Voici trois avis donnés dans le journal Le Monde contestant l'attitude de Brice (Hortefeux) ministre de l'Intérieur et de Nicolas (Sarkozy).
J'ai trouvé les trois points de vue intéressants.
1. Une double gifle infligée aux femmes
Il est étonnant, dans l'affaire de cette femme arrêtée alors qu'elle conduisait vêtue d'un niqab, de voir le gouvernement suivre la même logique que les extrémistes. La responsabilité de cette femme qui conduisait avec un vêtement inadapté a tout simplement été escamotée! C'est le mari que l'on attaque. C'est lui que le gouvernement veut déchoir de sa nationalité. Ce faisant, la femme devient une sorte de mineure, irresponsable de ses choix. La peine qu'elle encourt est d'ailleurs proportionnée à son état immature: une contravention à 22 euros. En agissant ainsi, le gouvernement accrédite l'idée obscurantiste que les agissements de la femme relèvent de la responsabilité du mari. Et c'est tout à fait inquiétant, pour moi qui suis une femme, de voir le gouvernement adopter le même point de vue que les extrémismes religieux qu'il condamne.
Anne-Lise Riond, Paris
2. Brigade des bonnes moeurs
En m'éveillant ce matin, j'ai cru avoir rêvé : ainsi donc Sarkozy et Ahmadinejad, même combat ?
Allons-nous désormais voir à Paris, comme à Téhéran, des " brigades des bonnes moeurs " sillonner les rues ? Car il ne suffit pas de promulguer une loi, encore faut-il la faire appliquer. Devrais-je, à Paris, craindre les préposés aux " bonnes moeurs " qui vérifieraient ma tenue et, éventuellement, m'emmèneraient au poste, où l'on me prierait de choisir entre recevoir un certain nombre de coups de fouet ou acquitter leur équivalent en espèces sonnantes et trébuchantes ? Devrais-je accepter, à Paris, mieux qu'à Téhéran, qu'un homme (fût-il président) décide pour moi - une femme - de la tenue vestimentaire que je devrais désormais adopter ? Car, solidarité féminine oblige, et même si je ne porte ni foulard ni burqa, je ne peux que me sentir concernée.
Paule Khodabandeh, Paris
3. Que vont-elles faire ?
Et maintenant, que vont-elles faire, les femmes en burqa ? La retirer pour sortir malgré tout, et se faire tabasser par leur mari ? Sortir en la portant quand même, et se faire verbaliser par les policiers ? Ou rester cloîtrées au foyer à regarder en boucle, sur la chaîne Histoire, la biographie de Charles Martel ? Dieu, que cette loi va détendre l'atmosphère dans les quartiers " sensibles " !
Claude-André Tabart Douai (Nord)
J'ai trouvé les trois points de vue intéressants.
1. Une double gifle infligée aux femmes
Il est étonnant, dans l'affaire de cette femme arrêtée alors qu'elle conduisait vêtue d'un niqab, de voir le gouvernement suivre la même logique que les extrémistes. La responsabilité de cette femme qui conduisait avec un vêtement inadapté a tout simplement été escamotée! C'est le mari que l'on attaque. C'est lui que le gouvernement veut déchoir de sa nationalité. Ce faisant, la femme devient une sorte de mineure, irresponsable de ses choix. La peine qu'elle encourt est d'ailleurs proportionnée à son état immature: une contravention à 22 euros. En agissant ainsi, le gouvernement accrédite l'idée obscurantiste que les agissements de la femme relèvent de la responsabilité du mari. Et c'est tout à fait inquiétant, pour moi qui suis une femme, de voir le gouvernement adopter le même point de vue que les extrémismes religieux qu'il condamne.
Anne-Lise Riond, Paris
2. Brigade des bonnes moeurs
En m'éveillant ce matin, j'ai cru avoir rêvé : ainsi donc Sarkozy et Ahmadinejad, même combat ?
Allons-nous désormais voir à Paris, comme à Téhéran, des " brigades des bonnes moeurs " sillonner les rues ? Car il ne suffit pas de promulguer une loi, encore faut-il la faire appliquer. Devrais-je, à Paris, craindre les préposés aux " bonnes moeurs " qui vérifieraient ma tenue et, éventuellement, m'emmèneraient au poste, où l'on me prierait de choisir entre recevoir un certain nombre de coups de fouet ou acquitter leur équivalent en espèces sonnantes et trébuchantes ? Devrais-je accepter, à Paris, mieux qu'à Téhéran, qu'un homme (fût-il président) décide pour moi - une femme - de la tenue vestimentaire que je devrais désormais adopter ? Car, solidarité féminine oblige, et même si je ne porte ni foulard ni burqa, je ne peux que me sentir concernée.
Paule Khodabandeh, Paris
3. Que vont-elles faire ?
Et maintenant, que vont-elles faire, les femmes en burqa ? La retirer pour sortir malgré tout, et se faire tabasser par leur mari ? Sortir en la portant quand même, et se faire verbaliser par les policiers ? Ou rester cloîtrées au foyer à regarder en boucle, sur la chaîne Histoire, la biographie de Charles Martel ? Dieu, que cette loi va détendre l'atmosphère dans les quartiers " sensibles " !
Claude-André Tabart Douai (Nord)
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