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Washington peine à imposer son Grand Moyen-Orient

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  • Washington peine à imposer son Grand Moyen-Orient

    L'envolée des cours du pétrole rend moins sensibles les pays de la région à la diplomatie du dollar. Plusieurs d'entre eux engagent des réformes de leur propre initiative.
    Bonsoir, cette histoire de Grand Moyen Orient n'est-elle pas une bonne chose, dans la mesure ou elle pousse les dirigeants des pays arabe à réformé d'eux même et à prendre des initiatives au lieu de subir cette contrainte qui risquerait de leur faire perdre le pouvoir ?
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    Deux ans après le lancement de l'initiative américaine du Grand Moyen-Orient, révélée par le vice-président Dick Cheney, lors du Forum économique de Davos en janvier 2004, puis endossée quelques mois plus tard par le G8 lors du sommet de Sea Island, cette région allant du Maroc à l'Afghanistan reste la principale zone d'instabilité du globe. Et la diplomatie américaine ne peut que reconnaître les limites de sa stratégie. L'Irak, qui devait servir de point d'application au remodelage de la région souhaité par les Américains, est certes libéré de la dictature de Saddam Hussein, mais la violence persistante hypothèque la reconstruction. L'Afghanistan est loin également d'être pacifié. L'Iran a élu le conservateur Mahmoud Ahmadinejad, dont l'intransigeance sur le dossier nucléaire avive une source de conflit potentiel. L'ouverture démocratique en Egypte et en Arabie saoudite s'est traduite par la victoire des partis islamistes. Enfin, l'élection du Hamas, le 25 janvier, à la tête de l'Autorité palestinienne, ouvre une période de totale incertitude sur l'évolution du conflit avec Israël.


    Pour autant, Washington n'entend pas changer de cap et George W. Bush a répété dans son discours sur l'état de l'Union, le 31 janvier, "que le seul moyen de vaincre les terroristes, c'est (...) d'offrir l'alternative pleine d'espoir de la liberté politique et du changement pacifique". A côté des pays de l'"axe du mal", les Américains continuent de mettre en avant "l'Arc de la réforme", constitué par le Maroc, la Jordanie et Bahreïn, sortes de modèles alliant rupture avec une pratique autoritaire du pouvoir et libéralisation économique. Après un accord de libre-échange signé en 2004, Rabat vient de se voir offrir une enveloppe de dons de 700 millions de dollars au cours des quatre prochaines années. Des fonds puisés dans le Millennium Challenge Account, un programme créé pour récompenser la bonne gouvernance, mais qui ne profite pas uniquement aux pays de la région, à la différence de la "Middle East Partnership Initiative", dotée plus modestement de 300 millions de dollars au total et destinée à soutenir les mouvements de la société civile. Mais les moyens financiers promis aux bons élèves n'ont pas permis de renverser la forte réticence suscitée par la politique américaine. Et le Forum du futur lancé en 2004 à Rabat pour créer un espace de débat et une vitrine du changement a fait un flop lors de sa deuxième édition, consacrée à l'éducation. "Cela s'est très mal passé, explique Denis Bauchard, spécialiste du Moyen-Orient à l'Institut français des relations internationales (IFRI). Les Egyptiens et les Saoudiens ont fait barrage aux Américains, désireux de publier une grande déclaration. Finalement, un maigre communiqué a été diffusé et la rencontre, cette fois-ci organisée à Bahreïn, est passée complètement inaperçue."
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  • #2
    La diplomatie du dollar a d'autant moins de portée que les pays de la région croulent sous les recettes pétrolières. "L'envolée des cours du brut a permis d'accumuler des excédents financiers sans précédent, analyse Koceila Maames, de la banque d'investissement Calyon. En cinq ans, plus de 500 milliards de dollars ont été engrangés." La croissance atteint plus de 5 % et les quelques pays non producteurs de pétrole profitent de l'opulence de leurs voisins qui investissent à tour de bras dans l'immobilier et sur les places boursières, dont les performances se sont, elles aussi, envolées. "L'utilisation de la rente pétrolière a cependant changé, poursuit Koceila Maames. Les gouvernements ont pris conscience de la nécessité de préparer l'après-or noir." En Algérie, le président Bouteflika a lancé son "Plan Marshall" pour relancer l'économie : construction de routes, de logements, programme d'électrification rurale, soutien de l'agriculture... En Libye, après une normalisation de ses relations avec la communauté internationale, le colonel Kadhafi s'est à son tour engagé dans une politique d'ouverture en faisant appel aux investisseurs étrangers. L'adhésion prochaine de l'Arabie saoudite à l'Organisation mondiale du commerce (OMC) est aussi perçue comme un gage de modernisation. Depuis juillet 2004, l'arrivée à la tête du gouvernement d'une équipe de réformateurs conduite par Ahmed Nazif s'est traduite par l'adoption d'une politique rompant avec l'immobilisme passé.

    La question est évidemment de savoir si ces réformes seront suffisamment génératrices d'emplois pour résorber le fort taux de chômage et offrir un avenir aux centaines de milliers de jeunes qui arrivent chaque année sur les marchés du travail. La région détient toujours le record de croissance démographique, devant l'Afrique subsaharienne et, selon les calculs de la Banque mondiale, il lui faudrait créer 90 millions d'emplois d'ici à 2025, soit deux fois plus qu'au cours des cinquante dernières années. Le défi est colossal. Une course contre la montre est donc engagée entre la mise en oeuvre de réformes, leurs possibles dividendes et les frustrations d'une large partie de la population dans l'attente d'une amélioration de ses conditions de vie. A défaut, il est fort probable que les partis islamistes continueront à capter le vote des mécontents. Les pays de l'"Arc de la réforme" ne sont pas l'abri de cette vague. Les investisseurs étrangers semblent d'ailleurs déjà s'être habitués à cette idée. Discrètement, début février, une grande banque française a mandaté l'un de ses experts auprès du Parti de la justice et du développement, seul parti islamiste officiellement autorisé au Maroc, et possible vainqueur des élections législatives en 2007, pour s'enquérir de ses projets. Il n'était pas le premier.
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    • #3
      Libéralisation en Egypte.

      Dans l'édition 2006 de son rapport "Doing Business", la Banque mondiale classe l'Egypte parmi les douze pays les plus réformateurs, au côté de l'Allemagne,
      du Vietnam ou de la Roumanie.

      Cette distinction se justifie par la politique mise en oeuvre par le gouvernement d'Ahmed Nazif, nommé en juillet 2004 : programme de privatisations, allégement de la pression fiscale, notamment pour les entreprises, baisse des droits de douane et simplification des procédures administratives...

      Le gouvernement assure qu'il est désormais possible à une société étrangère de
      s'installer dans le pays en soixante-douze heures. De quoi, espère Le Caire, doper les flux de capitaux étrangers, dont le montant atteignait seulement 1,2 milliard de dollars en 2004.
      http://www.lemonde.fr/web/article/0,...-714468,0.html
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