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Chirurgie plastique : 3 000 personnes se font opérer chaque année au Maroc

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  • Chirurgie plastique : 3 000 personnes se font opérer chaque année au Maroc

    Parmi eux, on compte un tiers d'étrangers. La clientèle est essentiellement féminine.
    Le prix de l'acte peut aller de 2 000 à 30 000 DH, selon la complexité du cas.
    80 spécialistes exercent aujourd'hui au Maroc mais la profession se dit menacée par les intrus.


    De plus en plus courue par la clientèle occidentale pour la compétitivité des prix de ses prestations, la chirurgie plastique marocaine est en train de renforcer sa notoriété grâce à l’innovation. Au cours de la VIIIe édition du Congrès mondial anti-aging et esthétique qui s’est tenue du 8 au 10 avril dans la Principauté de Monaco, un médecin marocain s’est encore une fois illustré à l’international.

    Cette fois-ci, il s’agissait du Dr Fahd Benslimane qui a présenté une nouvelle technique esthétique pour le rajeunissement du regard sans chirurgie ni anesthésie, grâce à une injection d’acide hyaluronique, une substance que produit naturellement le corps humain au lieu d’une greffe de graisse avec des cellules souches. Innovante, la technique illustre l’état d’un marché qui s’est, depuis quelques années, fait un nom à l’international. Selon le Dr Iraqui Houssaini Kamal, président de la Société marocaine de la chirurgie plastique, reconstructrice et esthétique (SMCPRE), environ 3 000 personnes se font opérer annuellement. Ce qui représente un marché estimé à 40 MDH par an.

    Des jeunes filles de 20 à 30 ans s'y mettent aussi

    Comme partout ailleurs dans le monde, la demande est essentiellement féminine. Les praticiens soulignent que la demande émane aussi bien des jeunes filles âgées de 20 à 30 ans que des femmes ayant dépassé la cinquantaine. «Aujourd’hui, l’ouverture sur l’étranger et l’impact des moyens de communication comme Internet et des chaînes satellitaires expliquent la demande des jeunes filles qui, souvent, prennent pour modèle les stars internationales et recourent donc à la chirurgie esthétique», explique le Dr Benslimane qui ne voit pourtant pas d’un bon œil le recours des jeunes filles à la chirurgie plastique, sauf en cas d’anomalie ou de déformation graves.

    Les cas les plus répertoriés par les praticiens sont les déformations congénitales au niveau du nez, des oreilles et du menton ou encore les déformations acquises à la puberté notamment les hypotrophies mammaires ou les surcharges graisseuses localisées. Chez les patientes plus âgées, la demande porte sur le rajeunissement du visage, des paupières, du cou ou bien du sein, mais aussi pour réparer les déformations de la paroi abdominale suite aux grossesses.
    Les praticiens marocains précisent qu’aujourd’hui tous les actes de chirurgie plastique et esthétique sont réalisables dans le pays. «Les étrangers, environ 1 000 chaque année, sont de plus en plus nombreux à venir se faire opérer au Maroc, d’autant plus que les prix sont compétitifs pour les opérations de ce type», raconte un plasticien exerçant à Rabat.

    Certains actes sont remboursés par la Sécurité sociale

    Les prix vont de 2 000 à 30000 DH en fonction de la nature et de la complexité des actes à accomplir. A titre d’exemple, une intervention du nez ou du sein peut coûter entre 8 000 et 25 000 DH. Et le coût qui pendant longtemps a rendu la chirurgie plastique esthétique sélective ne constitue plus un handicap puisque plusieurs actes sont désormais remboursés par la Sécurité sociale. C’est le cas de la réparation d’une déviation nasale ou encore d’une hypotrophie mammaire.

    Les patientes sont aujourd’hui davantage préoccupées par le résultat final de l’opération. Est-il oui ou non garanti par le chirurgien plasticien ? Selon la SMCPRE, le chirurgien plasticien n’est pas soumis à une obligation de résultat mais plutôt de moyens. C’est pourquoi les praticiens prennent la précaution (par souci aussi de se couvrir en cas d’accident) d’expliquer aux patients les risques encourus. Des entrevues sont souvent organisées dans ce sens avant l’opération.

    Certains d’entre eux vont même jusqu’à imposer aux patientes de signer, à l’instar de ce qui se passe à l’étranger (spécialement aux Etats-Unis), un engagement attestant qu’elles sont conscientes et qu’elles acceptent le résultat et les risques de l’acte qu’elles s’apprêtent à subir. Les patientes doivent également autoriser le médecin à les photographier ou les filmer avant et après l’opération dans un objectif de documentation médicale.
    Bref, les plasticiens ne lésinent pas sur les moyens pour se couvrir bien qu’au fond ils devraient être tenus par une obligation de résultat étant donné qu’il s’agit d’un acte réparateur et reconstructeur qu’ils sont censés maîtriser.

    Réglementation :Ne s'improvise pas plasticien qui veut

    Ne s'improvise pas plasticien qui veut. C'est le principe que défend la Société marocaine de chirurgie plastique, reconstructrice et esthétique (SMCPRE) qui regroupe les 80 plasticiens du pays dont 50 exerçant dans le secteur privé et 30 dans les CHU et dans les hôpitaux militaires.

    La profession est aujourd'hui menacée, selon la SMCPRE, dans la mesure où la chirurgie plastique est maintenant pratiquée par des non plasticiens. Pour dénoncer cette pratique illégale, elle a adressé une lettre au Secrétariat général du gouvernement et au Conseil de l'ordre national des médecins pour les sensibiliser à cette problématique qui met en danger les patients non avertis. Les plasticiens rappellent les dispositions légales du dahir de juin 2001 qui stipule que «le médecin spécialiste ne peut exercer que les actes médicaux relevant de la spécialité qui lui est reconnue». Cette situation n'est pas propre au Maroc.

    Selon l'OMS, 90% des actes de chirurgie plastique sont effectués par des non plasticiens ! Cela dit, il faut rappeler aussi que la chirurgie esthétique n'existe pas en tant que spécialité. Elle est une sous- spécialité de la chirurgie plastique qui regroupe la chirurgie réparatrice nécessaire pour des cas précis (bec de lièvre, malformations congénitales ou acquises à la puberté) et la chirurgie esthétique qui relève de la beauté et du bien-être psychologique.

    A.B
    03-05-2010 lavieeco


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