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Des tribus indiennes assises sur une montagne de pétrole
FRANCE INFO - HIER, 06:20
Une histoire d’Indiens qui, pour une fois, finit bien (enfin, jusqu’ici...).
Installée arbitrairement par le gouvernement américain sur des terres inutiles dans le Dakota du Nord, cette réserve s’est retrouvée assise sur une immense réserve de pétrole. L’enquête est signée Fabienne Sintès, envoyée spéciale permanente de France Info à Washington.
Les forages commencent sur les terres indiennes du Dakota du Nord - © RADIO FRANCE / Fabienne Sintès
Il y a encore cinq ans, cette réserve - comme toutes les réserves aux Etats-Unis - était pauvre, décimée par le chômage.
Aujourd’hui, à perte de vue dans les prairies, l’on voit des derricks et des flammes de gaz : ces Indiens, posés là arbitrairement au XIXe siècle, étaient en réalité assis sur des milliers de tonnes de pétrole. Et leur vie est en train de changer.
La nappe de pétrole sur laquelle vivent ces Indiens couvre tout le nord-ouest de l’Etat. L’extraction a commencé il y a un an à peine. Les compagnies pétrolières arrivent avec leur argent, et du travail à foison, comme l’explique Marcus Levings, le chef de la tribu : "C’est un autre monde. Ces gens (auparavant) très pauvres ont maintenant l’opportunité d’avoir le même style de vie que toute famille américaine".
Les compagnies pétrolières ont acheté toutes les terres. Jackpot donc, selon que vous avez plus ou moins d’hectares. Super jackpot si l’on pose un derrick sur votre terrain : "à la fin, ça donne 400 dollars par jour. Je n’ai pas de maison : j’en aurai une cet été", explique Dorreen Yellow Bird.
Deux fois mieux payés qu’ailleurs
L’enjeu est que l’argent du pétrole profite à toute la réserve, et que cela règle les problèmes endémiques de chômage et de pauvreté. Mais c’est trop tôt pour le dire, l’argent commence à peine à couler.
La réserve elle-même a déjà touché près de 180 millions de dollars. Elle a notamment prêté de l’argent à tous ceux qui voulaient créer leur entreprise. Les autres, même les moins qualifiés, trouvent facilement du travail, et bien mieux rémunéré qu’ailleurs : plus de 20 dollars de l’heure, 10 de mieux que les meilleurs salaires lorsque l’on n’a aucune qualification.
Partout où il y a une réserve, il y a un casino.
Quand le boum du pétrole a commencé et que les bonus sont tombés, le casino local a doublé son revenu net. Après avoir vécu au jour le jour pendant des dizaines d’années, les Indiens débarquent ici avec des milliers de dollars en poche, pour se faire plaisir.
Le commerce local se porte bien, lui aussi. A l’image du seul restaurant potable des environs, tenu par Clayton. "Tout ce qui vient en plus des locaux, ça envoie nos enfants à l’école, ça paye les études. C’est une petite bulle ici. Vous allez 200 km à l’est, c’est nettement plus difficile. Mais ici, on a beaucoup de chance", reconnaît Clayton.
On saura dans trois ou cinq ans si ces Indiens ont su profiter du pétrole et changer leur vie. En attendant, si les autorités américaines avaient su qu’elles les posaient sur de telles richesses il y a 200 ans, vous pouvez être sûrs qu’elles auraient installé ces Indiens ailleurs !
Fabienne Sintès
Une histoire d’Indiens qui, pour une fois, finit bien (enfin, jusqu’ici...).
Installée arbitrairement par le gouvernement américain sur des terres inutiles dans le Dakota du Nord, cette réserve s’est retrouvée assise sur une immense réserve de pétrole. L’enquête est signée Fabienne Sintès, envoyée spéciale permanente de France Info à Washington.
Les forages commencent sur les terres indiennes du Dakota du Nord - © RADIO FRANCE / Fabienne Sintès
Il y a encore cinq ans, cette réserve - comme toutes les réserves aux Etats-Unis - était pauvre, décimée par le chômage.
Aujourd’hui, à perte de vue dans les prairies, l’on voit des derricks et des flammes de gaz : ces Indiens, posés là arbitrairement au XIXe siècle, étaient en réalité assis sur des milliers de tonnes de pétrole. Et leur vie est en train de changer.
La nappe de pétrole sur laquelle vivent ces Indiens couvre tout le nord-ouest de l’Etat. L’extraction a commencé il y a un an à peine. Les compagnies pétrolières arrivent avec leur argent, et du travail à foison, comme l’explique Marcus Levings, le chef de la tribu : "C’est un autre monde. Ces gens (auparavant) très pauvres ont maintenant l’opportunité d’avoir le même style de vie que toute famille américaine".
Les compagnies pétrolières ont acheté toutes les terres. Jackpot donc, selon que vous avez plus ou moins d’hectares. Super jackpot si l’on pose un derrick sur votre terrain : "à la fin, ça donne 400 dollars par jour. Je n’ai pas de maison : j’en aurai une cet été", explique Dorreen Yellow Bird.
Deux fois mieux payés qu’ailleurs
L’enjeu est que l’argent du pétrole profite à toute la réserve, et que cela règle les problèmes endémiques de chômage et de pauvreté. Mais c’est trop tôt pour le dire, l’argent commence à peine à couler.
La réserve elle-même a déjà touché près de 180 millions de dollars. Elle a notamment prêté de l’argent à tous ceux qui voulaient créer leur entreprise. Les autres, même les moins qualifiés, trouvent facilement du travail, et bien mieux rémunéré qu’ailleurs : plus de 20 dollars de l’heure, 10 de mieux que les meilleurs salaires lorsque l’on n’a aucune qualification.
Partout où il y a une réserve, il y a un casino.
Quand le boum du pétrole a commencé et que les bonus sont tombés, le casino local a doublé son revenu net. Après avoir vécu au jour le jour pendant des dizaines d’années, les Indiens débarquent ici avec des milliers de dollars en poche, pour se faire plaisir.
Le commerce local se porte bien, lui aussi. A l’image du seul restaurant potable des environs, tenu par Clayton. "Tout ce qui vient en plus des locaux, ça envoie nos enfants à l’école, ça paye les études. C’est une petite bulle ici. Vous allez 200 km à l’est, c’est nettement plus difficile. Mais ici, on a beaucoup de chance", reconnaît Clayton.
On saura dans trois ou cinq ans si ces Indiens ont su profiter du pétrole et changer leur vie. En attendant, si les autorités américaines avaient su qu’elles les posaient sur de telles richesses il y a 200 ans, vous pouvez être sûrs qu’elles auraient installé ces Indiens ailleurs !
Fabienne Sintès