Un P/APC, celui de la coquette commune de Zeralda, dans le littoral ouest algérois, se trouve sous le coup d’une condamnation à une peine de 2 ans de prison avec sursis pour avoir osé regarder de près la gestion du Centre des affaires. Khatir Mouheb est venu hier à la Maison de la presse pour informer des dessous d’une affaire où le scabreux tient le haut du pavé.
Sofiane Aït-Iflis - Alger (Le Soir) - Elu sur une liste électorale estampillée «indépendants», le P/APC de Zeralda mène, depuis, une lutte acharnée contre ceux qui ont fait de sa commune une zone de nondroit. Il reconnaît que c’est le pot de terre contre le pot de fer. Mais il ne se décourage pas pour autant. Ses malheurs ont commencé lorsqu’il entreprit de fouiner du côté du Centre des affaires de Zeralda. Ce complexe, a-t-il expliqué, est propriété de la commune qui l’a bâti en contractant un prêt bancaire auprès de la Cnep de l’ordre de 26 milliards de centimes. Entre autres infrastructures, le Centre des affaires contenait un hôtel de 32 chambres, une salle de conférences, des cafétériats, etc. «En 1994, il a été procédé à la mise en location de l’hôtel et des infrastructures annexes. Il y a eu une soumission pour un montant de 400 millions de centimes. Quelque temps après, soit exactement le 8 février 1994, la même soumission fera l’objet d’une lettre de rectification dans laquelle les soumissionnaires, deux associés, évoquent une erreur de frappe et ramènent le montant de la soumission à 40 millions de centimes», a affirmé le P/APC. Selon le cahier des charges établi à l’époque, le contrat de location pouvait faire l’objet d’une reconduction tacite mais avec un prix obligatoirement révisé. Jusque-là, hormis cette rectification du montant de la soumission, tout allait. Khatir Mouheb, élu en 2007, ignorait tout de cette transaction. Il s’intéressera de plus près à cette affaire dès mars 2008, lorsqu’il lut dans la presse un avis de vente de l’hôtel et des infrastructures annexes. «Les deux associées, locataires de l’établissement, G. Ahmed Djamel et M. Djamel — ce dernier siège actuellement à l’APC en tant qu’élu RND —, agissaient comme propriétaires sur un établissement qui appartient à la commune», a noté le P/APC. Selon ce dernier, les deux associés, en 2007, se sont, en fait, fait délivrer par le ministère du Tourisme, géré alors par Nourredine Moussa, une autorisation d’exploitation de l’hôtel et des enceintes annexes, ceci en qualité de propriétaires. Mais avant 2007, les deux associés, qui ont constitué une Sarl, avaient sollicité et obtenu l’éclatement du contrat unique, Sarl sur la base de laquelle ils avaient contracté avec l’APC. «C’est ainsi qu’ils ont pu créer un dancing, un cabaret et un bar», a ajouté encore le P/APC qui a informé que lorsqu’il a été constaté de visu ce qui se passait au niveau du Centre des affaires, il a fait l’objet d’agressions verbales de la part d’une certaine I. Lilia, gérante de l’hôtel et des annexes, et ce, devant l’officier de police de permanence. C’était un jeudi. «Lorsque j’ai voulu porter plainte, l’officier de permanence, témoin occulte de la scène, s’est excusé de ne pouvoir m’entendre et il m’a suggéré de m’adresser au commissaire. Ce qui fut fait immédiatement. Ce dernier a évoqué une absence et m’a demandé de le relancer le lendemain après la prière du vendredi. Ce que je fit. Mais le vendredi, il s’est encore dérobé en invoquant un enterrement. J’ai dû insister samedi pour faire enregistrer ma plainte. Mais entre-temps, la plainte de mon agresseur a été enregistrée le jeudi même. Elle a les appuis pour cela.» Le P/APC, qui dit comprendre avoir affaire à une «maffia» bien sur ses appuis, ne se découragera pas. Il sera aidé en cela par une correspondance du ministre de l’Intérieur en 2006 adressée à son prédécesseur mais mise au fond du tiroir. Dans cette correspondance, le ministère de l’Intérieur rappelait qu’il était strictement interdit d’envisager la cession de l’hôtel et de ses annexes, patrimoine de la commune. Le document sollicite également une enquête approfondie sur la gestion des lieux. «Dans ma quête de tirer l’affaire au clair, j’ai sollicité le chef de Sûreté pour savoir si les exploitants du cabaret, du bar et du dancing disposaient des autorisations pour ces activités. Il m’informa que oui. C’était au mois d’avril 2008. Ceci alors que moi-même, j’avais émis un avis défavorable à une autorisation d’exploitation. Le même chef de Sûreté se ravisa un mois plus tard et m’infirma l’existence d’autorisations. J’ai pris donc la décision de fermer en juin les commerces illicites pour 48 heures. J’ai avisé le wali d’Alger. Ce dernier a décidé, le 6 juillet 2008, de leur fermeture définitive.» Le P/APC a indiqué qu’en dépit de cette décision, les commerces poursuivent leurs activités. «J’ai déposé en tout 18 plaintes mais aucune d’elles n’a été enrôlé. Alors que j’ai fait l’objet d’une plainte qui a été traitée avec célérité. J’ai été innocenté au tribunal de Boufarik, le 17 décembre 2009. L’affaire a fait l’objet d’une cassation auprès de la cour de Blida. Là j’ai écopé de 2 ans de prison avec sursis pour abus d’autorité. L’affaire sera portée au niveau de la Cour suprême », a dit le P/APC qui a avoué avoir été approché pour être corrompu mais qu’il a non seulement refusé, mais porté plainte pour tentative de corruption.
S. A. I.
Sofiane Aït-Iflis - Alger (Le Soir) - Elu sur une liste électorale estampillée «indépendants», le P/APC de Zeralda mène, depuis, une lutte acharnée contre ceux qui ont fait de sa commune une zone de nondroit. Il reconnaît que c’est le pot de terre contre le pot de fer. Mais il ne se décourage pas pour autant. Ses malheurs ont commencé lorsqu’il entreprit de fouiner du côté du Centre des affaires de Zeralda. Ce complexe, a-t-il expliqué, est propriété de la commune qui l’a bâti en contractant un prêt bancaire auprès de la Cnep de l’ordre de 26 milliards de centimes. Entre autres infrastructures, le Centre des affaires contenait un hôtel de 32 chambres, une salle de conférences, des cafétériats, etc. «En 1994, il a été procédé à la mise en location de l’hôtel et des infrastructures annexes. Il y a eu une soumission pour un montant de 400 millions de centimes. Quelque temps après, soit exactement le 8 février 1994, la même soumission fera l’objet d’une lettre de rectification dans laquelle les soumissionnaires, deux associés, évoquent une erreur de frappe et ramènent le montant de la soumission à 40 millions de centimes», a affirmé le P/APC. Selon le cahier des charges établi à l’époque, le contrat de location pouvait faire l’objet d’une reconduction tacite mais avec un prix obligatoirement révisé. Jusque-là, hormis cette rectification du montant de la soumission, tout allait. Khatir Mouheb, élu en 2007, ignorait tout de cette transaction. Il s’intéressera de plus près à cette affaire dès mars 2008, lorsqu’il lut dans la presse un avis de vente de l’hôtel et des infrastructures annexes. «Les deux associées, locataires de l’établissement, G. Ahmed Djamel et M. Djamel — ce dernier siège actuellement à l’APC en tant qu’élu RND —, agissaient comme propriétaires sur un établissement qui appartient à la commune», a noté le P/APC. Selon ce dernier, les deux associés, en 2007, se sont, en fait, fait délivrer par le ministère du Tourisme, géré alors par Nourredine Moussa, une autorisation d’exploitation de l’hôtel et des enceintes annexes, ceci en qualité de propriétaires. Mais avant 2007, les deux associés, qui ont constitué une Sarl, avaient sollicité et obtenu l’éclatement du contrat unique, Sarl sur la base de laquelle ils avaient contracté avec l’APC. «C’est ainsi qu’ils ont pu créer un dancing, un cabaret et un bar», a ajouté encore le P/APC qui a informé que lorsqu’il a été constaté de visu ce qui se passait au niveau du Centre des affaires, il a fait l’objet d’agressions verbales de la part d’une certaine I. Lilia, gérante de l’hôtel et des annexes, et ce, devant l’officier de police de permanence. C’était un jeudi. «Lorsque j’ai voulu porter plainte, l’officier de permanence, témoin occulte de la scène, s’est excusé de ne pouvoir m’entendre et il m’a suggéré de m’adresser au commissaire. Ce qui fut fait immédiatement. Ce dernier a évoqué une absence et m’a demandé de le relancer le lendemain après la prière du vendredi. Ce que je fit. Mais le vendredi, il s’est encore dérobé en invoquant un enterrement. J’ai dû insister samedi pour faire enregistrer ma plainte. Mais entre-temps, la plainte de mon agresseur a été enregistrée le jeudi même. Elle a les appuis pour cela.» Le P/APC, qui dit comprendre avoir affaire à une «maffia» bien sur ses appuis, ne se découragera pas. Il sera aidé en cela par une correspondance du ministre de l’Intérieur en 2006 adressée à son prédécesseur mais mise au fond du tiroir. Dans cette correspondance, le ministère de l’Intérieur rappelait qu’il était strictement interdit d’envisager la cession de l’hôtel et de ses annexes, patrimoine de la commune. Le document sollicite également une enquête approfondie sur la gestion des lieux. «Dans ma quête de tirer l’affaire au clair, j’ai sollicité le chef de Sûreté pour savoir si les exploitants du cabaret, du bar et du dancing disposaient des autorisations pour ces activités. Il m’informa que oui. C’était au mois d’avril 2008. Ceci alors que moi-même, j’avais émis un avis défavorable à une autorisation d’exploitation. Le même chef de Sûreté se ravisa un mois plus tard et m’infirma l’existence d’autorisations. J’ai pris donc la décision de fermer en juin les commerces illicites pour 48 heures. J’ai avisé le wali d’Alger. Ce dernier a décidé, le 6 juillet 2008, de leur fermeture définitive.» Le P/APC a indiqué qu’en dépit de cette décision, les commerces poursuivent leurs activités. «J’ai déposé en tout 18 plaintes mais aucune d’elles n’a été enrôlé. Alors que j’ai fait l’objet d’une plainte qui a été traitée avec célérité. J’ai été innocenté au tribunal de Boufarik, le 17 décembre 2009. L’affaire a fait l’objet d’une cassation auprès de la cour de Blida. Là j’ai écopé de 2 ans de prison avec sursis pour abus d’autorité. L’affaire sera portée au niveau de la Cour suprême », a dit le P/APC qui a avoué avoir été approché pour être corrompu mais qu’il a non seulement refusé, mais porté plainte pour tentative de corruption.
S. A. I.
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