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La France en quête d'un nouveau souffle économique en Chine

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  • La France en quête d'un nouveau souffle économique en Chine

    La France est en quête d'un nouveau souffle pour ses échanges économiques avec la Chine, traditionnellement adossés à une diplomatie des grands contrats qui montre de plus en plus ses limites.


    Alors que le monde occidental peine à sortir de la crise financière et économique de 2008-2009, la Chine a renoué avec une croissance économique à deux chiffres (+11,9% en glissement annuel au premier trimestre 2010, selon une étude de Natixis).

    La France ne semble cependant guère en profiter : sa part de marché reste figée à 1,3% (loin derrière l'Allemagne), avec un déficit commercial de 21,8 milliards d'euros en 2009 et une 14e place seulement en tant qu'investisseur étranger.

    La visite d'Etat que le président Nicolas Sarkozy entame mercredi en Chine sera l'occasion de parler coopération économique et "grands projets de contrats", dit l'Elysée.

    "Mais il n'y aura pas d'annonce lors de ce voyage. Elles seront faites lors de la visite d'Etat du président Hu Jintao à l'automne à Paris", ajoute-t-on de même source.

    Lors de sa première visite d'Etat en Chine, en novembre 2007, le président français était reparti avec 20 milliards d'euros de contrats ou promesses de contrats, dont une commande de 160 airbus A320 et A330 et la vente de deux réacteurs EPR.

    La visite du Premier ministre François Fillon en décembre 2009 a aussi été marquée par quelques signatures spectaculaires.

    Officiellement, la mise en oeuvre des accords passés en 2007 et des contrats antérieurs suit son cours.

    Selon Airbus industrie, 77 A320 et un A330 ont ainsi été livrés en 2009 à des compagnies aériennes chinoises et une centaine d'autres appareils - en majorité des A320 et neuf A330 - le seront en 2010.

    Protectionnisme Chinois

    Dans le nucléaire, le premier béton du deuxième réacteur EPR de Taishan a été coulé du 15 au 18 avril, un peu plus de cinq mois après le démarrage de la construction du premier.

    La situation est moins favorable dans le ferroviaire en dépit de projets colossaux, en raison notamment, pour les liaisons à grande vitesse, de réticences françaises en matière de transferts de technologie, dit-on au gouvernement, à Paris.

    Pour les métros et tramways, Alstom se heurte à des difficultés d'accès au marché, ajoute-t-on de même source.

    Des difficultés auxquelles sont de plus en plus confrontées les sociétés étrangères, selon la Chambre de commerce européenne de Pékin, qui dénonce un protectionnisme chinois croissant.

    Un des rares accords qui seront signés lors de la visite de Nicolas Sarkozy porte sur la création par la Caisse des dépôts et consignations et la China Development Bank d'un fonds de 500 millions d'euros pour aider des PME françaises à s'implanter en Chine et des PME chinoises en France.

    Mais "l'une des grandes questions de ce voyage est de savoir si la France peut renouer avec une diplomatie de grands contrats ou pas", estime François Godement, spécialiste de la Chine à l'Institut de sciences politiques de Paris.

    "Petit à petit, les grands industriels français sont chassés de leurs créneaux en Chine", explique-t-il. "Combien de trains allons nous vendre en Chine maintenant qu'elle vend jusqu'en Californie son TGV ou dans des pays comme l'Arabie saoudite ?"

    Sentiment d'insécurité


    Cet expert s'interroge également sur le nucléaire, alors que la Chine fait le forcing, à coup de transferts technologiques, pour acquérir la maîtrise de l'ensemble de la filière.

    "Il reste les avions, pour quelque temps encore. Mais la trinité française des grands contrats est mise à mal et c'est un vrai problème de substance dans les relations franco-chinoises."

    D'autant plus que le futur C919 chinois motorisé par CFM, filiale de Safran, sera un concurrent direct de l'A320.

    La France est donc à la recherche de nouveaux filons. Elle mise notamment sur l'urbanisation à marche forcée de la Chine et l'intérêt de ses dirigeants pour les questions d'environnement et de développement durable, pour s'ouvrir de nouveaux marchés.

    Des marchés sur lesquels se sont d'ores et déjà placés Suez Environnement et Veolia, notamment dans les domaines de l'assainissement, du traitement des déchets, de l'eau, des transports et de l'efficacité énergétique.

    La Chine s'interroge pour sa part sur sa croissance.

    "Les autorités chinoises sont très inquiètes de la nature et de la pérennité de cette croissance et sont beaucoup moins triomphalistes en interne", explique Valérie Niquet, de l'Institut français des relations internationales (IFRI).

    Pour François Godement, la Chine fait certes "bouger la conjoncture" mais cela s'accompagne d'un "sentiment d'insécurité très fort" de ses dirigeants, qui craignent à l'extérieur une fermeture protectionniste et à l'intérieur une perte de contrôle du fait des déséquilibres de leur modèle de croissance, fondé à hauteur de 50% du PIB sur les investissements.

    "C'est un mélange d'auto-affirmation et de manifestation d'insécurité qui peuvent se déclencher très brutalement", souligne cet historien-chercheur.

    Par Yves Clarisse
    Source : reuters
    La pire chose pour l'Homme, serait qu'il meurt idiot.
    De grâce épargnez-moi la prolixe, la syntaxe et la chiffrerie à tout va
    .
    Merci.
    " TOUCHE PAS A MA NAPPE ALBIENNE "
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