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L’art de la narration.

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  • L’art de la narration.

    Retour au racines, retrouver et revaloriser ce patrimoine de la narration «conte» qui commence a disparaître de nos coutumes et traditions…Mais aussi pousser l’enfant a prêter lui son attention, et aimer la lecture….. les enfants sont de plus en plus pris par les jeux de tous genres…et on s’est éloignés de cette belle tradition qui caractérisent, notre culture, société, le milieu familiale…

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    Blida. Caravane de Sadek Kebir
    L’ivre passion d’un conteur


    Halqa, raoui, hedjaia, hikaia, tribune, conte, tréteaux : des mots disparus du pauvre lexique de la majorité des enfants algériens. Sadek Kebir, un homme venu du froid (Allemagne), où il se transpose plusieurs mois par an, assure un cycle de tournées dans les établissements scolaires de la wilaya de Blida.

    C’est l’événement de ce début d’année. La compétition s’est installée entre les écoles pour arracher une représentation ; des inspecteurs du cycle primaire ont trouvé l’astuce en sélectionnant quelques enfants de chaque établissement pour assister au spectacle. Blida, Chiffa, Mouzaia, El Affroun, Oued El Alleug et Guergour, Boufarik, Bouinan, Bougara puis Meftah, Larbaâ, Ouled Yaïche et Blida : soit 14 localités et 21 établissements au programme, ou encore quelque 2100 jeunes enfants subjugués par l’art de la narration, la sollicitation de leur affectivité, soulevés par une moisson de sensations. Sadek Kebir possède une présence qui capte avec un minimum d’accessoires : une cape... seulement, mais une voix chaleureuse, audible, bien posée et une sollicitation sans discontinuer des enfants qui jouent des rôles jusqu’à les vivre intensément. La trajectoire narrative est bien rendue dans Khenfoussa ou le bousier -le scarabée- qui replonge les enfants dans les profondeurs de la culture de chacun et, paradoxe ou art de dire, le fait aimer malgré sa laideur. « Koul khenfouss ând yemmah gh’zal » est un dicton bien de chez nous et le conteur a réussi à inculquer la tendresse et l’affection pour cet insecte. Une femelle que tous les animaux -dont les rôles sont joués par les élèves- désireront et un mâle dont la fin sera inconnue et laissant sur sa faim la nombreuse assistance qui aura à continuer l’histoire ou à donner une situation finale au retour à la maison. Tout l’art de Sadek Kebir est de réussir à capter l’attention par une chaleur et une présence que ne peuvent offrir les jeux vidéo, la télévision et autres moyens modernes d’occupation d’un public ayant perdu sa part du rêve nécessaire à son développement. L’histoire est racontée dans les trois langues -arabe, amazigh et français-à travers un livre fait pour durer, illustré par des professionnels, cousu pour résister aux nombreuses sollicitations. « Un beau livre pour un enfant pauvre », dira son assistante, Mme Nefil, qui l’accompagne dans sa tournée. Le livre paru aux éditions Lalla Moulati fait partie d’un ensemble de cinq livres de contes tirés du terroir et qui seront offerts aux écoles à la fin de la tournée, après une rencontre avec l’ensemble des enseignants et responsables prévue le 20 de ce mois. Le quotidien El Watan, le CCF, les éditions Lalla Moulati, la librairie Mauguin sponsorisent cette tournée avec le concours de la direction de la culture pour la wilaya de Blida et une présence réelle sur le terrain de la responsable de l’animation culturelle au niveau de la direction de l’éducation pour la wilaya de Blida. « Le livre est moins cher qu’un kilogramme de viande », lancera comme une boutade Sadek Kebir qui précisera : « Il faut que les Algériens sachent que nous avons beaucoup d’amis à l’étranger et nous pouvons élargir cette caravane à tous, écrivains et publics, associations et maisons de jeunes, fondations et institutions. » L’école Boukhetache de Boufarik qui a accueilli le conteur date de l’ère coloniale (1956), elle plie sous le poids de la double vacation pour ses 19 divisions permettant à 800 élèves de suivre un apprentissage assuré par des enseignants chevronnés. La pâte de l’ex-directeur, Louchi Farouk, décédé il y a deux années, existe et en hommage à son abnégation, lui qui fut instituteur dans la même école même avant l’indépendance, une annexe constituée de quatre salles et d’une cantine porte son nom. Les après-midi sont réservés aux « grands » des lycées avec le retour sur le fameux Mille et Une nuits, recueil de contes le plus célèbre de la littérature arabo-musulmane, la sollicitation des élèves qui entendent parler de Shahrazade, Shahriyar et autres personnages sera récupérée à travers leur subjugation pour l’histoire de la déconvenue des deux frères et quasiment la suprématie de la femme. Plus de 160 jeunes adolescentes et adolescents demeuraient accrochés aux lèvres du conteur au niveau du lycée Zidane où les nombreuses questions à la fin, pendant qu’une bougie, symbole de la lumière prolongeant l’enchantement, demeurait allumée, donnaient la preuve du grand intérêt que portent nos jeunes, quel que soit leur âge, à l’histoire narrée, différente de la lecture, marquant la différence mais incitant à la plongée dans la -ou les- littérature (s). La bibliothèque de ce lycée d’un effectif approchant les 1000 élèves a bénéficié d’un don de 6000 livres du proviseur présent depuis dix années dans cet établissement. En parlant de livres, il était étrange de constater l’absence de la caravane de la Bibliothèque nationale, prévue au programme de la tournée de Sadek Kebir à travers les 48 wilayazs du pays, un périple qui durera jusqu’en 2017, avec au programme « immédiat » Sidi Bel Abbès, Oran, Miliana et Oum El Bouaghi.

    - El Watan
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