Violents affrontements entre manifestants et policiers.
La petite ville côtière de Zemmouri, à 16 km à l’est de la ville de Boumerdès, a vécu, ce jeudi après-midi, de violents affrontements entre des jeunes et des policiers du commissariat de la localité.
Des échauffourées ont également éclaté à la périphérie, opposant des jeunes aux agents de la BMPJ (Brigade mobile de la police judiciaire). Cette colère soudaine a été provoquée par la mort accidentelle de B. Hamza, âgé de 22 ans, un jeune homme bon vivant et sans histoire, selon l’un de ses voisins. Il a été tué, ce mercredi après-midi, de plusieurs balles tirées dans le dos par un policier. Le drame s’est déroulé, dans la forêt du Sahel où ce jeune, écouteurs de walkman aux oreilles, faisait du jogging, selon ses amis. Jeudi vers 15h, après l’enterrement de la victime, des centaines de manifestants ont déversé toute leur colère, en s’attaquant aux deux structures policières de la localité. Les émeutiers ont lancé des pierres sur les policiers et détruit quelques éléments du parc immobilier de la localité. Les policiers ont répondu par des tirs de grenades lacrymogènes pour disperser la foule. De l’autre côté de la municipalité, la situation était plus tendue, plusieurs tirs de sommation ayant été entendus. Un groupe qui s’apprêtait à s’attaquer aux bureaux des impôts en a été empêché assez rapidement par des policiers à bord d’un véhicule blindé. En fin d’après-midi, après notre départ de la ville, on a pu constater l’acheminement de renforts vers Zemmouri. Avant leur arrivée, le grand chalet servant de siège et de caisse à l’ADE (l’Algérienne des eaux) aurait été complètement saccagé, selon un citoyen de la localité. Pour l’heure, aucun blessé n’a été déploré, des deux côtés. Il n’y a pas eu non plus d’arrestation. A noter que dans la nuit de mercredi, la RN 24 (Alger-Azzefoun) a été fermée par les émeutiers, à l’aide de pneus incendiés et de troncs d’arbres. Jeudi, les manifestants étaient, certes, très remontés contre les forces de l’ordre, mais aucun slogan à connotation politique n’a été entendu, bien que des supputations sur une récupération de ce drame par les islamistes aient été faites. Au cimetière, «la grande foule venue enterrer la victime n’avait rien avoir avec les islamistes», faisait remarquer un confrère, le silence était très pesant, témoignant de la réprobation générale de cet acte qui a coûté la vie à Hamza. Les présents paraissaient très peinés de voir ce père pleurer son enfant. Hier matin, la situation était toujours tendue. Un père de famille que nous avons joint par téléphone n’a pas caché ses craintes quant à d’éventuelles arrestations parmi les jeunes. Sur les circonstances de cette tragédie, les versions divergent. Pour les amis de la victime, les policiers en civil étaient à la recherche de voyous qui auraient agressé un policier accompagné de son épouse. Pour certaines personnes proches des services de sécurité, il s’agit d’une opération ciblée, menée par plusieurs policiers en civil circulant à bord d’un véhicule banalisé. L’opération a mal tourné parce que l’un des policiers aurait perdu son self-contrôle. La victime faisait, disent ces sources, son jogging en écoutant de la musique à l’aide de son walkman. Il n’aurait pas entendu les injonctions des policiers lui demandant de s’arrêter. Cette forêt est effectivement un lieu ciblé par les services de sécurité. En basse saison, elle est presque déserte, particulièrement en milieu de semaine. Dans la partie aménagée en site touristique, on rencontre, durant les week-ends, des familles et des couples qui circulent en voiture. Malheureusement, des terroristes y sont régulièrement signalés. Ils viendraient de l’immense forêt de Souichette, adjacente à celle du Sahel, pour se rendre vers Zemmouri-El- Bahri. La forêt de Souichette est, en effet, réputée comme étant une base arrière de la seriate de Zemmouri affiliée à la katiba El-Arkam, ce qui rend plausible l’explication de la bavure à la suite d’une opération ciblée. Enfin, il convient de noter qu’un voisin de la famille de la victime nous a déclaré que le policier à l’origine du drame a émis le souhait de rencontrer le père pour lui présenter ses excuses.
Abachi L. (Le Soir d'Algérie).
La petite ville côtière de Zemmouri, à 16 km à l’est de la ville de Boumerdès, a vécu, ce jeudi après-midi, de violents affrontements entre des jeunes et des policiers du commissariat de la localité.
Des échauffourées ont également éclaté à la périphérie, opposant des jeunes aux agents de la BMPJ (Brigade mobile de la police judiciaire). Cette colère soudaine a été provoquée par la mort accidentelle de B. Hamza, âgé de 22 ans, un jeune homme bon vivant et sans histoire, selon l’un de ses voisins. Il a été tué, ce mercredi après-midi, de plusieurs balles tirées dans le dos par un policier. Le drame s’est déroulé, dans la forêt du Sahel où ce jeune, écouteurs de walkman aux oreilles, faisait du jogging, selon ses amis. Jeudi vers 15h, après l’enterrement de la victime, des centaines de manifestants ont déversé toute leur colère, en s’attaquant aux deux structures policières de la localité. Les émeutiers ont lancé des pierres sur les policiers et détruit quelques éléments du parc immobilier de la localité. Les policiers ont répondu par des tirs de grenades lacrymogènes pour disperser la foule. De l’autre côté de la municipalité, la situation était plus tendue, plusieurs tirs de sommation ayant été entendus. Un groupe qui s’apprêtait à s’attaquer aux bureaux des impôts en a été empêché assez rapidement par des policiers à bord d’un véhicule blindé. En fin d’après-midi, après notre départ de la ville, on a pu constater l’acheminement de renforts vers Zemmouri. Avant leur arrivée, le grand chalet servant de siège et de caisse à l’ADE (l’Algérienne des eaux) aurait été complètement saccagé, selon un citoyen de la localité. Pour l’heure, aucun blessé n’a été déploré, des deux côtés. Il n’y a pas eu non plus d’arrestation. A noter que dans la nuit de mercredi, la RN 24 (Alger-Azzefoun) a été fermée par les émeutiers, à l’aide de pneus incendiés et de troncs d’arbres. Jeudi, les manifestants étaient, certes, très remontés contre les forces de l’ordre, mais aucun slogan à connotation politique n’a été entendu, bien que des supputations sur une récupération de ce drame par les islamistes aient été faites. Au cimetière, «la grande foule venue enterrer la victime n’avait rien avoir avec les islamistes», faisait remarquer un confrère, le silence était très pesant, témoignant de la réprobation générale de cet acte qui a coûté la vie à Hamza. Les présents paraissaient très peinés de voir ce père pleurer son enfant. Hier matin, la situation était toujours tendue. Un père de famille que nous avons joint par téléphone n’a pas caché ses craintes quant à d’éventuelles arrestations parmi les jeunes. Sur les circonstances de cette tragédie, les versions divergent. Pour les amis de la victime, les policiers en civil étaient à la recherche de voyous qui auraient agressé un policier accompagné de son épouse. Pour certaines personnes proches des services de sécurité, il s’agit d’une opération ciblée, menée par plusieurs policiers en civil circulant à bord d’un véhicule banalisé. L’opération a mal tourné parce que l’un des policiers aurait perdu son self-contrôle. La victime faisait, disent ces sources, son jogging en écoutant de la musique à l’aide de son walkman. Il n’aurait pas entendu les injonctions des policiers lui demandant de s’arrêter. Cette forêt est effectivement un lieu ciblé par les services de sécurité. En basse saison, elle est presque déserte, particulièrement en milieu de semaine. Dans la partie aménagée en site touristique, on rencontre, durant les week-ends, des familles et des couples qui circulent en voiture. Malheureusement, des terroristes y sont régulièrement signalés. Ils viendraient de l’immense forêt de Souichette, adjacente à celle du Sahel, pour se rendre vers Zemmouri-El- Bahri. La forêt de Souichette est, en effet, réputée comme étant une base arrière de la seriate de Zemmouri affiliée à la katiba El-Arkam, ce qui rend plausible l’explication de la bavure à la suite d’une opération ciblée. Enfin, il convient de noter qu’un voisin de la famille de la victime nous a déclaré que le policier à l’origine du drame a émis le souhait de rencontrer le père pour lui présenter ses excuses.
Abachi L. (Le Soir d'Algérie).
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