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Relogement des sinistrées du séisme de 2003

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  • Relogement des sinistrées du séisme de 2003

    C'est la fin d'un calvaire pour ces 771 familles sinistrées depuis le terrible tremblement de terre du mois de mai 2003. Elles ont été relogés de façons définitives et ont quittés avec joie et impatiences leurs chalets. Bien sur tout n'est pas parfait car parfois le logement proposé est trop petit par rapport aux nombres d'habitants mais des commissions ont été crée afin de pouvoir enquêter et vérifier la validité de la doléance.

    2 000 familles ont été relogées à ce jour et pour les 1400 familles restantes, le relogement devraient dansl les prochains mois..
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    Jeudi 16 février. Une journée pas comme les autres pour les 771 familles victimes du séisme de mai 2003. Après trois ans de calvaire dans des chalets de transit, elles franchissent enfin les portes de leurs nouveaux appartements, fraîchement construits par COSIDER. Ces familles sont issues de cinq circonscriptions administratives, à savoir Sidi M'Hamed, El Harrach, Dar El Beïda, Hussein Dey et Rouiba.

    800 camions et 3 000 agents relevant de la wilaya, des circonscriptions administratives des communes et des services de sécurité ont été mobilisés dés les premières heures du matin pour faciliter cette opération, qui devrait être suivie de trois autres au courant de l'année 2006. Elles interviennent suite aux directives du président Bouteflika sur le relogement des victimes du séisme et s'inscrivent dans le cadre du programme des 7 000 logements, lancé entre 2003 et 2004, à travers 19 sites de la wilaya d'Alger.

    Heuraoua, entre déception des uns et satisfaction des autres

    A Heuraoua, les 256 familles n'ont pas fermé l'œil de la nuit. Le déménagement commence très tôt le matin, par cette journée printanière. Les camions sont chargés de meubles, d'électroménagers... De ces petites choses de la vie, auxquelles «on tient». Les familles n'ont, en effet, pas omis d'emporter de petites choses qui mettent des couleurs verdoyantes dans leur vie, telles que les plantes. La nouvelle cité de Heuraoua, prend vie, au son des youyous qui fusent de partout, témoignant de la joie des familles qui retrouvent un toit, après trois ans de galère.

    Le site dispose de toutes les commodités et équipements nécessaires. Il est, en effet, doté d'un marché réalisé dernièrement, d'une aire de jeux, de locaux commerciaux à l'intérieur du site, constate-t-on, lors d'une visite sur les lieux, accompagnée par une délégation composée de responsables de la wilaya, dont M. Mares, conseiller du wali d'Alger et du wali délégué de Rouiba, M. Abou Bakr. Le wali d'Alger, Mohamed Kebir Addou rejoindra la délégation plus tard. La cité, flambant neuf, accueille ses tous premiers locataires.

    Entre joie des uns et déception des autres. «Depuis le séisme de 2003, nous étions cantonnés dans des chalets, à Aïn Kahla, dans la commune de Heuraoua, Hamdoullah, aujourd'hui nous avons enfin un logement décent», avoue une famille, composée de 8 membres, se réjouissant du F4 dont elle vient de bénéficier : «Que Dieu bénisse Bouteflika !» lance une autre famille de 6 enfants qui foule le sol de son F4, après avoir cru que le provisoire dans les chalets à Heuraoua allait durer encore longtemps. La mère ne cache pas la joie de trouver enfin un «chez soi» après avoir vu effondrer sa maison sise à Kouba, suite au tremblement de terre. Un peu plus loin, la déception se lit sur le visage d'une famille de 4 personnes sinistrée qui se retrouve avec un F2.

    Evacuée d'un chalet situé à Réghaïa, après que leur maison située à Rouiba eut fait l'objet d'un effondrement, cette famille de sept personnes ayant bénéficié d'un F2 revendique un appartement plus spacieux. Le recours reste leur seule issue. En effet, les familles insatisfaites du logement qui leur a été affecté peuvent déposer leurs doléances auprès des deux commissions de recours installées sur place.

    Les dossiers ont été traités après une enquête détaillée, basée sur des documents, des fiches familiales attestant du nombre d'enfant, pour permettre une sélection et une répartition des F2, F3 et F4 en fonction de la taille de chaque famille. La distribution des logements a été donc faite en tenant compte des dossiers fournis par les sinistrés eux-même.

    Evoquant les contestations des uns et des autres, les responsables de l'opération estiment que la distribution de logements s'est faite sur la base des recensements réalisés au lendemain du tremblement de terre. «Les cas ont été étudiés en fonction des dossiers préliminaires fournis par les bénéficiaires en provenance des sites. Il se trouve toutefois qu'aujourd'hui il y a plus de personnes que ceux déclarées au départ», ajoute-on.

    «Des enquêtes vont être ouvertes dans ce cadre et les contestataires doivent présenter un justificatif attestant de la situation familiale. Le transfert se fera en fonction du parc immobilier disponible», explique-t-on encore. Il faut savoir que les normes de répartition donnent le droit aux familles de 6 à 8 personnes de bénéficier de F3, 8 à 15 de F4 et le reste de F2. Il est à préciser que sur les 771 logements, 40% sont de type F4, 40 autres de type F3 et le reste, soit 20% de type F2. Quant à la superficie des appartements, elle est de 50 m2 pour les F2, 65 m2 pour les F2, et enfin de 80 m2 pour les F4.

    Le site compte, en tout, 450 logements, dont un quota réservé à la commune de Heuraoua. Une réalisation dont le maître d'ouvrages est l'OPGI de Dar El Beïda.

    La scolarisation des élèves de différents paliers n'est pas en reste. Pour leur éviter des perturbations dans leur scolarisation, des dispositions ont été prises au niveau de l'Inspection académique. Ainsi, une annexe administrative relevant de l'Inspection académique d'Alger a été installée pour faciliter les inscriptions de 1 000 recensés de différents paliers à Heuraoua et Bentalha. Cette annexe était de permanence durant le week-end dernier, afin de permettre aux élèves d'accéder aux établissements scolaires, dés aujourd'hui. Selon, M. Mares, une enquête a été réalisée, auparavant, dans les chalets pour savoir si ce changement d'écoles qui intervient au courant de l'année scolaire ne perturbera pas les élèves. Ce n'est donc qu'après l'aval des parents que cette décision a été prise, tient à souligner M. Marès.

    Mécontentement à Bentahla……

    Autre site, autre ambiance. Bentalha où 515 familles sont relogées. La cité est dotée d'une sûreté urbaine, d'une structure ADE, d'une antenne Sonelgaz, de marchés, d'aires récréatives. Des espaces verts ont été également aménagés. Le site confié à l'OPGI de Hussein Dey, compte encore 185 logements et dispose d'établissements scolaires, primaires et moyens, situés à proximité de Bentalha. En revanche, les seuls lycées existants sont à 4 kilomètres, à Baraki et Sidi Moussa.

    Le lieu est bondé de familles. Une file interminable de personnes fait le pied de grue devant les bureaux installés pour la distribution des décisions d'affectations. Ici, la contestation est visible. En raison du nombre important de familles à reloger, l'organisation connaît quelques remous.
    De nombreuses familles se disent «insatisfaites» de la répartition des logements : «Nous sommes à 8 personnes dans un F2», lâche une mère de famille, visiblement effondrée : «victimes des inondations de 2001, nous avons été évacués de Belouizdad dans des tentes à Ruisseau, avant d'être relogés provisoirement dans des chalets à Dergana.» Elle raconte comment elle a souffert dans des campements de fortune, pendant plus de 4 ans, une période durant laquelle elle a perdu sa fille de trente-six ans victime d'une grave maladie. «Aujourd'hui, cette famille n'a eu droit qu'à un F2, ou plutôt à un F0», comme dit le père, hors de lui. Sur quelle base a t-on procédé à la répartition des logements ? s'interroge-t-il. «Ce n'est pas logique, comment se fait-il que des couples se retrouvent avec des F4 alors que des familles nombreuses n'ont, au bout du compte, qu'un F2» ? ajoute un des membres de la famille. «Regardez les fuites d'eau, ça n'a rien d'un logement décent, ça !» dit-elle en montrant de grandes fissures sur le plafond des toilettes.

    «Nous étions mieux dans les chalets, là-bas au moins nous avions trois pièces», ajoute la mère. C'est déjà beaucoup qu'on ait accepté d'être «délocalisé de Belouizdad à Bentalha, il faut encore accepter des appartements dont les finitions sont bricolées n'importe comment», ajoute, en colère, une autre famille dans le même cas que la précédente.

    Sur ce site, trois commissions de recours enregistrent les réclamations des familles contestataires.

    Par La Tribune
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