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Des gènes de Néandertaliens dans nos cellules ?

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  • Des gènes de Néandertaliens dans nos cellules ?

    Par Laurent Sacco, Futura-Sciences

    On sait depuis des années que le génome de l’homme de Néandertal est identique à 99,5 % au moins à celui de l’homme moderne. La plupart des chercheurs les considèrent toujours comme deux espèces distinctes en l’absence de preuve de croisement. Mais cela pourrait changer suite à des travaux récemment présentés lors de la rencontre annuelle de l’American Association of Physical Anthropologists.

    On ne comprend toujours pas pourquoi l’homme de Néandertal a disparu pour laisser le champ libre à l’homme moderne alors qu’il semblait bien adapté au climat froid qui régnait en Europe il y a des dizaines de milliers d’années. Plusieurs hypothèses ont été avancées, qui vont d’un génocide complet commis par Homo sapiens sapiens à une assimilation par métissage.

    Pour tenter de lever le voile sur cette énigme, grâce au progrès en matière de séquençage d’ADN, des chercheurs ont entrepris de comparer le génome des deux types d’hominidés. En 2006, un article publié dans Science par un groupe de biologistes du Lawrence Berkeley National Laboratory (Berkeley Lab) et du Joint Genome Institute (JGI) annonçait, en se basant sur l’étude de 65.000 paires de base de l’ADN nucléaire de Homo neanderthalensis, que ce dernier possédait au moins 99,5 % du génome de Homo sapiens sapiens. Toutefois, aucun indice d’un croisement n’avait émergé du séquençage de cet ADN.

    Des traces métissage encore présentes dans nos gènes

    Le 17 avril 2010, un groupe d’anthropologues spécialisés en génétique a pourtant fait une annonce intéressante lors du congrès annuel de l’American Association of Physical Anthropologists qui s’est tenu à Albuquerque au Nouveau Mexique.

    Les chercheurs ont examiné l’ADN de 1.983 personnes réparties sur toute la planète et, selon eux, leurs résultats indiquent deux périodes de croisement entre les deux types d’hommes, l’une en Europe et l’autre en Asie.

    Au total, l'étude a porté sur certaines parties du génome de 99 groupes de populations en Amérique, Océanie, Europe, Asie et Afrique. Plus précisément, les chercheurs ont analysé 600 séquences microsatellites, des marqueurs génétiques bien connus servant par exemple à identifier un individu en médecine légale et qui permettent de dresser des arbres phylogénétiques.

    Des variations inattendues ont été trouvées parmi ces microsatellites. Quelque chose s’est passé dans les populations méditerranéennes il y a 60.000 ans et dans les populations de l’Est de l’Asie il y a 45.000 ans, mais rien au niveau des populations africaines...

    La meilleur façon d’expliquer ces variations est celle d'un métissage entre sapiens et neanderthalensis. Il aurait eu lieu deux fois... Le premier épisode aurait laissé ses traces dans les populations ayant migré en Europe, Amérique du nord et Asie. Le second, intervenu plus tard, aurait concerné les populations qui ont ensuite migré en Océanie.

    On en saura peut-être davantage d’ici quelque temps car un séquençage plus précis de l’ADN de Néandertal effectué par des chercheurs du Max Planck Institute, groupés autour de Svante Pääbo, vient d’être terminé et les résultats de l’étude devraient être publiés bientôt.
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