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Politique économique : de la religion des IDE à «l’amendement Sawiris»

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  • Politique économique : de la religion des IDE à «l’amendement Sawiris»

    par salim rabia



    Le monde des affaires est, en général, sans humour. Il y a pourtant une certaine ironie dans les récentes démêlées d’Orascom Télécom avec le gouvernement algérien. Naguib Sawiris, le milliardaire égyptien, aura été, bon gré, mal gré, au cœur des évolutions en zigzag, de la politique économique des gouvernements algériens sous les mandats d’Abdelaziz Bouteflika.


    En acquérant la seconde licence de téléphonie mobile (737 millions dollars) et en lançant Djezzy en juillet 2001, le milliardaire a fait la première grande IDE (Investissement direct étranger) hors hydrocarbures en Algérie. Le succès a été fulgurant. Les décideurs de la politique économique du pays avaient le « bon exemple » à mettre en avant pour justifier des choix libéraux assis sur une vision quasi-religieuse des IDE. Il est vrai qu’à l’époque les revenus pétroliers étaient plutôt faibles et l’on envisageait déjà une réforme de la loi sur les hydrocarbures – chose faite par la suite avant qu’elle ne soit retoquée quand les prix du baril ont montré qu’il est loisible d’avoir des revenus importants sans avoir à revenir au régime des concessions - pour générer plus de ressources financières.

    Le modèle Djezzy a fait rapidement rêver les investisseurs étrangers – arabes notamment – qui auraient aimé refaire la bonne affaire algérienne de Sawiris. Le discours officiel accompagnait la tendance : venez donc, il y a des affaires à prendre ! L’accord d’association avec l’UE entré en vigueur, en septembre 2005, quatre ans après l’arrivée de Djezzy, était également à la base de cette nouvelle religion des IDE. Au grand dam, des privés algériens qui, sans nier l’importance des IDE, considéraient qu’on leur faisait la part trop belle.

    La politique économique de l’Etat continuera à vivre au rythme du grand coup de Sawiris… jusqu’à septembre 2007. Le gouvernement algérien apprenait - comme tout le monde ! - que les Sawiris ont cédé la filière Orascom Cement au groupe français Lafarge pour la coquette somme de 8,8 Milliards d’euros.

    Joli coup, disent bruyamment les Bourses, sale coup, trahison même, pensent silencieusement, les responsables algériens. C’est que dans le lot de cette belle affaire, se trouvaient deux cimenteries algériennes, acquises par Orascom auprès de l’Etat algérien en 2004 et avec un financement des banques publiques algériennes.

    La colère a couvé durant des mois au sommet de l’Etat en Algérie avant de devenir publique, le 26 juillet 2008. Dans un discours devant les maires, le président Abdelaziz Bouteflika décrète que la politique d’investissement menée par le gouvernement a été un échec. La preuve par qui ? Par Sawiris, pardi, même si le nom du magnat égyptien n’est pas cité.

    Manquement à la « parole donnée »

    « Un investisseur est venu investir 700 millions de dollars et au bout de trois ans a généré un bénéfice de 2 milliards de dollars et l’Algérie n’a rien gagné… ».

    Le groupe égyptien devenait subitement l’exemple même de la mauvaise « IDE », celle qui fait des « coups » et manque à la parole donnée. Ce sont des notions plus morales qu’économiques mais elles entrainent un changement total de la politique économique du gouvernement.

    Un an jour pour jour après le discours aux maires du président Bouteflika, la LFC 2009 va être une sorte « d’amendement Sawiris » à la politique d’investissement : introduction de la règle des 51/49% pour les nouveaux investissements et droit de préemption de l’Etat pour la cession des participations des actionnaires étrangers ou au profit d’actionnaires étrangers.

    Certains disent aujourd’hui que Sawiris a creusé avec Orascom Cement le trou algérien dans lequel la transaction d’Orascom Télécom avec MTN risque de tomber. L’Etat algérien a surtout averti le sud-africain MTN qu’il s’aventurait en terrain miné s’il concluait une transaction incluant Djezzy.

    Sawiris peut éventuellement trouver des arguments dans le droit international, mais le sud-africain va devoir y réfléchir à deux fois. L’investissement risque d’être un cauchemar. Sawiris se retrouve donc face à l’Etat algérien qui lui signifie que c’est avec lui qu’il doit négocier une éventuelle cession et que le « coup Lafarge » ne se reproduira pas avec MTN.

    Le bras de fer est désormais engagé sur l’estimation de la valeur Djezzy. L’Etat algérien a fait savoir que la législation nationale lui permet, en application du droit de préemption, de prétendre à 100% de Djezzy. Mais créer un Mobilis bis est-il une option ? Prendre 51% et céder 49% à MTN - ou Etisalat qui a déjà manifesté son intérêt - avec dévolution du management à l’opérateur en est une autre…

    maghrebemergent.info
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

  • #2
    Manquement à la « parole donnée »

    normalement que cela soit dans la haute finance que dans l'achaat d'un F3, c'est les contrats qui parlent
    Lhadra yeddiha rih
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    ''La pauvreté ne sera plus séditieuse, lorsque l'opulence ne sera plus oppressive''
    Napoléon III

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