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Le béton accentue l’abandon de l’agriculture à Tizi Ouzou

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  • Le béton accentue l’abandon de l’agriculture à Tizi Ouzou

    La vocation naturelle agricole de Tizi Ouzou perd, chaque jour qui passe, une partie de sa contenance. Quand ce n’est pas l’abandon des terres fertiles, leur sous-exploitation ou carrément leur détournement passif, c’est la loi du béton qui dicte ses massacres répétés dans les régions les plus fertiles de la Kabylie.

    Il suffit de longer la RN 12 à partir du pont de Sidi Naamane, à l’ouest de Tizi Ouzou jusqu’à la sortie de la ville de Freha à l’est, sur une cinquantaine de kilomètres, pour se rendre compte des coups portés aux parcelles de terres les plus productives de la région.

    Un véritable désastre perpétré devant les regards des représentants de la tutelle concernée par des propriétaires qui ne mesurent pas apparemment l’ampleur de leur méfait ou bien tout simplement attirés par la «mode» du gain rapide, imitant ainsi la quasi-totalité des autres catégories de la société et des hauts responsables d’institutions tombées dans le piège de la rente et de la spéculation.

    Pourtant, des études sérieuses comme celle du Centre de recherche en économie appliquée pour le développement (CREAD) ont confirmé que Tizi Ouzou, qui dispose de meilleures potentialités agro-pédologiques, occupe une place de choix pour le développement des cultures de céréales, de la pomme de terre, des légumes secs, comme elle a choisi pour la mise en œuvre du programme de production de semence de pomme de terre la partie de la vallée du Sebaou qui était un véritable grenier au temps des colons dont certains avaient cultivé des vignobles très recherches pour la qualité de leurs produits.

    Ce constat est éloquent quand on jette un coup d’œil sur ce qu’il est advenu des fécondes parcelles des exploitations agricoles collectives et celles individuelles (EAC, EAI), héritières des domaines agricoles autogérés (DAS), qui se situent presque toutes sur le périmètre de la vallée du Sebaou.

    Si des membres de ces exploitations, après des problèmes internes de gestion, ont opté pour d’autres activités rémunérées en dehors du secteur de l’agriculture, d’autres (ils sont peut-être la majorité) faute de moyens matériels ou par esprit de rente à moindre effort, ont loué les hectares de leur exploitation à des tiers sans se soucier de ce que dit la loi à ce sujet. Un cliché de la situation de l’agriculture à Tizi Ouzou : des propriétaires de plusieurs hectares de terres prodigues non loin du Sebaou font leurs emplettes de légumes de base comme la pomme de terre, l’oignon ou la tomate dans les épiceries de la ville de Freha !Des aires approximatives de ventes de constructions inachevées, de géants parkings automobiles, des centaines d’hectares de terres agricoles transformées en espace anarchiques de vente de matériaux de construction, de très nombreux garages de maintenance de véhicules, des maisons mal construites ont pris la place naturelle du blé, des carottes, des courgettes et autres légumes qui faisaient, il n’y a pas longtemps, la fierté de la région.

    Quand ce ne sont pas ces activités commerciales, c’est l’Etat qui s’occupe d’achever les lots agricoles proches de la zone urbaine sous prétexte d’extension et de développement urbain «faute d’assiettes foncières appartenant à l’Etat»

    Ainsi va à la perte ou, tout au moins, à la dégradation, le riche patrimoine agricole de Tizi Ouzou, transformé en foncier urbain par la grâce de propriétés privées, du PDAU et du POS.

    La dernière loi portant sur l’achèvement des constructions qui prévoit, entre autre idée essentielle, la régularisation des habitations érigées sans permis de construire va achever les terres rescapées du béton et de la bêtise.

    Par La Tribune
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