    Las ! C’est un amour contrarié.
    Mais dans tes organes gronde le feu de la souffrance ;
    A l’évocation de son nom,
    Tu vas t’enivrer pour l’oublier.
    Tu dénombres les jours
    Tu enchaînes les mailles des années,
    Comme si cela était ton bon plaisir.
    Ivre, il est ivre, s’enivre
    Au souvenir de son aimée.
    Mais je sais ce qui t’accable
    Je sais ce qui t’a éloigné :
    Contemple les supplices du malheur.
    C’est notre pays qui est roulé dans la boue,
    Traîné dans le sang :
    L’un est mort, l’autre a sombré dans l’exil :
    Mais nous qui demeurons,
    Pour nous Ils demeurent,
    Nous nous en remettons à la fatalité
    S’ils veulent nous utiliser, ils nous appellent,
    Leur besogne finie ils nous congédient,
    Nous sommes leurs pantins journaliers.
    Ivre, il est ivre, s’enivre,
    Au souvenir de son aimée.

    Pourquoi guetter quelque espoir
    Et nous en remettre à la patience.
    Le montagnard n’aura pas droit de cité,
    Fût-il savant, et esprit sagace.
    Sur la main de l’injustice sont faites les boutures,
    Sa récolte est récolte de méfaits.
    Ils ont sali le visage de nos ancêtres,
    Voyez, il est souillé, ranci. Ils ont greffé
    L’atroce grimace de la religion et de Panarabisme,
    Sur la face de l’Algérie :
    Imposture ! Imposture ! Imposture !
    Comme dans le conte vous êtes les portefaix
    C’est là votre sort.
    Si vous pensez qu’ils vous ouvriront leur porte,
    Vous êtes bons à duper
    Car celui qui une fois goûte à la chair de la perdrix
    N’en sera jamais rassasiée ;
    C’est pourquoi il nous faut partager notre pays
    Et créer notre Etat,
    Afin qu’un jour arrive, mes frères,
    Où l’Algérie se relève,
    De la traîtrise ! La traîtrise ! La traîtrise !
    Ce ne fut pas seulement un qui planta ses griffes
    Dans nos corps.
    Le malfaisant qui décampe
    Nous lègue ses déchets.
    En Algérie la fraternité est au plus mal
    Elle est atteinte en ses tréfonds
    La vermine se répand
    Pour encorner nos montagnes.
    Elle tarde à venir la prospérité
    Qui la déchargera
    De la perfidie ! La perfidie ! La perfidie !
    Quand nous dominerait la faim et que nous serions fourbus
    Nous refusons de nous armer de patience.
    Tant que naîtront les enfants de la probité,
    Insurrection, pas de soumission !
    Quand nous serions davantage encore ébranlés,
    Notre route restera inchangée.
    Que de sang a si longtemps coulé,
    Nous n’avons pas déchu de la dignité des nôtres
    Par la noblesse de cœur, la probité, et la sagesse
    Nous sauverons l’Algérie
    De l’imposture ! L’imposture ! L’imposture.



  • #2
    Je sais que tu désespères, ami,
    Tu pourpenses à part toi,
    Tu n’as pas assuré tes arrières :
    Cette terre que tu aimais
    Que tu labourais en sueur
    Est au profit des exploiteurs spoliée.
    Tu t’es exilé de ta patrie, et t’es précipité,
    Croyant entrevoir ailleurs
    La floraison d’un bonheur possible.
    En quelque lieu que tu ailles
    Jamais tu ne t’arracheras
    A ce qui t’embrase les entrailles
    Zrigh a y'ahbib thouysedh
    ghas thesmouzegthedh
    el mendatd ou-t'gidh-ara
    taghzut akken thennoummedh
    s'thitdi ith-megredh
    th'sahed i y'ath tnefkha

    Thenfidh s'ithmurth th'hemledh
    th'enuidh at'dhiledh...
    a y'anda thebghudh thawdhedh
    our theteliqedh
    i w'ayen yawk ik'izzen thassa
    "Tout ce que je sais, c'est que je ne sais rien."
    Socrate.

    Commentaire

    Chargement...
    X