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Mohammed VI, le roi vert

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    Mohammed VI, le roi vert

    Après avoir incarné tour à tour le roi des pauvres et le roi des femmes, Mohammed VI vient d’endosser les habits du roi vert.

    Depuis neuf mois, les stratèges du palais, les ministres, secrétaires d’État et les communicants internationaux nous vantent les vertus du développement durable, priorité affichée par le souverain lors de la fête du Trône du 30 juillet 2009. La princesse Lalla Hasna, présidente de la Fondation Mohammed-VI pour la protection de l’environnement, nous rappelle que le prince héritier était déjà au sommet de la Terre à Rio en 1992 et, cinq ans plus tard, à celui de New York. Devenu roi, il a participé au Sommet mondial sur le développement durable à Johannesburg, en 2002, et a ratifié, la même année, le protocole de Kyoto.

    Des dunes du Sahara aux contreforts enneigés du Haut-Atlas, les images de carte postale agrémentent les dossiers de presse aux slogans très porteurs : « Le plan solaire », « L’environnement, une priorité nationale ». Les entreprises montent des projets de développement durable, les partis revoient leurs propositions pour y inclure l’écologie politique.

    Citoyenneté verte

    Les bailleurs de fonds bilatéraux et internationaux soutiennent le royaume dans ses projets de green business. Et, désormais, l’expertise et les financements occidentaux devraient affluer. Le point culminant de cette « démarche verte » devrait être atteint avec la Journée mondiale de la Terre, qui commence jeudi 22 avril à Rabat, où doit être présentée la grande Charte nationale de l’environnement. Ses priorités : une nature réconciliée avec le développement, le vent et le soleil fournisseurs d’énergie pour l’industrie, l’agriculture propre, la citoyenneté verte…

    Et après ? Après, dans les mois et les années qui viennent, il faudra surtout aller au-delà des slogans pour entrer dans l’ère d’un « nouveau royaume écolo » dont le développement accéléré laisse de multiples cicatrices. L’agriculture intensive et le tourisme de masse réduisent et polluent dangereusement les nappes phréatiques, les industries et les villes côtières déversent abondamment leurs rejets dans l’atmosphère et les mers, le littoral et les forêts sont livrés à la voracité des promoteurs immobiliers, les grandes villes du Nord rognent les ceintures vertes qui les entourent. Les banlieues pauvres entassent leurs immondices anarchiquement, et leurs habitants s’habituent à vivre dans l’insalubrité et la pollution. Les plages sont souvent sales en dehors des espaces réservés des grands hôtels. Au Sud, l’État doit se mobiliser pour éviter que les oasis ne s’assèchent et les palmeraies ne disparaissent. Bref… La partie est loin d’être gagnée.

    Jeune Afrique
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