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Repenser la relation entreprise-université en Algérie

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  • Repenser la relation entreprise-université en Algérie

    La première conférence débat organisée la semaine dernière par l’Ecole nationale supérieure de technologie (ENST) au Cerist a été riche en enseignements et en recommandations. Une idée générique, un fil conducteur a été retenu au terme de cette réunion : en Algérie il y a nécessité de replacer l’université et le monde industriel dans le nouveau contexte économique, de les mettre en phase avec l’évolution de l’économie nationale, de les extirper des méthodes passéistes, révolues.

    Un constat cependant, de manière générale, l’université et l’entreprise ne sont pas prêtes à aller vers des contrats sous-tendus par des lois claires.

    Est-ce la bureaucratie qui les en empêche ?

    Un des obstacles à l’essor des rapports entre les industriels et les universités reste le financement. A l’époque de l’économie administrée, les chercheurs auxquels on décernait des attestations d’honneur pour le travail qu’ils accomplissaient s’en réjouissaient. C’était une forme de récompense. Elle n’a plus de sens aujourd’hui du fait que tous les leviers de l’économie ont changé. C’est ce qu’a essayé de mettre en exergue cette conférence-débat. Le consultant, le chercheur, le scientifique devront constituer des partenaires clés auxquels l’université fera appel pour telle ou telle autre expertise.

    C’est par la recherche-développement que les entreprises arrivent à se déployer, à étendre leurs activités, à rendre exportables leurs produits ou leurs services. C’est ce à quoi devrait aspirer l’entreprise nationale. La réalité est tout autre, on en est encore au stade des intensions, des débats, des discours, même si l’entreprise essaye de mettre de la volonté dans ses rapports avec le monde scientifique.

    Elle demeure toujours moulée dans du carcan. Exemple : il est difficile à un enseignant, fût-il crédité de compétence, de se de faire admettre dans le monde de l’entreprise, encore moins de s’y faire établir un contrat pour un travail de consulting, d’expertise. Dans le mental de l’entrepreneur, souvent plus près de ses sous, cela ne serait pas rentable.

    Tous les chefs d’entreprise en pensent-il la même chose ?

    Des experts auxquels des entreprises font appel éprouvent toutes les peines du monde à avoir un contrat, des factures. Généralement, ils se font payer sur la base d’un seul critère, celui de leur statut à l’université ou dans les laboratoires de recherche. C’est une manière de procéder qui n’agrée cependant pas à tout le monde. A défaut de mieux, elle est pourtant courante. Aux dires de beaucoup, les choses sont plus complexes, parce que l’on ne peut pas traiter avec l’université de la manière qu’on le fait avec une EPIC ou une EPE. Le reproche est fait à l’entreprise, elle n’accorde pas d’importance à l’expertise, au monde scientifique, pas plus qu’elle ne prend sur elle la formation de compétences (formation en continu) et ce, malgré le fait qu’elle bénéfice d’un allègement fiscal sur la formation.

    Pour que les rapports entre l’université et le monde industriel soient en harmonie, qu’il y ait osmose entre les deux, qu’il n’y ait pas réticence au financement, il faudrait que le scientifique, le chercheur et l’entreprise y trouvent leur compte. C’est possible ; dans les pays développés, l’université fait gagner de l’argent à l’entreprise. Mieux, elle crée des filières à la demande des industriels, comme l’a fait le CNAM, un établissement d’enseignement supérieur, un organisme public français. C’est un partenaire clé du ministère de l’Enseignement supérieur. Le CNAM accompagne en fait le secteur industriel dans son ensemble. Son credo est : «Le CNAM pour tous, tout au long de la vie.» C’est un établissement où les gens se forment à leur rythme. Il délivre chaque année mille diplômes dans vingt spécialités. Il dispose d’un organisme interne chargé des carrières, ainsi que l’a indiqué un des ses délégués à la conférence-débat citée plus haut. Les entreprises nationales et les universités sont appelées à se mettre à niveau dans le cadre de la nouvelle stratégie industrielle.

    Il est vrai que des centres d’appui y sont prévus, qu’un fonds pour la compétitivité a été créé, mais il reste beaucoup à faire. Elles sont condamnées à travailler ensemble, ont recommandé les animateurs de cette conférence débat.

    Par Youcef Salami, La Tribune
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