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Comment France et Allemagne profitent de la crise grecque

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  • Comment France et Allemagne profitent de la crise grecque

    Le Figaro Par Guillaume Guichard 29/04/2010 |

    Les investisseurs fuient les désormais très risquées obligations grecques et se réfugient sur les marchés des titres de dette français et allemands. Résultat, le coût de la dette grecque grimpe, celui des deux autres baisse.

    Ces derniers jours, la crise grecque a commencé à profiter à la France et à l'Allemagne. Alors que les taux grecs ont explosé tous les records, ceux attachés aux dettes françaises et allemandes baissent tranquillement. Le mécanisme est simple : c'est celui des vases communicants.

    A cause de la rétrogradation au rang «d'obligation pourrie» de la dette grecque par Standard & Poor's, beaucoup d'investisseurs se trouvent forcés de fuir comme la peste les obligations d'Etat grecques. Aujourd'hui ou demain. «Chaque établissement a sa propre méthodologie, mais si l'agence de notation Fitch dégrade à son tour la note des titres grecs, [une certaine banque britannique] devra s'en séparer», par exemple, souligne un stratégiste d'une banque française dans une note.

    Après s'être débarrassé des titres de dette grecque qu'ils avaient dans leurs portefeuilles, les investisseurs achètent des obligations réputées beaucoup plus sûres, comme celles émises par la France et l'Allemagne, qui bénéficient d'excellentes notes. Ce que les économistes appellent la fuite vers la qualité («flight to quality»). «Les liquidités qui se retirent de la Grèce se dirigent vers les piliers de la zone euro», résume Jésus Castillo, économiste chez Natixis. «La fuite des investisseurs vers la qualité nous est bénéfique», a ainsi déclaré au Figaro une source gouvernementale française.

    Offre et demande


    Le reste est une histoire d'offre et de demande. Classique : comme les investisseurs sont plus nombreux à être intéressés par les titres français et allemands, le prix de ces derniers augmente. Or, sur le marché des obligations, cela se traduit mécaniquement par la baisse du rendement (taux). Les titres allemands à échéance de trois mois, surnommés BuBills, en ont déjà profité. Leur taux est descendu à 0,19% mercredi, rapporte l'agence Bloomberg.

    Les obligations françaises ont également bien profité de la fuite vers la qualité : depuis fin mars, leur rendement à 10 ans a baissé de 3,50% à 3,26%. De quoi améliorer les conditions auxquelles la France emprunte sur les marchés. «Jeudi prochain, l'Etat français lancera une nouvelle émission et, grâce à la forte demande, devrait pouvoir écouler ses obligations à un meilleur prix», prévoit Patrick Jacq, stratégiste Taux chez BNP Paribas. En clair, la crise grecque réduit -un peu- le poids de la dette française.
    Ce que vous faites de bien et de mal, vous le faites à vous
    Mahomet
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