Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Penseurs musulmans, de l’oubli à la consécration

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Penseurs musulmans, de l’oubli à la consécration

    Mère de toutes les sciences», la philosophie, grecque en l’occurrence, n’a pas laissé indifférents les penseurs arabes et musulmans à travers le monde et ce, en dépit de la répression islamique multiforme exercée au millénaire dernier notamment sur la plupart d’entre eux.

    El Kindi qui est considéré comme le premier philosophe musulman à avoir tenté d’adapter les concepts de la philosophie grecque aux vérités révélées de l’Islam .

    le Turc El Farabi reste le philosophe musulman qui aura marqué le Xe siècle pour avoir subordonné la Révélation et la loi religieuse à la philosophie.

    Farabi parlait en terme de vérité philosophique universelle en partant du principe que les nombreuses religions ne sont en fait que les expressions d’une religion idéale les regroupant toutes.

    Plus tard, élève de Farabi, le philosophe et médecin Ibn Sina (Avicenne) réalisa «l’intégration la plus systématique du rationalisme grec et de la pensée islamique» au détriment, dit-on, de plusieurs articles de foi orthodoxe, tels que la croyance en l’immortalité individuelle et dans la création du monde. Ibn Sina a aussi prétendu que la religion n’est autre que de la philosophie sous une forme métaphorique qui la rend acceptable par les masses.

    Le théologien El Ghazali compte, en outre, parmi les plus radicaux détracteurs de la philosophie et du raisonnement de Ibn Sina.

    Plus tard, le philosophe, théologien, juriste malékite et médecin médiéval né à Cordoue en 1126, Abou El Walid Mohamed Ibn Ahmad Ibn Mohamed Ibn Rochd (Averroes), fervent défenseur du néoplatonisme fortement influencé par les travaux d’Aristote, se placera en faux pour défendre les opinions aristotéliciennes et néoplasticiennes en s’attaquant à El Ghazali. Parmi la plus importante de ses œuvres est Tahafut Al Tahafut (l’incohérence de l’incohérence) qui n’est autre que la réfutation d’un ouvrage d’El Ghazali sur la philosophie. Nommé cadi de Séville en 1169 et grand cadi de Cordoue en 1171, Ibn Rochd devient dès 1182 premier médecin à la cour d’Abou Yousouf Yaqoub El Mansour, le calife almohade du Maroc et de l’Espagne musulmane. Cet illustre penseur fera, à l’instar de ses prédécesseurs, l’objet d’attaques des théologiens. Sa doctrine sur le primat de la raison sur la religion lui valut un exil en 1195 sur ordre d’Abou Youssouf Yaqub El Mansour. Ibn Rochd connaîtra un retour en grâce peu avant sa mort, rapportent les historiens. L’auteur de la Théorie de la double vérité Ibn Rochd pensait que les vérités métaphysiques peuvent être exprimées de deux façons : l’une par la philosophie, l’autre par la religion — écrivit, par ailleurs, des ouvrages de médecine, d’astronomie, de droit et de grammaire. Il n’est hélas ! reconnu quasiment aucune «postérité» à ce philosophe émérite auprès des penseurs musulmans.

    Parmi les savants musulmans ayant marqué de leur sceau le dernier millénaire, Omar Khayyam, savant et poète persan né à Nishapur en 1050 (actuel Iran), compte pourtant parmi les moins bien connus, sinon pour ses quatrains qui firent tardivement sa renommée poétique. C’est l’adaptation anglaise de ses œuvres par E. Fitzgerald qui est à l’origine de sa consécration universelle. Car Khayyam est avant tout l’auteur d’écrits scientifiques et philosophiques. Ce disciple d’Ibn Sina (Avicenne) est connu pour avoir rédigé un célèbre traité d’algèbre (en arabe) où il classa systématiquement les équations du 2e et du 3e degré avant même d’avoir essayé de les résoudre. Samarcande, de Amine Maalouf reste certainement le plus bel hommage rendu à celui qui a inventé l’inconnue «x» (Chayy puis Xayy) à laquelle suivront le «y» et le «z». Astronome réputé, Khayyam fut, au demeurant, chargé par le sultan seldjoukide Djalal Edine Shah pour la réforme du calendrier persan.

    Connus mais pas reconnus, les penseurs musulmans ont immanquablement influencé, voire même déterminé la pensée scientifique à travers le monde.
    Contrairement a la douleur, le bonheur ne s'écrit, pas il se vit... Moi je ne sais qu'écrire
Chargement...
X