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L'affaire Goldman Sachs pour les nuls

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  • L'affaire Goldman Sachs pour les nuls

    Goldman Sachs, géant de la finance employant 32.000 personnes, est accusée d'avoir profité de la crise des subprimes pour s'enrichir au détriment de certains de ses clients (Sipa)
    L'affaire Goldman Sachs fait couler de l’encre. Les dirigeants de la banque d'affaires doivent s'expliquer devant le Sénat américain ce mardi 27 avril, trois jours après que la sous-commission des finances a dévoilé une série de mails compromettants échangés par certains de ses dirigeants.


    Goldman Sachs : la presse US n'est pas tendre avec Fabrice Tourre
    Les dirigeants de Goldman Sachs se défendent d'avoir trompé les investisseurs
    La banque d'affaires, géant de la finance employant 32.000 personnes, largement renflouée par le plan de sauvetage du gouvernement américain, et dont de nombreux cadres ont intégré l'administration Obama, est accusée d'avoir profité de la crise des subprimes pour s'enrichir au détriment de certains de ses clients.

    Dans une plainte de vingt-deux pages déposée le 16 avril, le gendarme de la bourse américain, la SEC (Securities and Exchange Commission), met en cause les méthodes de la banque.

    Que reproche-t-on à Goldman Sachs ?

    1. Un manque de transparence

    En 2007, la banque Goldman Sachs a créé un produit financier sur mesure pour John Paulson, un manager de fonds spéculatif pariant sur la chute du marché immobilier. Ce produit financier complexe, appelé Abacus, contenaient des subprimes, les fameux prêts immobiliers contractés par des ménages américains insolvables.

    Goldman Sachs, sans faire état de sa complicité avec John Paulson, les aurait vendus à des banques, comme l'allemande IKB ou la néerlandaise ABN Amro, encore persuadées à l'époque que le marché continuerait à monter. John Paulson milliardaire détenant des participations dans de nombreuses entreprises dans le monde, et qui a remporté un milliard de dollars dans l'opération, a récemment fait parler de lui en donnant 1,5 million d'euros à la fondation de Carla Bruni-Sarkozy.

    2. Des e-mails compromettants

    Samedi, la sous-commission des finances du Sénat a dévoilé le contenu d'e-mails de cadres de la banque dans lesquels ceux-ci se vantent d'avoir gagné de l'argent grâce à l'effondrement des marchés :

    "Evidemment, nous n'avons pas été épargnés par le chaos généré par la crise immobilière. Nous avons perdu de l'argent, puis nous en avons gagné encore plus grâce à nos positions courtes", déclarait en novembre 2007 le PDG de Goldman Sachs, Lloyd Blankfein, qui est entendu mardi au Sénat.

    3. Spéculer sur la baisse des cours

    Les "positions courtes" auxquelles le patron de Goldman Sachs fait référence sont des montages permettant de parier sur la baisse d'une valeur boursière.

    Lorsque les marchés baissent, les traders, plutôt que se tourner les pouces, ont la possibilité d'emprunter une action ou une obligation, de la vendre à la valeur du marché, et de l'acheter plus tard (la durée étant déterminée à l'avance), à la valeur qu'elle aura alors. Ils réalisent ainsi un bénéfice si la valeur de l'action chute.

    C'est le procédé que Goldman Sachs, ayant anticipé l'effondrement du marché de l'immobilier américain, a utilisé pour gagner de l'argent pendant la crise.

    4. Un mathématicien français

    Seul Fabrice Tourre, français de 31 ans employé par Goldman Sachs et présenté parfois comme un prodige des mathématiques financières, a reçu une convocation nominative du Sénat. Inventeur d'Abacus, le produit financier qui est à l'origine de la prétendue "fraude", le mathématicien est soupçonné d'avoir "fait des déclarations trompeuses et passé sous silence des faits essentiels". Mais Fabrice Tourre semble avoir agi avec l'accord de sa hiérarchie.

    Certains de ses e-mails saisis par la SEC retiennent toutefois l'attention, bien que pris hors contexte : "L'édifice tout entier peut maintenant s'effondrer à chaque instant. Seul survivant éventuel : 'The Fabulous fab', debout au centre de toutes ces opérations exotiques, complexes, à très fort effet de levier, qu'il créa sans nécessairement saisir toutes les implications de ces monstruosités".

    En attendant son audition, le jeune homme est introuvable, officiellement "en congés payés sans date de retour prévue". Au journaliste de Bloomberg qui aurait réussi à le joindre sur son portable, il aurait répondu : "Il faut que je saute, merci, au revoir".

    5. Des bonus records

    A l'instar de Fabrice Tourre, qui à 28 ans percevait déjà 2 millions de dollars en 2007, la banque est vivement critiqué pour les bonus colossaux qu'elle verse à ses employés.

    Goldman Sachs a accordé 16,2 milliards de dollars de salaires et bonus à ses employés en 2009. "Je pense que les employés de Goldman Sachs ont fait un superbe travail" en 2009, a déclaré le directeur financier du groupe, David Viniar.

    C'est "le plus faible ratio de rémunération jamais enregistré comparé à son produit net bancaire", a nuancé Lloyd Blankfein.

    Le groupe ayant réalisé un bénéfice net de 12,192 milliards de dollars, contre 2,041 milliards de dollars en 2008.

    6. La fin de l'idylle entre Washington et Wall street

    L'administration Obama compte parmi ses rangs nombre d'anciens cadres de Goldman Sachs.

    Or, la banque a été accusée de faire l'objet de favoritisme lors du sauvetage de l'assureur AIG en septembre 2008. Elle a touché 12,9 milliards de dollars sur les 52 milliards de fonds publics destinés à liquider les positions financières de l'assureur. Bien qu'elle ait été la première à rembourser le Trésor américain, ses profits faramineux en font une cible de choix pour l'opinion publique, en pleine crise de l'emploi.

    Ce scandale tombe donc à point nommé pour Barack Obama qui oeuvre en ce moment à faire voter sa réforme ambitieuse du système financier. Bien que la Maison blanche, rappelant l’indépendance de la SEC, a nié "catégoriquement" avoir influencé l'enquête, il faut souligner que celle-ci n'aurait pas été possible sans le vote décisif de la présidente du gendarme de la bourse, Mary Shapiro, nommée par Barack Obama.

    Le sénateur démocrate Carl Levin, président de la commission, a donné le ton de l'audition dès lundi en qualifiant Goldman Sachs de "maison de jeu" et de "tapis roulant" qui a transmis des titres toxiques à l'économie américaine.

    7. La défense de Goldman Sachs

    Une tournure politique de l'affaire que les dirigeants de Goldman Sachs, qui ont déjà commencé à se poser en victimes, exploiteront au maximum mardi lors de leur audition au Sénat.

    Dans son intervention préparée à l'avance, Lloyd Blankfein a assuré que la banque n'a parié ni contre le marché immobilier ni contre ses clients, perdant au contraire 1,2 milliard de dollars dans les titres liés à l'immobilier résidentiel.

    "Nous sommes fortement en désaccord avec la plainte de la SEC, mais je reconnais aussi que beaucoup de gens peuvent mal percevoir une transaction aussi compliquée" que celle critiquée par la SEC, indique Lloyd Blankfein dans son témoignage.

    (Donald Hebert - NouvelObs.com)
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

  • #2
    je peux avoir la même chose mais pour les archis nuls :22:
    « Ça m'est égal d'être laide ou belle. Il faut seulement que je plaise aux gens qui m'intéressent. »
    Boris Vian

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    • #3
      http://www.cafe-froid.net/media/subprimes.pdf
      telecharges cette bd
      The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

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      • #4
        Un grand merci à toi Solas pour la serie "Pour les nuls" c'est vraiment utile
        "Le fascisme, c'est ferme ta gueule, la démocratie, cause toujours !"

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        • #5
          Y a-t-il aussi des articles pour les ARCHI - EXTRA - NULS ?

          Non, je rigole !

          Merci SOLAS !

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          • #6
            de rien les gars

            Scandale Goldman Sachs : le retour de Pecora, la mort de Wall Street !

            29 avril 2010 (Nouvelle Solidarité) – L’audition des hauts responsables de la banque d’Affaires Goldman Sachs, tenue mardi au Congrès américain, ouvre la porte à une procédure judiciaire généralisée contre Wall Street, à l’image de la célèbre Commission Pecora de 1933. Avec l’appui politique de Franklin Roosevelt, le procureur Ferdinand Pecora et la Commission bancaire du Sénat, disposant de véritables pouvoirs judiciaires, avaient publiquement confondu les principaux dirigeants de Wall Street, prouvant qu’ils avaient sciemment ruiné la nation. Si une telle commission n’existe pas encore, l’arrogance et la culpabilité manifeste des dirigeants de Goldman Sachs lors de leur interrogatoire ouvre la voie à une nouvelle Commission Pecora, comme l’a souligné le professeur Charles Geisst du Manhattan College, cité dans de nombreux articles de presses outre-atlantique. Suite à une procédure de banqueroute organisée, les travaux de la Commission Pecora avaient permis une réglementation intégrale de Wall Street (Glass-Steagall, SEC, etc.), remettant le crédit à disposition du travail et de la production.

            Si Carl Levin, président de la Commission sur les enquêtes, a malmené les Goldman Boys durant de longues heures, 62 autres députés démocrates, soutenus par 140 000 citoyens, viennent d’écrire au ministre de la Justice Eric Holder pour qu’il mette en œuvre tous les moyens judicaires à sa disposition contre Goldman Sachs et les établissements financiers soupçonnés de malversations (ça fait du monde).

            Nous publions ici des extraits de la lettre rédigée à l’initiative de la démocrate Marcy Kaptur :

            « (…) de telles manipulations ont mené au quasi-effondrement du système financier américain et coûtent des centaines de milliards de dollars aux contribuables. Au vu du dossier déposé par la SEC, il semble qu’une violation sans précédent de la loi ait eu lieu. La montagne de preuves qui continue de s’accumuler révèle qu’il ne s’agit pas d’un cas exceptionnel ou isolé. « Il faut garantir que les actes criminels fassent vigoureusement l’objet de poursuites et que les responsables seront punis.

            « Le ministère de la Justice a le pouvoir d’entamer des poursuites contre les responsables de fraudes financières. Nous vous demandons de vous assurer que le ministère suive de près ce cas, et d’autres, afin que des enquêtes approfondies soient menées et que les criminels impliqués soient poursuivis pour ces actes et d’autres violations financières. Si un suivi de cette affaire n’est pas déjà en cours, nous vous demandons respectueusement de vous assurer que tous les pouvoirs du ministère soient mis en œuvre pour ouvrir immédiatement une enquête. Le peuple américain exige et mérite que justice soit faite, alors que le contribuable à dû renflouer Wall Street, avec pour seul résultat de voir s’accroître le chômage et les saisies de logement.

            « Comme vous le savez, la résolution H.R. 3995 (…) vous autorise à embaucher plus de procureurs, autorise le FBI à engager 1000 agents supplémentaires ainsi que des experts légaux, et permet à la SEC de recruter plus d’enquêteurs afin de poursuivre les procédures judiciaires et débarrasser notre système financier des criminels.

            « Nous, membres du Congrès, sommes prêts à vous soutenir pour protéger les contribuables des crimes financiers. Nous vous demandons de vous saisir de cette affaire, ainsi que des autres, de rendre justice au peuple américain, de mettre les criminels en prison et de rétablir l’intégrité au sein de notre système financier. »
            The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

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