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Les cours du pétrole englués dans la marée noire ?

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  • Les cours du pétrole englués dans la marée noire ?

    L’administration américaine réussira-t-elle à éviter le pire après l’arrivée sur les côtes de Louisiane de la nappe de pétrole du Golfe du Mexique ? Cette marée noire ne risque-t-elle pas de peser sur les cours du brut ? L’étendue de la catastrophe laisse présager l’une des pires marées noires de l’histoire des Etats-Unis.

    Gros plan sur l’ampleur d’une catastrophe.

    Tout est parti de la plateforme pétrolière exploitée par le groupe britannique BP dans le Golfe du Mexique. La plateforme a coulé après une explosion et un incendie survenus deux jours plus tôt.

    Avec 800 000 litres de pétrole s’échappant chaque jour du puits foré sous la plateforme qui a sombré le 22 avril dernier, la catastrophe pourrait dépasser en ampleur celle de l’Exxon Valdez, la pire de l’histoire américaine, en 1989 au large de l’Alaska.

    La superficie de la nappe est évaluée à plus de 1 500 km2. Le gouvernement américain a décrété la marée noire «catastrophe nationale», à la lumière de ces données. La nappe de pétrole n’a cependant pas «entravé de manière significative la production américaine de pétrole et de gaz ni le transport maritime le long des côtes méridionales des Etats-Unis», c’est ce qu’a déclaré l’amiral chargé des opérations de lutte contre la marée noire cité par des médias américains.

    Ce dernier a expliqué : «A ma connaissance, il n’y a pas eu d’impact significatif sur la production. Cette catastrophe environnementale n’a pas d’impact sur les voies de navigation maritime autour de la zone en proie à la marée noire. La trajectoire de la nappe de pétrole se situe actuellement et c’est peut-être en réalité une des bonnes choses qui se sont produites entre toutes les voies de navigation.» Pour limiter autant que possible les dégâts et endiguer la catastrophe, des moyens exceptionnels on tété déployés.

    Le gouverneur de la Louisiane (sud-est) Bobby Jindal, cité par des agences de presse, a indiqué que «cette nappe de pétrole menace non seulement nos marais et nos pêcheries, mais aussi notre mode de vie». «Plusieurs opérations étaient en cours simultanément pour tenter, autant que possible, d’épargner les côtes américaines», ont indiqué des gardes-côtes et la direction de British Petroleum (BP).

    Plusieurs équipes, à bord de bateaux ou d’avions, ont continué à répandre des produits chimiques dispersants tandis que plus de 84 kilomètres de barrages flottants ont été déployés et plus de 3,8 millions de litres de pétrole mélangé à de l’eau ont été retirés.

    Deux autres plateformes pétrolières dans le Golfe ont dû cesser leurs opérations pour raisons de sécurité et l’une d’elles a été évacuée. Une partie des eaux du Mississippi, le plus long fleuve du pays, était détournée en direction des marais afin de repousser la marée noire.

    Par ailleurs, BP «s’efforçait toujours de colmater la fuite d’hydrocarbures» a expliqué à l’AFP son porte-parole John Curry. Quatre engins sous-marins tentaient de fermer la valve de sécurité du puits. «Nous ignorons pourquoi cette valve ne s’est pas activée», a reconnu John Curry. BP fabrique par ailleurs un énorme «couvercle» de 70 tonnes à poser sur le fond de la mer pour boucher la sortie du puits, un travail qui devrait prendre plusieurs semaines.

    Enfin, la compagnie devait commencer à forer des puits de secours pour réduire la pression et injecter un enduit pour boucher définitivement le puits. L’opération devrait prendre «entre 30 et 90 jours», d’après John Curry.

    Selon le président B. Obama, 1 900 fonctionnaires fédéraux dotés de 300 bateaux et aéronefs se trouvent dans la région. «Les gardes-côtes estiment que la fuite de pétrole pourrait s’aggraver considérablement, déversant des millions de litres de brut chaque jour au lieu des 800 000 litres actuels», a rapporté samedi dernier le journal The Mobile Press-Register. Hans Graber, un expert travaillant pour l’université de Miami qui a étudié des images satellitaires, a déclaré à l’AFP que la superficie de la nappe de pétrole était au moins trois fois supérieure à ce qui avait été initialement évalué.

    Jeudi 29 avril, elle atteignait 9.000 km2 contre 2.600 lundi dernier, selon lui. Poussées par de forts vents des sud-est, les premières plaques de pétrole ont touché dès jeudi soir des marais proches de l’embouchure du Mississippi, près de la commune de Venice (sud). Un premier oiseau touché, un fou de Bassan, a été recueilli samedi dernier, et démazouté par une association embauchée par BP.

    Pour Mark Floegel, un responsable de Greenpeace qui se trouvait en Louisiane samedi dernier, «cela pourrait devenir un cauchemar. Je m’attends à ce que très peu de pétrole soit récupéré, ce qui veut dire que la plus grande partie va finir dans les marais, menaçant la survie des oiseaux et des tortues marines notamment» a-t-il dit à l’AFP.

    La catastrophe au golfe du Mexique aura certainement des répercussions sur l’évolution des marchés pétroliers.

    Opérateurs et courtiers ont les regards braqués sur le golfe du Mexique.

    Si les opérations menées pour endiguer cette catastrophe perdurent, les cours du brut pourraient s’enliser durant la marée noire. Pour l’heure, on n’en est pas là. «Les prix actuels du pétrole obéissaient à la spéculation et à la conjoncture marquées par la crise économique en Grèce plus qu’à la loi de l’offre et la demande. Les marchés mondiaux du pétrole sont actuellement affectés par la même crise de 2008 où tout le monde demandait à l’Organisation des pays exportateurs de pétrole [Opep] d’augmenter la production pour maîtriser la hausse des prix», a déclaré la semaine dernière Chakib Khelil.

    Pour le ministre, même si l’Opep décide d’augmenter la production, cela n’aura pas d’impacts sur les prix qui obéissent à la spéculation sur les marchés financiers sur fond de crise en Grèce et des craintes de son extension à d’autres pays européens comme le Portugal et l’Espagne.

    Par Youcef Salami, La Tribune
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