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L'Emir Abd-El-Kader

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  • L'Emir Abd-El-Kader

    L'Emir Abd-El-Kader
    et les prémices de l'Etat Algérien moderne


    La formation:
    Abd-El-Kader est né à la Guetna près de Mascara en 1808, élevé dans la zaouïa paternelle dirigée par si Mahieddine, il reçoit une éducation solide qu 'il complète auprès des maîtres éminents à Arzew et à Oran. Il apprend les sciences réligieuses,la littérature arabe, l'histoire, la philosophie, les mathématiques, l'astronomie, la médecine... Platon et Aristote, AI-Ghazâli, Ibn Rushd et Ibn Khaldûn lui sont familiers, comme en témoignent ses écrits. Toute Sa vie, il étudie et développe sa culture.
    Le pèlerinage:
    Il effectue le pèlerinage à la Mecque avec son père en 1826 et prend contact avec l'orient. Les pèlerins se rendent ensuite à Baghdad pour visiter le tombeau de Sidi Adelkader Djilâni, fondateur de la confrérie al-Qàdiriyya à laquelle se rattache la zaouïa de la Guetna. Ils échappent ainsi aux menaces du bey d'Oran qui a pris ombrage de l'autorité spirituelle de Si Mahieddine et de son fils en Oranie.

    L'engagement et la guerre:
    Après la prise d'Alger en 1830, Si Mahieddine et le jeune Abd-El-Kader participent à la résistance populaire, Abd-El-Kader se distingue par son courage et son intelligence. Les tribus de l'ouest se réunissent et veulent choisir un chef pour détendre le pays. Si Mahieddine , sollicité, s'excuse en raison de son âge et propose son fils Abd-EI-Kader qui fait l'unanimité, il est investi en qualité d'Emir par une grande assemblée réunie près de Mascara, le 21 novembre1832. L'Emir s'engage à diriger la guerre contre l'occupation étrangère, il organise l'Etat national, constitue le gouvernement, désigne les Khalifas pour administrer les provinces, mobilise les combattants, crée une armée régulière! lève les impôts et rend la justice. Il signe le traité Desmichels avec le général d'Oran le 24 février 1834, ce traité reconnaît son autorité sur l'Ouest et le Chelf. Ratifié par le Gouvernement français, il est mal appliqué. Insaisissable, l'Emir se montre partout et nulle part, son infanterie et Sa cavalerie sont mobiles et efficaces.





    Bugeaud et I'Emir :
    Le général Bugeaud nommé à Oran négocie un nouveau traité avec l'Emir, le traité de la Tafna est signé le 30 mai 1837. L'Emir contrôle désormais l'ouest, le Titeri et une partie de l'algérois. Il consolide l'état, bâtit des villes fortifiées, fonde des ateliers militaires, soumet les rebelles et les collaborateurs. Le traité donne lieu à des contestations avec le Gouverneur Valée et la guerre reprend en novembre 1839. Bugeaud nommé gouverneur, veut occuper tout le pays, il pratique la méthode de la "terre brûlée', détruisant toutes les villes, les récoltes, troupeaux... L'Emir résiste avec énergie, remporte de brillants succès comme celui de Sidi Brahim (23 septembre 1845). Mais le pays est ruiné, les tribus sont épuisées, le soutien du Maroc fait défaut. L'Emir décide d'arrêter la guerre et choisit l'exil (décembre 1847). Le Gouvernement français accepte de le transporter en Orient.
    La prison et l'exil :
    L'engagement français n'est pas respecté. L'Emir est conduit à Toulon, puis à Pau et Amboise. Il est considéré comme prisonnier d'état jusqu'à octobre 1852, date à laquelle Napoléon III vient enfin le libérer. Il s'embarque pour la Turquie et s'installe à Brousse, puis se fixe définitivement à Damas où il reçoit un accueil triomphal. En dehors de quelques voyages et d'un nouveau pèlerinage, il ne quitte plus la Syrie et consacre son temps à la méditation, à la prière, à l'enseignement et aux oeuvres de bienfaisance. En 1860, les émeutes de Damas lui fournissent l'occasion de s'illustrer comme un personnage hors série. Il sauve des milliers de chrétiens du massacre et fait reculer les émeutiers. Plusieurs chefs d'Etat lui adressent des félicitations et des décorations, notamment ceux d'Angleterre, de Russie, de France... Célèbre et honoré, il s'éteint à Damas le, 26 mai 1883. Une foule considérable assiste à ses funérailles.
    L'œuvre écrite :
    L'Emir a beaucoup écrit. On peut citer notamment :
    1-Dhikrâ al-âqiI, traduit en 1856, puis de nouveau en 1977 cette seconde traduction de R. KhawAm porte le titre de 'lettre aux français' ( réedit. Rahma. Alger). L'Emir y fait preuve d'une grande culture.
    2 - AI-miqràdh aI-hâdd (réed. Rahma. Alger). Il s'agit d'une réfutation de ceux
    qui s'attaquent àl'islam.
    3 - AI-Sayra aI-dhàtiyya (autobiographie), éditée à Alger (Dar-al-Umma)
    4 - AI-mawâqif (médiations mystiques) édit, de Damas et d'Alger (ENAG. 1996) 3 volumes.
    5 -La correspondance dispersée dans plusieurs ouvrages ou dans les bibliothèques et qu'il faudrait éditer.
    Dernière modification par myra21, 30 avril 2010, 13h50.

  • #2
    Le Quiproquo Des Kabyles Avec L’emir Abdelkader

    Après la signature par les deux parties du traité de TAFNA le 30 Mai 1837, le maréchal VALLEE s’appliquait à consolider sa puissance, l’Emir Abdelkader quant à lui cherchait à reconstituer la nationalité Arabe dont il est le souverain.
    Dans son article 2 entériné par l’Emir Abdelkader il lui est reconnu uniquement d’administrer la province d’Oran celle du Titterie et une partie de celle d’Alger.

    L’Emir Abdelkader voyait surtout d’un œil jaloux l’autorité Française qui allait prendre racine dans la majorité du territoire du pays en regrettant quelque peu les dispositions du traité de Tafna.
    Il attendit qu’on lui fournisse un prétexte pour recommencer une lutte, les hommes étaient aguerris, les magasins largement approvisionnés, il ne lui manquait plus que de solides alliances et il comptait les trouver Chez le marabout Tidjani de Laghouat et parmi les tribus kabyles.
    Il leur écrit :
    «Allah s’est servi des infidèles pour chasser les tyrans (Turcs) : il faut maintenant se réunir contre les infidèles ».

    Les kabyles sous le commandement de si Chérif Ben Salem qui les conjura au nom du prophète à se joindre à l’Emir pour chasser les infidèles n’ont pu êtres approvisionner davantage en munitions lors de l’attaque de la garnison de BOUDOUAOU.

    Devenus chair à canons après une lutte de douze heures ils abandonnèrent le champ de bataille sans consentir à voir l’Emir ni aller plus loin.
    Ce dernier étant préoccupé dans la pleine de la Mitidja à l’offensive des troupes françaises qui avaient reçu des renforts pour occuper Blida et la chiffa.

    L’Emir Abdelkader en voyant ses efforts peu soutenu contre l’implantation de la colonisation dans la MITIDJA, se décida de faire une visite aux arches kabyles de la vallée de la Soummam.
    Il toucha d’abord les Zammoum, les kaçi et certaines familles maraboutiques de moindre importance.

    Il s’était avancé à la fin de 1837 dans le Hamza (Bouira) ou il exécuta dans les premiers jours de 1838 une grande Razzia chez les Ouled Zitoun.
    En juin 1838, l’Emir Abdelkader se rend chez le marabout TIDJANI de Laghouat, chef d’une famille illustre et qui exerçait sur les tribus environnantes une sorte de souveraineté. La ville populeuse et riche protégée par de solides remparts devait offrir à l’Emir Abdelkader de précieuses ressources et pouvait devenir la capitale de son royaume.
    Abdelkader somme donc TIDJANI d’abord de le reconnaître comme chef des arabes et de lui livrer la ville - TIDJANI refusa.

    L’Emir Abdelkader crut qu’il lui serait facile de vaincre l’obstination du cheikh, mais sa troupe constamment harcelée fut impuissante et après huit mois de lutte opiniâtre, il dut lever le camp.

    En 1839, l’Emir Abdelkader revint en Kabylie et tenta d’attirer à sa cause les populations de la Kabylie de la vallée de la Soummam.

    Présentez-vous en pèlerin, lui dirent les cheikhs, vous serez le bien venu, mais gardez vous de parler en maître !

    Il passa à AKBOU ou il s’entretient avec les marabouts et les notables, il descendit ensuite dans la vallée pour s’arrêter à la Zaouïa de sidi Maamar en face de Bejaia, L’un de ses serviteurs pour une raison inconnue de l’assistance mais porteur d’un message prit son cheval et parti au galop vers Bejaia. Quelques jours après, un courrier venant du commandant de la place vint solliciter audience à l’Emir.

    Pour ce dernier il n y avait là rien de surprenant un simple échange de courtoisie entre allié suivant le traité de la TAFNA.

    Les kabyles ne comprirent pas « ces échanges de courtoisie. » ils l’accusent de violer l’hospitalité en entretenant des bons rapports avec l’ennemi qui peut en n’importe quel moment surgir sur eux. Ils profèrent des menaces d’arrêter l’Emir Abdelkader.
    Cependant des notables et marabouts intervinrent pour défendre l’Emir Abdelkader qu’ils accompagnèrent au delà de la limite kabyle de la région.
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

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    • #3
      Jamais content ces kabyles.
      Ya Allah, al Aziz, al Hakim. a7fadh jazair wa al maghareb al kabir

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      • #4
        l’Émir Abd el Kader raconté par le général Paul Azan en 1930

        article de la rubrique les deux rives de la Méditerranée > regards français sur Abd el-Kader et sur la conquête de l’Algérie.
        date de publication : jeudi 28 octobre 2004


        extrait de l’ouvrage "Les grands soldats de l’Algérie", Livret IV de la collection des Cahiers du centenaire de l’Algérie en 1930. [1]

        Abd el Kader a été un grand soldat, mais c’est la France qu’il a combattue, et sa place ne paraît pas, au premier abord, marquée parmi ceux-là même dont il a été le principal adversaire.

        Cependant, à l’examen de sa vie, on s’aperçoit que, s’il a lutté de toutes ses forces contre les Français de 1832 à 1847, pendant 16 ans, il a appris à les connaître et à les aimer au cours de sa captivité, de 1848 à 1852, pendant 4 ans, et qu’ensuite, depuis sa libération jusqu’à sa mort en 1883, c’est- à-dire pendant 31 ans, il a constamment pensé à rapprocher Français et Indigènes, et il a montré une fidélité dévouée à son pays d’adoption. Son évolution a été incomprise et souvent même ignorée, aussi bien par les Français que par les Indigènes, alors qu’elle est le symbole frappant de l’évolution que les Musulmans de l’Afrique du Nord subissent progressivement [2].

        Si Abd el Kader a été l’ennemi de la France au début de sa vie, ce fut en raison de son éducation religieuse étroite, basée sur une interprétation erronée du Coran. L’Islam fournit pour lui, comme pour presque tous les Musulmans, l’explication des actes de sa vie. Son père, Mahi ed Dine, était un saint homme qui jouissait d’une influence considérable dans la région de Mascara ; il recevait à sa zaouïa (lieu de réunion, école) la visite d’autres marabouts et de pieux voyageurs, il discutait et enseignait le Coran. Il prêcha, dès avril 1832, la Guerre Sainte contre les Chrétiens, et attaqua en mai la ville d’Oran ; mais, plus ambitieux pour son fils que pour lui-même, il parvint en novembre à faire nommer le jeune Abd el Kader " Sultan " par les tribus de la région.

        Pour étendre plus largement son autorité, Abd el Kader avait non seulement à s’opposer aux progrès des Français d’Oran, mais à combattre les Turcs de Tlemcen et de Mostaganem et ses grands rivaux indigènes, chefs de tribus. Il eut l’adresse d’amener le général Desmichels à signer avec lui, en 1834, un traité qui non seulement reconnaissait son pouvoir, mais aussi le titre qu’il s’était donné d’Emir el Moumenin (Commandeur des Croyants) ; il put ainsi étendre son influence jusqu’à Médéa et Miliana dans la province d’Alger ; puis, lorsque Desmichels eût été rappelé, et que Trézel voulut s’opposer à ses empiètements, il lui infligea en juin 1835 une défaite à la Macta.

        Les expéditions de Clauzel contre Mascara et Tlemcen infligèrent à l’Émir deux grands échecs ; mais Abd el Kader, même abandonné de tous, ne se décourageait pas ; il lançait ses appels à la lutte contre les Infidèles, rappelant aux Musulmans les deux seules belles destinées à souhaiter pour eux : la victoire ou le martyre. Il bloqua la colonne du général d’Arlanges au camp de la Tafna ; mais il subit, lorsque Bugeaud intervint avec des renforts, une défaite complète à la Sikkak, en juillet 1836.

        L’Émir, comme toujours, restaura son prestige rapidement, et parvint à gêner considérablement le ravitaillement des troupes françaises par les tribus. Le Gouvernement de Louis-Philippe, qui voulait la paix dans l’Ouest algérien pour pouvoir faire l’expédition de Constantine, envoya de nouveau Bugeaud sur place, mais cette fois pour négocier. Le résultat de cette négociation fut déplorable : par le traité de la Tafna, l’Émir obtenait la reconnaissance de son autorité sur d’immenses territoires, y compris Tlemcen, défendue six ans par les Koulouglis, et la plaine de Mleta, propriété des Douairs ; il triomphait davantage que s’il avait remporté d’éclatantes victoires.

        Ainsi affermi et grandi par la France, Abd el Kader put châtier les tribus qui refusaient de le reconnaître et organiser son Sultanat. Il créa des divisions administratives, réglementa les impôts, la justice, l’instruction, le commerce, constitua une armée régulière et tenta de nouer des relations à l’extérieur. Sa grande erreur fut d’essayer de créer en Algérie une nationalité musulmane qui était impossible à réaliser : le seul lien capable d’unir les agglomérations si disparates arabes ou kabyles était celui de la Guerre Sainte ; ce lien rompu, le " Sultanat " devait fatalement se dissocier !...

        Ce fut Abd el Kader qui recommença les hostilités en novembre 1839, en prenant comme prétexte le passage de la colonne du duc d’Orléans par le défilé des Portes de Fer. Quoiqu’il ne disposât pas de tous les moyens qu’il eût souhaités, il n’avait rien à gagner en attendant : " J’ai voulu la guerre, a-t-il déclaré plus tard, parce qu’aux préparatifs faits par les Français, aux établissements créés par eux de tous côtés, j’avais parfaitement compris que la paix conclue n’était pas leur dernier mot. "

        Tandis que le maréchal Valée, quoique ayant occupé Médéa et Miliana en mai et juin 1840, resta en fait sur la défensive, Bugeaud, qui le remplaça en 1841, prit une vigoureuse offensive avec ses colonnes mobiles ; il détruisit la nouvelle capitale de l’Émir, Tagdempt, et occupa l’ancienne, Mascara. En 1842, ce fut un véritable " jeu de barres " entre les lieutenants de Bugeaud et ceux d’Abd el Kader. Bugeaud, pour mieux enserrer son adversaire, fonda des postes constituant un véritable réseau entre les mailles duquel il devenait difficile de passer.

        Ce fut d’un des nouveaux postes créés, Boghar, que le duc d’Aumale s’élança avec Yusuf sur les traces de la Smala, et l’atteignit le 16 mai 1843, portant un rude coup à la puissance et au prestige de son adversaire. Néanmoins l’Émir continua à circuler en zigzags à travers les colonnes lancées à sa poursuite, restant insaisissable. Obligé enfin de s’enfuir au Maroc, il parut un moment hors de cause, surtout après la victoire de Bugeaud à l’Isly sur les Marocains.

        Grâce à l’insurrection algérienne de 1845, préparée et attisée par ses soins, il rentra en scène d’une façon sensationnelle, en anéantissant près de Sidi-Brahim la colonne du lieutenant- colonel de Montagnac ; mais, rejeté au Maroc par Bugeaud, il s’y trouva aux prises avec le Sultan inquiet de sa présence. Encerclé par les Marocains d’une part et par les colonnes françaises de l’autre, il se décida à se rendre à La Moricière le 23 décembre 1847.
        The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

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        • #5
          Alors commença la partie de l’existence d’Abd el Kader, trop ignorée, qui a fait de lui un Français. " L’ex-Émir ", suivant l’expression officielle, fut amené en France, au lieu d’être transporté en Orient comme il en avait reçu la promesse ; malgré l’amertume qu’il ne cessa d’éprouver, pendant toute sa captivité, de ce manquement à la parole donnée, Abd el Kader put comprendre peu à peu, dans ses conversations quotidiennes avec le général Daumas, chargé de le garder, que les Chrétiens n’étaient pas des êtres méprisables et que leur religion n’était pas très éloignée de l’islamisme.

          Lorsqu’en octobre 1852, Louis-Napoléon Bonaparte, devenu le Prince-Président, vint annoncer à Abd el Kader, au château d’Amboise, qu’il le rendait à la liberté, il lui fit traduire un document où il lui disait : " Vous serez conduit à Brousse, et vous y recevrez du Gouvernement français un traitement digne de votre ancien rang... Votre religion comme la nôtre, apprend à se soumettre ’aux décrets de la Providence. Or, si la France est maîtresse de l’Algérie, c’est que Dieu l’a voulu, et la nation ne renoncera jamais à cette conquête. Vous avez été l’ennemi de la France, mais je n’en rends pas moins justice à votre courage, à votre caractère, à votre résignation dans le malheur ; c’est pourquoi je tiens à honneur à faire cesser votre captivité, ayant pleine foi dans votre parole. " Abd el Kader eut l’occasion de définir plus tard sa reconnaissance en termes symboliques : "D’autres ont pu me terrasser, disait-il ; d’autres ont pu m’enchaîner ; mais Louis-Napoléon est le seul qui m’ait vaincu. "

          De ce jour en effet, Abd el Kader fut dévoué à la France, et il le fit avec une élévation et une délicatesse de sentiments révélées par bien des circonstances.

          Lorsqu’il vint à Paris, en octobre 1852, avant de partir pour l’Orient, voir Louis-Napoléon à Saint-Cloud, il dit à l’officier qui l’accompagnait : "Les journaux ont prétendu que lorsque le Sultan (Louis-Napoléon) est venu me rendre ma liberté, je lui ai fait des serments. Je ne l’ai pas voulu, à cause de lui, et à cause de moi. A cause de lui, parce que ç’eût été diminuer la grandeur de sa générosité, en laissant croire qu’il m’avait dicté des conditions ; à cause de moi, parce qu’il me répugnait de passer pour un Juif qui rachèterait sa liberté moyennant un morceau de papier. Je veux, pour prouver que j’agis de ma pleine volonté, remettre entre les mains du Sultan un engagement écrit. "

          Dans cet engagement, qu’il remit, il avait écrit : " Je viens vous jurer, par les promesses et le pacte de Dieu, par les promesses de tous les prophètes et de tous les envoyés, que je ne ferai jamais rien de contraire à la foi que vous avez eue en moi... J’ai été témoin de la grandeur de votre pays, de la puissance de vos troupes, de l’immensité de vos richesses et de votre population, de la justice clé vos décisions, de la droiture de vos actes, de la régularité de vos affaires ; tout cela m’a convaincu que personne ne vous vaincra, que personne autre que le Dieu tout-puissant ne pourra s’opposer à votre volonté. J’espère de votre générosité et de votre noble caractère que vous me maintiendrez près de votre cœur, alors que je serai éloigné, et que vous mettrez au nombre des personnes ce votre intimité, car si je ne les égale pas par l’utilité des services, je les égale par l’affection que je vous porte. "

          Lorsqu’Abd el Kader visita l’église de la Madeleine, il prit le bras du curé pour entrer dans le temple des Chrétiens ; bien plus, il s’arrêta devant l’autel pour prier Dieu, donnant ainsi l’exemple de la tolérance. Aux Invalides, il dit au chirurgien : " Mon seul chagrin est que quelques-uns des braves qui se trouvent ici aient été blessés par les armes des miens. " Lorsque fut organisé, en novembre 1852, le plébiscite sur l’Empire, Abd el Kader faisait à Amboise ses derniers préparatifs de départ. Il écrivit au maire d’Amboise pour lui demander la permission de voter : "Nous devons, lui disait-il, nous considérer aujourd’hui comme Français, en raison de l’amitié et de l’affection qu’on nous témoigne. et des bons procédés qu’on a pour nous. " A la suite de cette lettre, il fut autorisé à déposer, ainsi que ses compagnons, des bulletins dans une urne spéciale. Or, par une coïncidence étrange, il y avait vingt ans, jour pour jour, qu’il avait été proclamé Sultan par les tribus !

          Ainsi, cet Indigène algérien qui, vingt ans auparavant, prêchait la Guerre Sainte et aimait à se faire appeler " coupeur de têtes de Chrétiens pour l’amour de Dieu ", déclarait qu’il devait "se considérer comme Français ", et demandait à prendre part à un vote national. Bien plus, en quittant Amboise, il faisait don d’un magnifique lustre à l’église paroissiale... Quelle étape parcourue vers le patriotisme français et la tolérance religieuse, grâce à un contact prolongé avec la France.

          De cette transformation d’Abd el Kader, conclure qu’un séjour en France doit faciliter l’évolution de tous les Indigènes algériens serait une grande erreur. Abd el Kader, étant prisonnier, resta en France dans son milieu, entouré des siens, et n’eut connaissance des mœurs et des institutions du pays que progressivement, par l’intermédiaire du général Daumas, puis du commandant Boissonnet. Il discuta quotidiennement, pendant plusieurs années, avec ces officiers, qui parlaient sa langue et qui connaissaient la mentalité des Musulmans algériens. Des hommes appartenant à l’élite indigène peuvent de la sorte, s’ils sont bien guidés, tirer d’un séjour en France grand profit pour eux et pour leur pays. Mais des hommes manquant d’une préparation suffisante et livrés à eux-mêmes, ne peuvent, par ce séjour, que perdre leurs qualités natives et subir de funestes déformations morales

          Abd el Kader lui-même a exprimé en une formule imagée les effets différents que l’instruction peut produire suivant qu’elle s’adresse à un cerveau préparé ou non " La science peut être comparée à la pluie du ciel ; quand une goutte tombe dans une huître entr’ouverte, elle produit la perle ; quand elle tombe dans la bouche de la vipère, elle produit le poison. " Cette vérité s’applique à tous les pays et à toutes les races. La promesse de fidélité à la France qu’Abd el Kader avait faite, il la tint jusqu’à la fin de sa vie.

          En 1860, alors qu’il était à Damas, il prévint le Consul de France de l’agitation antichrétienne qui se manifestait ; puis, l’émeute ayant éclaté, il appela à lui les Algériens, ses anciens fidèles de la Guerre Sainte, qui étaient venus nombreux le retrouver, et porta secours avec eux au Consul et à ceux que la populace poursuivait de sa haine. Il fit venir le Consul dans sa propre maison, y arbora le drapeau tricolore, et y recueillit les Chrétiens de toute nationalité qu’il put sauver. Accompagné de 300 Algériens et de deux de ses fils, il parcourait le quartier où grondait l’émeute en s’écriant " Oh ! les Chrétiens ! oh ! les infortunés, écoutez, venez à moi ! Je suis Abd el Kader, fils de Mahi ed Dine, le Moghrebin. Ayez confiance en moi, et je vous protégerai... " A cet appel, beaucoup de malheureux sortirent de leurs cachettes et vinrent à lui. Il sauva plus de 300 personnes au Consulat de Grèce, ainsi que tout le personnel de l’institution des Sœurs de Charité, 6 prêtres, 11 sœurs et 400 enfants, et les ramena chez lui, où se trouvaient déjà les divers consuls.

          Les émeutiers s’étant réunis le lendemain devant sa maison, il les harangua en leur prêchant la tolérance d’après des versets du Coran ; puis, les arguments religieux restant sans effet, il leur déclara que s’ils osaient s’attaquer à ses protégés, il leur montrerait comment Abd el Kader et ses soldats savaient combattre. Il fit enfin publier, lorsque le calme fut un peu revenu, qu’il paierait 50 piastres pour chaque chrétien qui lui serait amené. Il put ainsi sauver plus de 12.000 chrétiens.

          Abd el Kader reçut le grand cordon de la Légion d’honneur, et vit la pension qu’il recevait de la France portée à 150.000 francs ; il fit un voyage en France en 1865.

          Pendant la guerre de 1870-1871, apprenant que des Indigènes algériens se servaient de son nom pour tenter des soulèvements en Algérie, il leur écrivit pour les engager à se soumettre ;
          il écrivit en même temps au Gouvernement de la Défense Nationale :

          "Quand un grand nombre de nos frères (que Dieu les protège) sont dans vos rangs pour repousser l’ennemi envahisseur, et quand vous travaillez à rendre les Arabes des tribus libres comme les Français eux-mêmes, nous venons vous dire que ces tentatives insensées, quels qu’en soient les auteurs, sont faites contre la justice, contre la volonté de Dieu et la mienne ; nous prions le ToutPuissant de punir les traîtres et de confondre les ennemis de la France "

          La défaite de la France l’affecta profondément. Des voyageurs étrangers reçus chez. lui s’étant permis de faire à ce sujet des réflexions déplacées, Abd el Kader sortit sans mot dire, puis revint peu après, revêtu de son grand cordon de la Légion d’honneur...

          Ce qui avait permis ce rapprochement avec la France, c’est le fait qu’Abd el Kader avait réfléchi sur sa religion elle-même ; il l’avait mieux comprise et il était arrivé à la conviction qu’elle n’impose pas cette haine que son père et les autres marabouts avaient cru y découvrir. Resté profondément pieux, devenu même d’une piété ascétique, il se déclarait l’ami de la France, et il écrivait, dans l’ouvrage philosophique qu’il envoyait en 1855 à la Société Asiatique à Paris : " Si les Musulmans et les Chrétiens me prêtaient l’oreille, je ferais cesser leur divergence, et ils deviendraient frères à l’extérieur et à l’intérieur ".

          Puissent les méditations et les conclusions de ce grand soldat, de ce pieux Musulman, de ce profond penseur, servir à montrer le vrai chemin à tous les Indigènes de l’Afrique du Nord.

          Notes
          [1] Merci à A. Garcia qui nous a permis de reprendre ce texte sur son site où vous trouverez notamment Les 12 cahiers du Centenaire de l’Algérie.

          [2] Voir : L’émir Abd el Kader, par le colonel Paul Azan, Paris, librairie Hachette, 1925, pour les détails de cette évolution du grand héros indigène.
          The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

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          • #6
            ighyal arwan thaghuni thura lath'tchen sekhsu

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            • #7
              Abd el Kader reçut le grand cordon de la Légion d’honneur, et vit la pension qu’il recevait de la France portée à 150.000 francs ; il fit un voyage en France en 1865.
              a signaler
              ses arrieres petits enfants percoivent toujours la reconaissance de la france


              maintenant les emeutiers qui sont ils
              aller myra
              je sais que tu peux nous eclaircir
              The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

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              • #8
                El Hachemi fils de l'émir Abdelkader a Boussaada..

                L’appel du pays natal est irrésistible sur certains cœurs même quand on est fils d’émir célèbre et de guerrier intrépide. C’est ainsi que l’émir El Hachemi, fils de l’émir Abdelkader dut céder à cet appel et regagnait l’Algérie vers 1894 après la mort de son glorieux père. Celui-ci d’ailleurs sentant ce désir dans le cœur de son fils, lui dit un jour : « si tu dois retourner au cher pays natal, je te conseille de te diriger vers Bou-Saâda où je conserve encore de fidèles amis parmi les Cherif et les Bisker. En effet deux frères El Hadj Mohamed et EL M’Hamed, fils de Kouider Ben Bisker, se rendirent à Damas pour passer plus d’un mois auprès de l’émir Abdelkader, lors de leurs pèlerinages à la Mecque et à Jérusalem (El Qods).
                Celui-ci les traita en hôtes de marque, en raison de l’aide que lui avait fourni leur père Kouider dans le saint combat mené contre l’envahisseur.
                Lors de l’installation de l’émir en Syrie, défense fût faite par la France, à lui ainsi qu’à ses enfants, de remettre les pieds sur le sol algérien. Mais la France ayant apprécié le rôle humain joué par l’émir pendant le massacre des maronites en Syrie, revient sur sa décision et autorisa ses enfants à retourner en Algérie, dés qu’ils le désiraient. On se rappelle en effet que les druzes se ruèrent sur les maronites qu’ils égorgèrent sans pitié. Le 10 juillet 1860 l’émir Abdelkader reçut dans sa demeure plusieurs milliers de ses malheureux qu’il arracha à la fureur de leurs ennemis et les sauva de la mort.
                L’émir El Hachemi débarqua sur le sol de ses ancêtres vers 1894 et se dirigea d’abord vers ses maternels, fixés à Médéa ; il s’installa là pour quelques mois, entouré par l’affection des siens , il était loin de trouver sur les monts du Tittri le doux climat syrien. Et se rappelant les dernières recommandations de son père il ne tarda pas à déménager pour aller se fixer à Bou-Saâda où la douceur du climat ne laisse rien à désirer à celui de Damas.
                La maison du caïd de la tribut des ouled sidi M’hamed, le chérif hassanit Azzédine ben El Aïfa, fut mise à sa disposition, le montant du loyer annuel , soit 2000 francs or, était payé par la France. Cette maison conservée encore dans le même état était assez spacieuse pour loger la famille et les serviteurs de l’émir. Deux adolescents, Khaled et Mustapha, une jeune fille Amina, leur mère Lala Aîcha, leur grand-mère maternelle Lala El Fassia, l’émir El Hachemi étaient les six membres de la famille princière.
                Amina, demi muette et impotente, était toujours malade ; sa mère Lala Aïcha, âgée d’une soixantaine d’année à l’époque, était une femme brune, malingre et de grande taille, elle était syrienne d’origine. Quant à l’émir, grand et obèse il était de teint brun et n’avait aucune ressemblance avec son père ; il avait perdu la vue en Syrie et revint donc aveugle à Bou-Saâda.
                La maison occupée était pourvue d’un balcon qui donnait sur une vaste place et permettait une vue étendue sur la palmeraie où serpente l’oued aux magnifiques gorges fort appréciées par les touristes. Située à la périphérie de la ville elle était battue par les vents en été, ce qui permettait le soir, à l’émir de se tenir sur ce balcon pour respirer l’air frais qu’embaument les arômes dégagés par la palmeraie aux essences si variées
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                عيناك نهر من جنون... عيناك أرض لا تخون

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                • #9
                  Les ressources de la famille

                  La France accordait à l’Emir une pension mensuelle de soixante louis soit 1200 francs or, ce qui permettait à la famille de vivre dans une aisance absolue, le loyer de la maison étant payé par l’état. Les quatorze caïds de la commune mixte de Bou-Saâda lui rendaient de fréquentes visites et pourvoyaient à ses besoins en beurre et en viande. A chaque marché hebdomadaire, quelques uns d’entre eux quittaient leurs tributs et se rendaient en ville ; ils ne manquaient pas d’apporter du gibier ou quelques agneaux qui servaient de méchoui à l’Emir, les notables de la ville offraient à leurs tours leurs ziaras au fils du grand guerrier qui était à leurs yeux un saint homme. N’est-il pas en effet un chérif authentique descendant de Fatima par son fils Hassan ? El Hachemi pouvait donc à son tour distribuer généreusement une bonne partie de ce superflu à ses serviteurs et aux nécessiteux qui frappaient fréquemment à sa porte.

                  Les loisirs
                  L’Emir professait le hadith à certaines heures de la journée, un groupe d’étudiant venait l’écouter, profitant de la solide culture acquise en Syrie. Jeunes et vieux se pressaient autour de lui pour suivre ses leçons et recueillir de sa bouche ses paroles en matières de traditions prophétiques. Dans notre prime jeunesse, nous avons connu quelques vieillards qui passaient pour des gens cultivés grâce aux cours d’El Hachemi. Il y’avait Si El Mkhalat Ben El Moubarek, Si Ahmed Ben Mohamed Ben Salah, Si Ali Ben Magri dont le fils encore vivant, était notre camarade de classe à l’école primaire. Un fidèle serviteur veiller avec soin sur l’Emir et exécuter ses ordres au moindre geste ; c’était Mohamed Ben M’hamed El Hamlaoui dont nous avons connu le fils Al Khadir.
                  Les femmes ne passaient pas, leurs temps, cloîtrées entre quatre murs. Deux fois par semaines elles quittaient la maison pour aller vivre au grand air dans la vallée de l’oued. Si Abdelkader Ben Bisker, dont je tiens ces renseignements, était chargé à l’époque des moyens du transport. Ce jeune homme, âgé de 18 à 20 ans, amenait trois mulets avant l’aube, sur lesquels on chargeait femmes et enfants, et accompagné de Khaled, il remontait le long de l’oued. Les servantes transportaient les provisions de bouche. Arrivé à 5 ou 6 kilomètres en amont de la ville, on choisissait un beau site et l’on s’y installait. Les femmes se dépêchaient de préparer le feu et de servir le petit déjeuner.
                  Les femmes se dépêchaient de préparer le feu et de servir le petit déjeuner, après lequel Khaled et son jeune compagnon partaient sur le terrain de chasse. Khaled monté à cheval, s’avérait un magnifique chasseur. Aucune proie n’échappait à sa balle. Lièvres et perdreaux gonflaient son carnier. A son retour vers midi, on trouvait le déjeuner prêt et l’on mangeait avec appétit ; puis tout le groupe s’adonnait à un petit repos et le murmure de l’eau, le froufrou des palmiers au milieu de cette atmosphère si pure , plongeait les gens dans un doux sommeil. Vers quatre heures de l’après midi, Khaled se saisissant de sa flûte, lui fit tirer de douces notes et il priait alors sa mère de se lever et d’exécuter quelques danses syriennes qui charmaient les femmes frustres de Bou-Saâda. La mère n’éprouvait aucune gêne à s’exécuter, puisque la vallée était déserte et l’unique garçon présent était Abdelkader, considéré comme fil adoptif. Ses danses étaient applaudies des autres femmes, qui remplissaient l’oued de leurs cris et de leurs youyous stridents, témoignage bruyant de leur gaîté et de leur joie. Et quand le soleil commençait à déclinait vers le couchant, on chargeait tout à dos de mulets et l’on regagnait la ville la nuit tombante à l’insu de tous les curieux.
                  Un malheur guettait cette famille si heureuse. Amina unique fille, à l’age de 22 ans laissait un triste vide autour de sa mère et de sa grand-mère. L’Emir ne tarda pas à la rejoindre. Il s’éteignit le lundi 15 dhil el hidja 1317 de l’hégire correspondant au 14 avril 1900, on l’enterra à 100 mètres de sa demeure terrestre, dans l’enceinte d’un ancien marabout le chérif Sidi M’hamed ben brahim. Le tombeau de l’Emir s’est conservé dans le même état depuis 70 ans. Construit en marbre blanc, il est entouré d’une grille haute d’un mètre que la rouille n’a point attaquée en raison de la sècheresse de l’air au sahara.
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                  • #10
                    Ce tombeau, est l’objet de fréquentes visites faites par les habitants. Les deux pierres tombales portent des inscriptions lisibles encore. Celle qui se trouve près de la tête porte six vers du célèbre poème Al bourda. Celle qui se trouve à ses pieds, porte six vers composés par un fidèle élève de l’Emir, en guise à la fois, de reconnaissance et de regret. Le dernier vers indique la date du décès par la valeur de ses lettres. L’Emir repose au pied d’une kouba. Deux palmiers entièrement élancés et légèrement penchés sur ce sanctuaire semblent solliciter la mansuétude du marabout en vue d’exaucer quelques vœux secrets.
                    Pour donner plus de charme à ce tombeau princier un jeune palmier ayant poussé entre les deux pierres tombales semble être une main ouverte vers le ciel pour implorer un certain pardon.
                    L’Emir Khaled s’était marié avant la mort de son père avec la fille du cadi Sidi Abu Bakr, membre de la famille Sidi Kada, branche collatérale de celle des Mahiddine. C’était sur la place que domine le balcon de la demeure que se déroulèrent les manifestations de joie déclenchées par la cérémonie du mariage. Celui-ci avait d’ailleurs l’habitude de convier sur cette place les habitants de la ville pour prendre part à de pareilles manifestations joyeuses, telles celles qui accompagnèrent les cérémonies de circoncision de Khadir fils de leur domestique Mohâd ben Mohamed ! Khadir maintenant sénile vieillard mettait un grain de fierté à dire que l’Emir Khaled a payé lui-même les frais de cette cérémonie.
                    Après la mort de l’Emir Al Hachemi, Khaled l’aîné de la famille se rendit à Alger. Une maison située face au sanctuaire de Sidi Abderrahmane fut mise à sa disposition. Mais les amis de sa jeunesse ne l’ont pas laissé partir seul à Alger, ils l’accompagnèrent, tel Si Abdallah descendant du marabout Sidi M’hamed ben Brahim, El Hadj Ahmed ben Senoussi, Abdelkader ben Bisker. Il ne les quitta que pour faire ses études militaires à St. Syr et s’est engagé pendant la guerre 14-18. cependant, aussitôt l’armistice signé, il revint habiter Alger, et chaque fois l’an il se rendit à Bou-Saâda pour distribuer des aumônes aux nécessiteux de la ville. Le fils de Mustapha son frère cadet est dit-on actuellement ministre des finances en Libye.
                    PS : ce texte a été rédigé du vivant de Abdelkader ben Bisker décédé le 25 juillet 1968 d’après son fils Mohamed, mon beau-frère.En mars 1899 deux voyageurs G. Guiauchain et Ch. De Galland, lors d’une excursion à Bou-Saâda furent reçus par El Hachemi dans sa demeure. Voici en quels termes : « … En quittant la mosquée M. Saiah, notre guide si obligeant nous conduisit chez l’Emir Al Hachemi, fils d’Abdelkader le héros de la lutte soutenue contre la France envahissante. La maison qu’il habite n’a aucun caractère particulier. C’est un gros cube en maçonnerie. Un escalier en échelle donne accès dans la pièce où si Al Hachemi voulut bien nous recevoir. Dans ce petit salon meublé à la française je remarquais un agrandissement photographique du portrait d’Abdelkader. Je retrouvais dans cette image la physionomie énergique de l’Emir, telle que Léon Roches l’a dépeinte :
                    « … Son front est large et élevé. Des sourcils noirs, fins et bien arqués surmontent les grands yeux bleus qui m’ont fasciné. Son nez est fin et légèrement aquilin, ses lèvres minces sans être pincées, sa barbe noire et soyeuse encadre l’ovale de sa figure expressive. Un petit « oucheme » (tatouage) entre les deux sourcils fait ressortir la pureté de son front. Sa main maigre et petite est remarquablement blanche, sa taille n’excède pas cinq pieds et quelques lignes mais sa musculature indique une grande vigueur…il tient toujours un petit chapelet noir dans sa main droite. Si un artiste voulait peindre un de ces moines imprimés du moyen age, il ne pourrait, il me semble choisir un plus beau modèle… »
                    l’Emir Al Hachemi nous accueillit avec beaucoup de dignité, et pendant que nous dégustions une tasse d’excellent moka, il rappela non sans mélancolie, tout un passé glorieux et nous parla de la vie de son père à Damas, de son rôle en 1860, pendant les massacres des Maronites en Syrie.
                    Si El Hachemi, privé de la vue vit dans la solitude avec ses souvenirs et il a consacré ses loisirs à une histoire d’Abdelkader écrite en deux volumes (1).
                    Ses deux frères furent généraux de division au service du sultan à Constantinople.
                    (1) Excursion à Bou-Saâda et Msila (Mars 1899)
                    Raconté par Charles de Gallant
                    Illustré par Guiauchain
                    Edité par Paul Cliendorf, 28 bis, rue Richelieu Paris
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                    • #11
                      Ya si solas/

                      Il faut lui reconnaitre cette honneur: C'est un homme de parole et qui a su reconnaitre la force de ces ennemis c'etait un homme clairvoyant et d'une intelligence sans pareils/
                      PS : dans mon douar (commune)region de Lakhdaria, pas mal d'hommes l'ont rejointr à Médéa en 1838 dont un de ces Adjoints originaires de Ouled-Zouatna et dont une rue de Bir-Mourad -Raïs porte son nom.
                      Mais ayez l'honneur de reconnaitre que la Kabylie dans les debut ont reconnu la domination et ce n'est que 24 ans plus tard qu'une Grande FEmme d'honneur n'a pas accepter cette domination et que 20 ans plus tard la Kabylie s'est soulevée derrière le fils du Bachagha mais la raison est connu.
                      Un Grand Homme que fut l'Emir Abdelkader : Et ce n'est aucunement un deshonneur de reconnaitre la puissance de son ennemi , il n'a fait qu'appliquer ce qu'on lui a enseigner (la main que tu ne peut couper baise là).

                      au ché: Aprés le Fils ce fut le petit Fils l'Emir Khaled preuve en est que malgré tout la Famille n'a jamais baissé les bras Abdelkader a dit que les Algerien,s ne baisseront jamais les bras et il y aura toujours qqu'un pour prendre la relève aux combats.
                      Dernière modification par myra21, 01 mai 2010, 10h06.

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                      • #12
                        Complèment d'information pour mon contradicteur:




                        Nous sommes fiers de notre chère Kabylie martyre. Cela dit, vous savez que le «civilisateur» français a utilisé plusieurs moyens dans son œuvre de massacres de populations désarmées. A votre avis, entre le bombardement aveugle perpétré à plusieurs mètres du sol, et l’enfumade dans une grotte, froidement organisée et exécutée avec le cri et les râles des suppliciés, quel est le plus atroce ? Avez-vous entendu parler de l’enfumade du Dahra intervenue en 1845 ? Cette enfumade qui a causé un millier de victimes a eu lieu à 20 km de mon village, à une époque où il n’y avait ni Egypte, ni armes à attendre de sa part, ni la réconfortante « Voix des Arabes », ni le soutien des autres pays arabes, ni la chaude alliance du camp communiste (URSS, Chine, etc…), ni ONU, ni presse internationale, etc…

                        Les troupes françaises avaient carte blanche et tuaient sans compter, sans rendre compte à personne. L’enfumade du Dahra n’était pas un cas isolé, loin s’en faut. Cette politique de la terre brûlée et du massacre des civils découlait de la stratégie des envahisseurs pour décourager les combattants algériens et les pousser à déposer les armes, stratégie bien illustrée par la déclaration suivante du Commandant en chef des troupes françaises, le Maréchal Bugeaud:«Peut-on courir partout à la fois ? Peut-on parer tous les coups d’aiguillon ? Evidemment non ! Mais, on peut poursuivre et atteindre les populations qui lui fournissent des cavaliers et des ressources…Et l’Emir ne trouvera partout que misère et désolation.»
                        Malgré cette politique de massacres systématiques, l’Emir a tenu la dragée haute à la France durant 15 longues années (1832/1847), la moitié de la population de la région ouest a péri, chiffre supérieur à l’ensemble des pertes subies par toutes les régions lors de la guerre de libération nationale 54/62. Devant une guerre aussi lâche et sans règles, que devait faire un chef de guerre censé et aimant son peuple ? Ne devait-il pas battre en retraite et sauvegarder l’essentiel, c’est-à-dire l’existence même de son peuple ? C’est ce qu’a fait l’Emir Abdelkader et ce, en déposant les armes en 1847. La patrie lui est éminemment reconnaissante, car, à la même époque, la nation indienne d’Amérique du nord était en train de disparaître à jamais.
                        Vingt trois années plus tard, en 1870, l’Emir Abdelkader sollicité par le Cheikh El Mokrani pour une nouvelle guerre avec la France, refuse pour respecter un engagement qu’il a signé avec cette dernière, selon un document produit par le député Noureddine Aït Hamouda, en qualifiant cette réponse de trahison. Or, la trahison aurait été justement de ne pas respecter son engagement, comme le député le sait, notre religion nous commande de veiller scrupuleusement au respect des engagements. C’est aussi une preuve de noblesse chez les êtres civilisés. Qui plus est, la situation économique et militaire du peuple algérien en 1870 était pire que celle que l’Emir Abdelkader a laissée en 1847. Certains Algériens jusqu’auboutistes et super patriotes en paroles avancent que la résistance aurait dû continuer jusqu’au dernier Algérien à la Geronimo: à cette heure là, nous ne serions plus là à débattre dans ce blog.
                        L’Emir Abdelkader est un monument de bravoure (il a perdu 13 montures dans ses combats), il n’a pas dirigé la guerre à partir du Caire, de Tunis ou d’Oujda, il n’était pas en retrait de ses troupes mais à leur tête et a livré des centaines de combats durant les 15 années de guerre. Ce qui le distingue encore mieux, c’est son humanité et sa tolérance: les prisonniers français qu’il détenait avaient la même ration alimentaire que ses soldats, et un jour, alors qu’il n’avait pas suffisamment de nourriture pour tous, il a libéré ses prisonniers après avoir assuré leur sécurité jusqu’à la proximité d’une caserne française. Alors qu’il était en Syrie, il a dirigé le sauvetage de 15.000 chrétiens alors que lui-même était réfugié. Ce monument de tolérance a provoqué la reconnaissance d’un grand nombre de pays européens. N’est-ce pas là une valeur que défend justement le RCD, le parti du député Aït Hamouda et un comportement à suivre par tous les Algériens ?
                        L’Emir Abdelkader est un sujet de fierté pour tous les Algériens, il n’appartient ni à Mascara, ni à la région ouest, il appartient à toute la patrie. C’est une personnalité hors du commun qui n’a aucun équivalent dans l’histoire récente de notre pays, c’est l’avis de n’importe quel dirigeant de la guerre de libération nationale, des historiens et des intellectuels. Dommage que le Colonel Amirouche ne soit pas avec nous aujourd’hui, car connaissant les valeurs pour lesquelles il s’est battu toute sa vie, son nationalisme et son anti-régionalisme, il aurait érigé une statue de l’Emir Abdelkader dans toutes les villes de Kabylie et nous aurait enseigné que l’Emir Abdelkader est un facteur d’union du peuple algérien et non un facteur de division.
                        En ce qui concerne un autre brûlot lancé par le député Aït Hamouda en 2008 relatif à un propos d’un citoyen de Chlef qui aurait dit «que se passent-ils entre les kabyles et les français ?», il ne s’agissait pas de troubles anti-français comme le pense le député, mais de l’implantation des pères blancs, implantation que tous les algériens considéraient pire qu’une agression militaire.

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                        • #13
                          myra ya si myra
                          les faits rien que les faits
                          c un harki de la premiere heure
                          quelle poids a sa parole donnee devant les massacres des algeriens par les francais avec qui il a pactise et vendu son ame
                          The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

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                          • #14
                            Mais que veut-tu de plus que ça ?
                            Rien a faire votre Islamophobie est a son comble !
                            Un homme respecter et pris commer un exemple par tous ce qui a d'humaniste sur terre , et voila qu'un "type" tout a fait ordinaire se permet ce que l'humanité dans sa globalité lui reconnait ses valeurs humanistes et son glorieux combat contre le colonialisme;
                            Les premiers harkis sont ceux qui on rejeté l'alliance qu'ils leurs proposaient et ont accepter les faits sans combattre!

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                            • #15
                              Puissent les méditations et les conclusions de ce grand soldat, de ce pieux Musulman, de ce profond penseur, servir à montrer le vrai chemin à tous les Indigènes de l’Afrique du Nord.

                              ya mira ya si myra

                              heureusement les indigenes de la toussaint n avait pas comme maitre a penser ce vendu a la france
                              The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

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