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Médias algériens : mi-figue mi-raisin

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  • Médias algériens : mi-figue mi-raisin

    Journée internationale de la presse


    Cela fait vingt ans que la presse écrite indépendante a investi le paysage médiatique en Algérie. De l’avènement des premiers canards, à la promiscuité de la presse écrite avec celle du web, en passant par une presse où le sang des journalistes s’est substitué à l’encre, l’aventure de la presse privée, si semée d’embûches soit-elle, mérite d’être reconstituée en cette Journée mondiale de la liberté de la presse.

    Ayant vu le jour durant une période exceptionnelle de l’histoire contemporaine de l’Algérie, au moment où grâce à la révolte populaire d’octobre 1988, l’Algérie s’est frayée un chemin vers le pluralisme politique et la démocratie, la presse écrite indépendante et privée est tout de suite devenue incontournable dans la vie quotidienne des Algériens.
    Si La Nation, El Manar, El Haq, Libre Algérie… ont vite mis les clés sous le paillasson, sous le poids d’une certaine logique commerciale voilée, plusieurs autres titres ont pu survivre et même devenir preuve de réussite inégalée.
    En 1990, étant donné que le droit constitutionnel permet à tout citoyen, ou parti politique de créer un journal, un mois après avoir déposé un dossier auprès du procureur de la République, plus de 80 titres, 19 quotidiens, 38 hebdomadaires ainsi que 32 autres publications de différentes périodicités, ont façonné le paysage médiatique et ce, malgré la mainmise des autorités sur l’impression et la diffusion de la presse.
    À l’époque, le journaliste n’était pas seulement un agent d’information, il était assimilé souvent à un intellectuel ou à un garde-de-fou des valeurs démocratiques, ce qui a conféré au métier du journaliste un statut social et une crédibilité incontestée.
    La liberté d’opinion, la liberté mentale et d’expression ainsi que les débats contradictoires n’ont trouvé refuge aussi serein qu’au sein des colonnes des titres de journaux. Cet engagement de la presse pour les libertés individuelles et collectives face à la recrudescence de l’idéologie extrémiste des islamistes a été chèrement payé. Plus de 100 journalistes et professionnels de l’information, cibles privilégiées du terrorisme, ont été assassinés en Algérie depuis le 26 mai 1993.
    Tahar Djaout, directeur de Ruptures, Ismaïl Yefsah, journaliste à l’Entv, Saïd Mekbel, directeur du Matin, Mohamed Abderrahmani, directeur d’El Moudjahid, Rachida Hammadi, Entv, Saïd Tazrout, journaliste au Matin, Omar Ouartilane, rédacteur en chef d’El Khabar, Allaoua Aït-Mebarki, directeur de la rédaction du Soir d’Algérie, Dalila Drideche du quotidien Le Pays… Malheureusement la liste des journalistes assassinés est bien longue pour les citer tous.
    Nous ne manquerons pas de rappeler la mémoire de ceux portés disparus, à l’exemple de Djamel-Eddine Fahassi de la Radio nationale, disparu depuis le 8 mars 1995, et Aziz Bouabdallah du journal arabophone El Alem Essiyassi (Le Monde politique), enlevé à son domicile à Chevalley (Hauteurs d’Alger) le 12 avril 1997. La peur d’être pris comme cible au quotidien n’a pas pour autant réduit au silence les journalistes.
    Ils défiaient la mort à coup de plume afin que l’Algérie et les algériens résistent aux agressions meurtrières des hordes terroristes. À l’aube du nouveau millénaire, le journaliste algérien ne traînait plus comme un boulet la frayeur et l’anxiété qui le déprimaient durant les années 90. La peur a en effet changé de nature et de source.
    Durant les années 2000, si la presse en général se porte mal, sa liberté est tout aussi mal en point étant donné que le journaliste est confronté au délit de presse. Un délit est passible de peines de prison et d’amende. L’article 144 bis du Code pénal algérien, mis en vigueur depuis 2001, prévoit des peines de prison allant de 2 à 12 ans et des amendes allant de 50 000 à 250 000 DA pour tout propos jugé diffamatoire.
    L’alinéa 1 du même article précise que si «l’outrage » est le fait d’une publication quelle que soit sa périodicité, les poursuites prévues à l’article précédent sont engagées contre le rédacteur de l’article, les responsables de la publication et, fait nouveau dans la législation algérienne, contre la publication elle-même.
    La pénalisation du délit de presse est devenue ainsi l’une des plus importantes des entraves de l’exercice du métier de journaliste. Plusieurs poursuites judiciaires ont été engagées à l’encontre des journalistes et de leurs directeurs de rédaction.
    Dans un message aux journalistes à l’occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse, l’année écoulée, le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a confirmé que la loi sur l’information promulguée en 1990 sera révisée. Il a affirmé que «la presse ne doit pas se complaire dans le rôle d’intermédiaire inerte, ni accepter d’être un outil entre des mains de rentiers pour l’utiliser à des fins autres que celles servant la Nation».
    Par ailleurs, le gouvernement envisage d’attribuer une carte professionnelle aux journalistes permettant ainsi un assainissement de leurs rangs. La presse algérienne tient le haut du pavé au Maghreb avec un tirage quotidien d’environ deux millions d’exemplaires par jour.
    Aujourd’hui, la presse écrite est présente avec plus de 70 journaux, revues spécialisées et sites web d’information tous titres confondus entre arabophones et francophones. Elle emploie actuellement environ quelque 2 000 journalistes. Mais cette pluralité ne signifie pas pour autant liberté.
    La surface dédiée à la publicité, selon les analystes, constitue actuellement un «danger aux couleurs et à l’odeur de l’argent» qui pèse lourdement sur la liberté de la presse, non seulement en Algérie, mais un phénomène mondial qui gangrène le paysage médiatique. Par ailleurs, les quotidiens El Khabar et El Watan sont parvenus à créer une société indépendante qui gère deux imprimeries («Algérie Diffusion & Impression de presse»), mais seuls ces deux quotidiens sont concernés.
    Quant aux autres titres, ils continuent de dépendre entièrement des imprimeries de l’État. Ces deux quotidiens ont pu par la suite et c’est une première dans l’histoire de la presse algérienne faire paraître El Watan Vendredi (Week-end) et El Khabar El Djoumaâ, le jour de vendredi. Il faut dire que la presse algérienne a accompli un parcours de combattant depuis l’ouverture du champ d’expression écrite au privé.
    Actuellement, plusieurs acquis ont été arrachés en dépit de l’avènement d’autres entraves. L’engagement doit toujours être de rigueur pour une Algérie pluraliste et démocratique comme souhaitée par les centaines de martyrs de la liberté de l’expression.


    Ouest-Tribune

  • #2
    juste rapel

    La liberté d’information : le droit de savoir
    “Rappelant l’Article 19 de la Déclaration universelle des droits de l’homme , qui affirme que le droit fondamental à la liberté d’expression comprend la liberté « de chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d’expression que ce soit », l’UNESCO entend célébrer la Journée mondiale de la liberté de la presse 2010 en soulignant l’importance de la liberté d’information en tant que partie intégrante de la liberté d’expression qui contribue à la gouvernance démocratique et au développement.”
    “Proclamé par les Nations Unies dès 1946, le principe de la liberté de l’information est depuis longtemps reconnu comme un élément essentiel du droit fondamental à la liberté d’expression par divers instruments internationaux qui font autorité comme la Déclaration universelle des droits de l’homme, le Pacte international relatif aux droits civils et politiques et la Convention américaine sur les droits de l’homme. En réalité, l’adoption de ce que l’on considère comme la première loi sur la liberté de l’information remonte à plus de deux siècles , mais on a vu se dessiner depuis peu un mouvement international d’une ampleur sans précédent de reconnaissance de la liberté de l’information en tant que partie intégrante de la liberté d’expression ; c’est ce que montre fort bien Toby Mendel dans la nouvelle édition revue et mise à jour de son livre Freedom of Information: A Comparative Legal Survey (2008) complété par une étude régionale sur le même sujet, The right to information in Latin America: A comparative legal survey . Fait qui mérite d’être souligné, le nombre de pays ayant adopté une législation nationale sur la liberté de l’information est passé de 13 en 1990 à plus de 80 aujourd’hui, auxquels il faut ajouter quelque 20 à 30 autres pays qui s’y préparent activement. Qui plus est, le nombre de constitutions nationales et d’arrêts des plus hautes instances juridiques garantissant la liberté de l’information est lui aussi en augmentation. Aux niveaux global et régional enfin, on recense un nombre croissant de déclarations, traités et autres textes qui font jurisprudence visant à définir, promouvoir et protéger la liberté de l’information en tant que corollaire fondamental de la liberté d’expression.
    En dépit de ces progrès non négligeables et de l’émergence d’un courant d’opinion planétaire en faveur de la liberté de l’information, il subsiste bien des obstacles à la pleine réalisation de son potentiel en termes d’épanouissement des individus, de responsabilisation et de transparence de la vie publique et de lutte contre la corruption. Le présent document passe en revue certaines interrogations et difficultés majeures à cet égard et insiste en particulier sur le rôle potentiel des médias mais aussi des technologies de la communication et de l’information (les TIC), afin d’engager, dans le cadre de la Journée mondiale de la liberté de la presse 2010, une réflexion sur les moyens de promouvoir l’exercice du droit de savoir partout dans le monde.”
    portal.unesco
    dz(0000/1111)dz

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    • #3
      "Sans la liberté de pensées il n'est pas d'éloge flatteur".

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