On manifeste et on proteste… tout en prenant sa calculette. Devant les mesures d'austérité qui s'annoncent, Georgios Nikolakopoulos, 50 ans, professeur de mathématiques dans le secondaire, fait ses comptes. Ce grand gaillard en blouson de cuir s'est déjà résolu, tout en restant fidèle aux rituels syndicaux, à économiser sur sa consommation de bière et de cigarettes.
Hausse de la TVA oblige (à 23 % bientôt), l'épicier de son quartier va faire grimper le prix de la bière de 1,05 euro actuellement à 1,20 euro – "et je ne vous parle pas des 5 euros qu'on paye dans les cafés d'Athènes". Dans le même temps, son revenu d'enseignant est promis à l'amputation : ses 18 800 euros annuels vont maigrir d'un coup de 2500 euros. Adieu le petit commerce et le marché en plein air du samedi matin ! Georgios Nikolakopoulos ira acheter bière et légumes dans les magasins discount.
Dépenser moins ou travailler plus ? Tel est le dilemme des Grecs. Certains optent pour le serrage de ceinture : l'un prévoit de ne plus partir en vacances à l'étranger, l'autre d'acheter moins de livres ou de limiter ses sorties cinéma. Mais beaucoup essayent de trouver le travail – au noir, éventuellement – qui leur permettra de mettre un peu de beurre dans les épinards.
Les cours privés à domicile, non déclarés, rapportent à un enseignant du secondaire entre 20 à 60 euros de l'heure – beaucoup plus que ce que gagne l'enseignant d'une école privée officielle (autour de 10 euros de l'heure). Or, il n'est pas un élève en Grèce qui puisse se passer de cours privés, s'il veut réussir son cursus secondaire et le concours d'entrée dans le supérieur.
"PAS D'ALTERNATIVE AU PLAN GOUVERNEMENTAL"
Au département communication, média et culture de l'université Panteio (Athènes), une enquête vient d'être lancée par les chercheurs pour étudier ce "doublage" scolaire pour les jeunes de la "génération Y" (nés à partir de 1995). Les vertus ostentatoires du plan d'austérité – qui vise, en priorité, les employés du secteur public – risquent fort de masquer, chez les enseignants comme ailleurs, une course échevelée aux jobs informels.
Impopulaires, les fonctionnaires sont une cible facile : les travailleurs du secteur privé, souvent moins protégés, ne sont pas forcément choqués de voir ces armées de "ronds de cuir" mis sur le grill. Ne dit-on pas qu'au Parlement – où siègent 300 députés – les employés seraient 1 500 ? Et qu'ils ont bénéficié, jusqu'alors, d'un quinzième et d'un seizième mois ? Curieusement, seuls les salaires des fonctionnaires sont censés diminuer. La réduction du nombre, pléthorique, des agents de la fonction publique, n'est pas (encore) officiellement au menu. Certains analystes pensent que cela pourrait venir à l'automne.
"Les Grecs ne savent plus en qui croire. Ils devinent qu'il n'y a pas d'alternative au plan gouvernemental. Ils sont comme des petits enfants qui se retrouvent privés de jouet", commente Thomas Gerakis, patron de l'institut de sondage Marc SA.
La manifestation du 1er mai, qui a rassemblé près de 15 000 personnes dans les rues d'Athènes, devait être dépassée, en ampleur, par celle du 5 mai, jour de grève générale. Avec ou sans dérapages.
Mardi, plusieurs défilés ou happenings ont eu lieu – le plus spectaculaire ayant eu pour théâtre l'entrée de l'Acropole, où environ deux cents manifestants communistes ont réussi, tôt le matin, à déployer une banderole, appelant les "peuples d'Europe" à se "soulever" aux côtés de la Grèce.
source : Le Monde
Hausse de la TVA oblige (à 23 % bientôt), l'épicier de son quartier va faire grimper le prix de la bière de 1,05 euro actuellement à 1,20 euro – "et je ne vous parle pas des 5 euros qu'on paye dans les cafés d'Athènes". Dans le même temps, son revenu d'enseignant est promis à l'amputation : ses 18 800 euros annuels vont maigrir d'un coup de 2500 euros. Adieu le petit commerce et le marché en plein air du samedi matin ! Georgios Nikolakopoulos ira acheter bière et légumes dans les magasins discount.
Dépenser moins ou travailler plus ? Tel est le dilemme des Grecs. Certains optent pour le serrage de ceinture : l'un prévoit de ne plus partir en vacances à l'étranger, l'autre d'acheter moins de livres ou de limiter ses sorties cinéma. Mais beaucoup essayent de trouver le travail – au noir, éventuellement – qui leur permettra de mettre un peu de beurre dans les épinards.
Les cours privés à domicile, non déclarés, rapportent à un enseignant du secondaire entre 20 à 60 euros de l'heure – beaucoup plus que ce que gagne l'enseignant d'une école privée officielle (autour de 10 euros de l'heure). Or, il n'est pas un élève en Grèce qui puisse se passer de cours privés, s'il veut réussir son cursus secondaire et le concours d'entrée dans le supérieur.
"PAS D'ALTERNATIVE AU PLAN GOUVERNEMENTAL"
Au département communication, média et culture de l'université Panteio (Athènes), une enquête vient d'être lancée par les chercheurs pour étudier ce "doublage" scolaire pour les jeunes de la "génération Y" (nés à partir de 1995). Les vertus ostentatoires du plan d'austérité – qui vise, en priorité, les employés du secteur public – risquent fort de masquer, chez les enseignants comme ailleurs, une course échevelée aux jobs informels.
Impopulaires, les fonctionnaires sont une cible facile : les travailleurs du secteur privé, souvent moins protégés, ne sont pas forcément choqués de voir ces armées de "ronds de cuir" mis sur le grill. Ne dit-on pas qu'au Parlement – où siègent 300 députés – les employés seraient 1 500 ? Et qu'ils ont bénéficié, jusqu'alors, d'un quinzième et d'un seizième mois ? Curieusement, seuls les salaires des fonctionnaires sont censés diminuer. La réduction du nombre, pléthorique, des agents de la fonction publique, n'est pas (encore) officiellement au menu. Certains analystes pensent que cela pourrait venir à l'automne.
"Les Grecs ne savent plus en qui croire. Ils devinent qu'il n'y a pas d'alternative au plan gouvernemental. Ils sont comme des petits enfants qui se retrouvent privés de jouet", commente Thomas Gerakis, patron de l'institut de sondage Marc SA.
La manifestation du 1er mai, qui a rassemblé près de 15 000 personnes dans les rues d'Athènes, devait être dépassée, en ampleur, par celle du 5 mai, jour de grève générale. Avec ou sans dérapages.
Mardi, plusieurs défilés ou happenings ont eu lieu – le plus spectaculaire ayant eu pour théâtre l'entrée de l'Acropole, où environ deux cents manifestants communistes ont réussi, tôt le matin, à déployer une banderole, appelant les "peuples d'Europe" à se "soulever" aux côtés de la Grèce.
source : Le Monde
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