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Plus de 400 000 volailles à vacciner

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  • Plus de 400 000 volailles à vacciner

    Prévention de la grippe aviaire en Vendée et en Loire-Atlantique, dans ma région. :

    Nouvelle étape dans la lutte contre une possible arrivée de la grippe aviaire en France : les élevages de Vendée et Loire-Atlantique, proches des zones humides où s'arrêtent les oiseaux migrateurs, se préparent à vacciner des centaines de milliers d'animaux. Si Bruxelles donne son accord.
    « On s'attend à trouver le virus de la grippe aviaire aujourd'hui ou demain ! » Alain Caizergues, ingénieur chercheur de l'Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS), à Nantes, ne pratique pas la langue de bois. « Le virus H5N1 est apparu en Grèce, en Italie. C'est comme le nuage de Tchernobyl, il ne s'arrêtera pas à la frontière ».

    Avec son équipe, Alain Caizergue surveille très attentivement l'énorme population de canards et de sarcelles d'hiver sur le lac de Grandlieu, en Loire-Atlantique, vaste plan d'eau de plus de 6 000 hectares. Deux fois par an, plusieurs centaines de milliers d'oiseaux y font étape sur la route de la migration. Sans compter les 30 000 à 40 000 qui hivernent à Grandlieu.

    « Depuis 5 ans, explique-t-il, un programme de recherche du virus de la grippe aviaire est lancé sur les canards. Il s'est nettement renforcé depuis août. À ce jour, 250 prélèvements de canards ont été effectués à Grandlieu, autant sur d'autres zones humides de la Loire-Atlantique. Au total, un millier pour l'ensemble des Pays de la Loire. » À ce jour, toutes les analyses se sont révélées négatives. Y compris celles entreprises sur des oiseaux morts découverts dans le parc de Brière.

    Des vaccins efficaces

    Pour autant, les prélèvements sur les canards vont se poursuivre. « Ces prochaines semaines, ajoute-t-il, plus de 100 000 canards sont attendus, en provenance, notamment, du Sénégal. Nous sommes sur nos gardes, car tout autour de Grandlieu on recense de nombreux élevages de canards et d'oies. »

    Le Premier ministre, Dominique de Villepin, l'a annoncé mercredi : les oies et les canards d'élevage proches des zones humides de Loire-Atlantique, des Landes et de Vendée devraient prochainement être vaccinés, aux frais de l'État. Ces trois départements comptent 2 000 élevages (près de 2 millions de bêtes). Tous ne sont pas concernés. Selon les périmètres retenus, environ 300 000 oiseaux de Loire-Atlantique et 100 000 de Vendée devraient être vaccinés.

    Aujourd'hui, les préfectures doivent annoncer les communes « à risques ». En Vendée, elles sont situées dans le marais breton (au nord) et le marais poitevin (au sud), là où des oiseaux migrateurs sont les plus susceptibles de stationner et d'entrer en contact avec des oiseaux d'élevages. Les plus menacés sont les canards prêts à gaver. « Parce qu'ils ne peuvent pas être confinés en milieu clos, explique Michel Fruchet, directeur de Val de Sèvre, une coopérative de transformation de canard. Ces canards-là ont impérativement besoin d'espace avant d'être gavés. »

    « Nous avons évalué des vaccins qui sont efficaces, assure Gilles Salvat, directeur du centre Afssa (Agence française de la sécurité sanitaire des aliments) de Ploufragan, dans les Côtes-d'Armor. Les critères étaient notamment que l'on puisse différencier les anticorps liés à la réaction au vaccin et ceux liés à une infection par le virus. » Que le virus survive sans être détecté chez des animaux mal vaccinés (il faut deux à trois piqûres), c'est l'une des craintes des experts de l'Union européenne, plutôt défavorables à la vaccination préventive.

    Les autorisations administratives de mise sur le marché pour ces vaccins n'ont été obtenues qu'en début de semaine. « Trois millions de doses seront prêtes dès la semaine prochaine, » a annoncé, hier, le ministère de l'Agriculture. « D'ici quinze jours à trois semaines, les animaux devraient être vaccinés, » estime Gilles Salvat. Les éleveurs pratiqueraient eux-mêmes la vaccination, sous le contrôle de vétérinaires sanitaires. Mais la Commission européenne doit impérativement donner son feu vert.

    Francis SALAUN et Philippe ECALLE
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