Les Marocains privés du Mondial
· Les négociations au point mort
· 15 millions de dollars pour 22 matchs de deuxième rang
· Al Jazeera a l’exclusivité sur toute la zone Mena
A J-40 du Mondial 2010, c’est la visibilité zéro sur les droits de retransmission des 64 matchs programmés. Le coup d’envoi étant prévu pour le 11 juin à Port Elizabeth. Valeur aujourd’hui, le téléspectateur marocain sera privé de la programmation du Mondial de football via les chaînes du pôle audiovisuel public (SNRT).
Aucun responsable n’est en mesure de se prononcer sur la possibilité de retransmettre ou non le plus grand événement sportif mondial. Une chose est sûre, «il y a quelques mois, des négociations avaient été entamées autour des droits de retransmission», rappelle le management d’une chaîne. Sauf que ces négociations ont été interrompues lorsque Al Jazeera a repris les droits de diffusion.
Depuis, c’est le temps mort. Et pour cause, le coût onéreux exigé par la chaîne qatarie. A préciser qu’Al Jazeera exige 15 millions de dollars en contrepartie du feu vert de la retransmission de 22 matchs de deuxième rang, à l’exception des finale, demi-finales et quarts de finale. A ce prix-là, «il n’y a plus de voie de négociation, Al Jazeera se contente d’envoyer son offre par fax… et c’est à prendre ou à laisser», regrette une source proche de la SNRT. Et à un autre cadre du pôle public d’ironiser: «A ce niveau de prix, il va falloir contracter un prêt au niveau de la Banque mondiale ou encore du FMI pour pouvoir suivre les différents matchs». Face aux «indigentes» chaînes nationales, Al Jazeera, le mastodonte des médias arabophones, reste d’une intransigeance implacable. A ces prix plus que prohibitifs, s’ajoute une formule qui est loin de satisfaire les attentes footballistiques des téléspectateurs. En effet, au-delà de l’ouverture, des quarts de finale, des demi-finales et de la finale, tous les matchs proposés restent des rencontres de deuxième rang (Brésil, Argentine, Angleterre et autres ténors du ballon rond sont exclus du listing).
Soucieuse de se protéger contre toute forme de critiques qui pourraient émaner des citoyens du continent noir, la Fifa a décidé d’entamer des négociations sur ce sujet avec de nombreuses chaînes de télévision africaines. Objectif: faciliter l’acquisition des droits de retransmission.
En revanche, le Maroc et le reste des pays du Maghreb ainsi que le Moyen-Orient ne sont pas concernés par ce contrat. Par conséquent, les pays de l’Afrique du Nord sont tenus de débourser des millions de dollars pour pouvoir suivre le Mondial via la télé.
D’ailleurs, la Tunisie est tenue de payer 12 millions d’euros pour suivre 22 matchs sur le réseau terrestre. Quant au voisin de l’Est, il vient de s’acquitter des droits de retransmission qui sont insignifiants devant le chiffre d’affaires de la Sonatrach (71,4 milliards de dollars en 2008). En effet, l’ENTV (Entreprise algérienne de télévision, qui est l’équivalent de la SNRT) a acheté les droits de de 22 matchs de la coupe du monde, en transmission hertzienne.
Pareil pour l’Egypte qui a opté pour l’achat de résumés de 15 minutes. Des droits qui ont coûté 4 millions de dollars au pays des Pharaons.
A presque 40 jours du match d’ouverture en Afrique du Sud, aucune solution ne pointe à l’horizon. Le pire scénario serait l’absence totale de retransmission. Une autre éventualité consisterait à diffuser des résumés plutôt que de réelles rencontres comme ce fut le cas lors de la dernière coupe du monde avec des «mini-matchs» de 20 minutes. Enfin, le dernier recours, plus improbable, serait de compter sur l’élan de solidarité de mécènes du… Moyen-Orient.
O.A.
· Les négociations au point mort
· 15 millions de dollars pour 22 matchs de deuxième rang
· Al Jazeera a l’exclusivité sur toute la zone Mena
A J-40 du Mondial 2010, c’est la visibilité zéro sur les droits de retransmission des 64 matchs programmés. Le coup d’envoi étant prévu pour le 11 juin à Port Elizabeth. Valeur aujourd’hui, le téléspectateur marocain sera privé de la programmation du Mondial de football via les chaînes du pôle audiovisuel public (SNRT).
Aucun responsable n’est en mesure de se prononcer sur la possibilité de retransmettre ou non le plus grand événement sportif mondial. Une chose est sûre, «il y a quelques mois, des négociations avaient été entamées autour des droits de retransmission», rappelle le management d’une chaîne. Sauf que ces négociations ont été interrompues lorsque Al Jazeera a repris les droits de diffusion.
Depuis, c’est le temps mort. Et pour cause, le coût onéreux exigé par la chaîne qatarie. A préciser qu’Al Jazeera exige 15 millions de dollars en contrepartie du feu vert de la retransmission de 22 matchs de deuxième rang, à l’exception des finale, demi-finales et quarts de finale. A ce prix-là, «il n’y a plus de voie de négociation, Al Jazeera se contente d’envoyer son offre par fax… et c’est à prendre ou à laisser», regrette une source proche de la SNRT. Et à un autre cadre du pôle public d’ironiser: «A ce niveau de prix, il va falloir contracter un prêt au niveau de la Banque mondiale ou encore du FMI pour pouvoir suivre les différents matchs». Face aux «indigentes» chaînes nationales, Al Jazeera, le mastodonte des médias arabophones, reste d’une intransigeance implacable. A ces prix plus que prohibitifs, s’ajoute une formule qui est loin de satisfaire les attentes footballistiques des téléspectateurs. En effet, au-delà de l’ouverture, des quarts de finale, des demi-finales et de la finale, tous les matchs proposés restent des rencontres de deuxième rang (Brésil, Argentine, Angleterre et autres ténors du ballon rond sont exclus du listing).
Soucieuse de se protéger contre toute forme de critiques qui pourraient émaner des citoyens du continent noir, la Fifa a décidé d’entamer des négociations sur ce sujet avec de nombreuses chaînes de télévision africaines. Objectif: faciliter l’acquisition des droits de retransmission.
En revanche, le Maroc et le reste des pays du Maghreb ainsi que le Moyen-Orient ne sont pas concernés par ce contrat. Par conséquent, les pays de l’Afrique du Nord sont tenus de débourser des millions de dollars pour pouvoir suivre le Mondial via la télé.
D’ailleurs, la Tunisie est tenue de payer 12 millions d’euros pour suivre 22 matchs sur le réseau terrestre. Quant au voisin de l’Est, il vient de s’acquitter des droits de retransmission qui sont insignifiants devant le chiffre d’affaires de la Sonatrach (71,4 milliards de dollars en 2008). En effet, l’ENTV (Entreprise algérienne de télévision, qui est l’équivalent de la SNRT) a acheté les droits de de 22 matchs de la coupe du monde, en transmission hertzienne.
Pareil pour l’Egypte qui a opté pour l’achat de résumés de 15 minutes. Des droits qui ont coûté 4 millions de dollars au pays des Pharaons.
A presque 40 jours du match d’ouverture en Afrique du Sud, aucune solution ne pointe à l’horizon. Le pire scénario serait l’absence totale de retransmission. Une autre éventualité consisterait à diffuser des résumés plutôt que de réelles rencontres comme ce fut le cas lors de la dernière coupe du monde avec des «mini-matchs» de 20 minutes. Enfin, le dernier recours, plus improbable, serait de compter sur l’élan de solidarité de mécènes du… Moyen-Orient.
O.A.
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