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Interdiction du voile intégral en France : bye bye princesses ?

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  • Interdiction du voile intégral en France : bye bye princesses ?

    L'interdiction du port du voile intégral pourrait avoir une conséquence inattendue : toucher le luxe parisien. Enquête au cœur du XVIIIe arrondissement de la capitale, où les vendeurs des boutiques qui ont accepté de répondre préfèrent l'anonymat. Luxe et discrétion.

    Avec l'été, c'est tous les ans pareil, les Emiratis débarquent à Paris. Trop chaud chez eux. Entre la Suisse et la Côte d'Azur, les familles saoudiennes ou qataries se programment des arrêts shoppings dans la capitale de la mode et du luxe. Au programme : Dior, Gucci, Versace et compagnie.

    Un business juteux. Mais l'interdiction du voile intégral pourrait avoir des conséquences fâcheuses sur ce marché du luxe déjà touché par la crise.

    Autour des avenues Montaigne, Georges-V et des Champs-Elysées, on s'inquiète… moyennement. En fait, on ne pensait pas pouvoir être touché par une loi « qui ne s'appliquera pas aux touristes, si ? » Pour le milieu du luxe parisien, pas de doute : il y aura « sûrement des ajustements » pour ces clients si lucratifs.

    Eric Raoult, député UMP rapporteur de la mission parlementaire, indiquait pourtant sur France info ce jeudi matin à ce sujet que « nous ne sommes pas dans un pays de passe droit avec une loi pour les uns et une loi pour les autres », ajoutant : « On trouvera des solutions. »
    « Sous le voile, c'est mini-jupes et tops décolletés »

    Des femmes intégralement voilées qui viennent faire leur shopping à Paris : rare pour certains, fréquent pour d'autres. Sous leur voile, elles sont habillées à la pointe de la mode : « Dessous, c'est jean, mini-jupes et tops décolletés », confirme une vendeuse. En fait, plus l'enseigne est « bling bling » et chère, plus le chiffre d'affaires risque d'en prendre un coup.

    « Des princesses ont déjà dépensé 30 à 40 000 euros en une seule fois dans notre magasin », explique-t-on avenue Montaigne, dans une enseigne de chaussures pailletées-cloutées-dorées de luxe.

    Les plus concernées sont les Qataris. Un responsable du magasin explique :

    « On en rencontre encore qui portent la tenue traditionnelle avec le masque en cuir ou en métal, alors que la très grande majorité des saoudiennes, par exemple, montrent leur visage. »

    Peur du boycott

    Alors, continueront-elles à venir ? Les vendeurs les plus optimistes (utopistes?) parient sur l'adaptation

    « Elles vont comprendre et s'habilleront en conséquence. Elles adorent Paris. Elles ne pourront pas arrêter de venir. »

    Au pire, « on s'adaptera, quitte à aller directement dans les hôtels ou à privatiser le magasin le temps de leur visite. » D'autres misent sur l'ignorance :

    « Elles ne seront pas au courant de la loi, et on se gardera bien de les tenir informées ! »

    Mais dans plusieurs enseignes, la grande peur, c'est le boycott. Ça tremble sous les costumes de grands créateurs. « Beaucoup de ces clients critiquent déjà Sarkozy. Ils le prennent pour un intégriste, ironise un vendeur. On redoute que ces clients décident de ne plus venir en France. »

    « C'est notre gagne-pain ! Les Français ne représente pas plus de 40% de notre chiffre d'affaires », s'inquiète une vendeuse des Champs-Elysées, fustigeant « ces lois qui ne servent à rien et ne seront pas appliquées. »

    Et elle conclut :

    « De toute façon, si un client veut venir, nu, en maillot de bain ou en burqa, ça ne me regarde pas. Ça reste un client. »

    source : rue89
    "La chose la plus importante qu'on doit emporter au combat, c'est la raison d'y aller."
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