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La polémique enfle autour du film "Hors-la-loi"

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  • La polémique enfle autour du film "Hors-la-loi"

    Depuis une semaine, le député Lionnel Luca (UMP, Alpes-Maritimes) s'exprime dans les médias pour protester contre Hors-la-loi, le film de Rachid Bouchareb sélectionné en compétition officielle pour représenter l'Algérie au Festival de Cannes.

    n collectif nommé "Vérité Histoire - Cannes 2010" appelle sur un site Internet proche de l'extrême droite à manifester à Cannes et à "pourrir" le Festival, qui aura lieu du 12 au 23 mai.
    Hors-la-loi raconte l'histoire de trois frères sur fond de guerre d'Algérie, entre 1945 et 1962. Le film s'ouvre sur les massacres de Sétif, le 8 mai 1945 : le défilé qui fête la victoire des Alliés tourne à l'émeute entre Algériens et Européens alors que les nationalistes font valoir leurs revendications. C'est cette séquence, telle que décrite dans le scénario et retranscrite dans certains médias, qui a fait bondir Lionnel Luca.
    Ce dernier était aux aguets depuis plusieurs mois, comme il l'a raconté au Monde. "C'était en octobre 2009. J'ai lu dans Valeurs actuelles que Rachid Bouchareb préparait un film avec une partie assez longue sur Sétif, et qu'il allait glorifier les porteurs de valise du Front de libération nationale. Ma crainte fut alors que le film représente la France à Cannes. J'ai lu d'autres déclarations de Bouchareb disant qu'il allait rétablir la vérité. Mais quelle vérité ? La répression des Algériens a sans doute été disproportionnée. Mais le 8 mai 1945, c'est d'abord le massacre des Européens", tranche le député. Finalement, Hors-la-loi représente l'Algérie au festival cannois. La séquence incriminée dure 6 minutes sur 2 h 15, d'après les rares personnes qui ont pu voir le film. Mais la machine est lancée...
    Les historiens sont convoqués à un débat qui n'est pas abordé à l'écran, à savoir le nombre de victimes côtés européen et algérien. "Le premier mort de Sétif, c'est un Algérien. Il brandissait le drapeau (algérien) dans le cortège, et un commissaire de police lui a tiré une balle dans la tête", rappelle l'historien Benjamin Stora.

    Hors-la-loi est la suite du précédent film de Rachid Bouchareb, Indigènes, lequel rendait hommage aux tirailleurs algériens qui se sont battus pour libérer la France, pendant la seconde guerre mondiale. Sélectionné à Cannes en 2006, Indigènes avait valu à ses cinq principaux interprètes - Jamel Debbouze, Roschdy Zem, Samy Naceri, Sami Bouajila et Bernard Blancan - le prix collectif d'interprétation masculine.

    Les mêmes comédiens, Samy Naceri en moins, se retrouvent dans Hors-la-loi. Seront-ils, cette fois, sifflés ? "Le film sera-t-il maintenu à Cannes ?", s'interrogeait même, lundi 3 mai, l'historien Pascal Blanchard, abasourdi par l'ampleur que prenaient les événements. "Le Festival est souverain dans ses choix, déclarait au Monde Thierry Frémaux, délégué général au Festival de Cannes, lundi soir. Nous n'avons reçu aucune pression pour déprogrammer le film, et la question n'est même pas envisageable."
    Jusque-là silencieux, le ministre de la culture, Frédéric Mitterrand, demande maintenant à voir le film. "Il ne peut rien dire tant qu'il ne l'a pas vu", explique-t-on dans son entourage.

    Le gouvernement est bien embarrassé. Fin 2009, Lionnel Luca alerte le secrétaire d'Etat à la défense et aux anciens combattants, Hubert Falco, sur le contenu du film. Celui-ci, dans un courrier daté du 15 janvier - consultable sur le site Internet Mediapart -, lui répond qu'il a "saisi" le Service historique de la défense (SHD) pour "analyser le contenu historique du scénario".

    Dans ses conclusions, le SHD relève des erreurs et des anachronismes. Il prend aussi parti sur les événements du massacre de Sétif : "Le réalisateur, écrit le SHD, veut faire croire au spectateur que le 8 mai 1945 à Sétif des musulmans ont été massacrés aveuglément par des Européens, or, ce jour-là, c'est le contraire qui s'est produit." M. Falco, dans son courrier, conclut : "Je veillerai pour ma part, au nom de la défense de la mémoire, qui relève de mes attributions, à ne pas cautionner ce film."

    Les "remarques" du SHD sur le scénario de Hors-la-loi, datées du 19 septembre 2009, pointent des inexactitudes que des historiens ne nient pas. "Mais ce n'est pas le sujet, objecte l'historien Pascal Blanchard.Hors-la-loi est une fiction. On n'a jamais reproché à Francis Ford Coppola, le réalisateur d'Apocalypse Now, de n'avoir pas filmé la guerre du Vietnam dans l'ordre où elle devait être racontée."
    Clarisse Fabre

    Le monde
    « Great minds discuss ideas; average minds, events; small minds, people. » Eleanor ROOSEVELT

  • #2
    c'est dans l'ordre des choses depuis l'avenement du regime sarkozyste la banalisation de l'islamophobie , de l'araphobie et de la haine .
    zemmour l'islamophobe est devenu la coqueluche des plateaux de televisions , l'identité nationale , la burqa , les mosqués qui brulent , la polemique sur les enseignes halal et maintenant sur un film ..et ce n'est pas fini tout ceci a un "parfum de vichysme" dixit noel mamere et c'est un euphemisme.
    "En ces temps d'imposture universelle, dire la vérité est un acte révolutionnaire" (G. Orwell)

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