Annonce

Réduire
Aucune annonce.

l'Etat bloque la loi sur la criminalisation ?

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • l'Etat bloque la loi sur la criminalisation ?

    Le gouvernement interpellé sur la loi relative à la criminalisation du colonialisme
    La Fondation du 8-Mai-45 accuse
    Par : Samir LESLOUS

    Le séminaire organisé hier à la maison de la culture Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou, dans le cadre de la commémoration des massacres du 8 Mai 1945, a été une occasion pour les participants de condamner, une nouvelle fois, le colonialisme français et de mettre l’État algérien face à ses responsabilités en ce qui concerne “le blocage” de la loi sur la criminalisation
    du colonialisme français en Algérie proposée à l’APN par les députés du FLN.

    “Ceux qui bloquent l’adoption de cette loi sont des personnes soucieuses beaucoup plus de préserver leurs intérêts personnels au détriment de ceux de la nation”, a déclaré, à l’occasion, le chercheur en histoire et ex-député, Mohammed Arezki Ferrad, convaincu, a-t-il ajouté, qu’“il y a un manque de volonté chez l’État algérien à adopter la loi sur la criminalisation du colonialisme français en Algérie”. “Celui qui s’oppose à cette loi sera jugé par l’histoire”, avertit l’orateur rappelant que trois articles de lois ont été déjà proposés dans le cadre d’une réforme du code pénal algérien. Du point de vu de Souilah Boudjemâa, professeur à l’université d’Alger, “l’introduction d’un seul article de loi dans le code pénal algérien suffira pour pouvoir inculper toute personne impliquée dans les crimes contre l’humanité commis en Algérie en frôlant notre sol”. Tout au long de son intervention, le conférencier ne cessera, à chaque fois, de qualifier la présence française en Algérie de 1830 à 1962 de génocidaire et criminelle puisque, expliquera-t-il, “il n’y a rien eu de positif dans le passé de la France en Algérie comme certains le prétendent, mais il y a eu plutôt de la domination, des massacres collectifs, du pillage des richesses, de l’exploitation et des malheurs”. Un passé pour lequel la France devra se repentir, mais non pas à travers une réparation morale mais plutôt morale et politique. Abondant dans le même sens, le professeur en droit, Abdelkader Kacher, a qualifié le colonialisme français en Algérie de génocide puisque, a-t-il expliqué “tous les éléments fondant le génocide dans le droit international actuel ont existé dans ce qui s’est passé en Algérie, et si, au moment des faits, ce qualificatif n’a pas été utilisé, c’était parce que le droit international classique a été conçu par les européocentristes et les judéo-chrétiens dans les purs intérêts des pays européens”. Pour ce spécialiste en droit également, “un seul article de loi à introduire dans le code pénal suffit pour faire de la justice algérienne une justice à compétence universelle qui sera capable de juger un coupable de ces massacres s’il se rend en Algérie”. Tout en s’interrogeant s’il y a encore espoir de voir la loi en question aboutir, le président de la Fondation du 8-Mai-1945, M. Boukhrisa rappelle que le délai de réponse quant à l’éventuelle soumission de cette loi à l’adoption du Parlement est déjà dépassé mais que tant que le peuple algérien est d’accord sur la criminalisation du colonialisme et que les démarches entamées sont soutenues par au moins une dizaine d’associations nationales, il n’est pas question de baisser les bras.
    liberte-algerie

  • #2
    Un geste de Bouteflika en direction de Paris

    Le projet de loi qui prévoyait la criminalisation de la colonisation française est définitivement enterré. Ainsi en a décidé le président algérien qui semble prêt à tout pour se faire inviter à l'Elysée.


    La proposition de loi incriminant le colonialisme français n'était donc qu'un bluff politique. Le gouvernement n'a réservé aucune réponse à ce projet, alors que le délai réglementaire (deux mois après l'envoi de la mouture finale par le bureau de l'Assemblée populaire nationale) a expiré. A l'Assemblée, on reconnaît que le pouvoir n'a jamais eu de réelle volonté politique de promulguer pareille loi. Seules les âmes candides qui continuent de prêter au président Bouteflika quelque scrupule politique en sont à croire qu'il agit par souci de défendre la mémoire. Il y a bien longtemps que la mémoire ne relève plus, pour Bouteflika, du différend historique mais du cabotinage conjugal, cette pratique un peu malsaine qui consiste à rappeler au conjoint un antécédent fâcheux chaque fois qu'on éprouve le besoin de lui extorquer une nouvelle déclaration d'amour.

    La méthode est classique. Bouteflika fait provoquer, en sous-main, un début d'incendie par des pyromanes qualifiés et se donne ensuite le loisir d'intervenir en pompier, prestation qu'il monnayera alors au plus haut prix. Selon les réponses qu'il reçoit de la France, le président algérien peut ainsi passer de la plus grande "indignation" envers le préjudice colonial à la plus béate des indulgences. Pour s'en convaincre, il suffit de se rappeler qu'avant de brandir le spectre d'une "loi algérienne criminalisant la colonisation" - signée, soulignons-le, par 125 députés appartenant à la majorité présidentielle - Bouteflika avait publiquement renoncé, et deux fois plutôt qu'une, à exiger de la France repentance de ses péchés coloniaux. La plus récente fut même énoncée, comble de l'ironie ou du cynisme, de la bouche du président de l'Assemblée populaire nationale, celle-là même dont on redoute qu'elle adopte une loi criminalisant la colonisation ! C'était en mai 2009, à la veille de la visite d'Etat que devait effectuer en juin à Paris le président algérien et à laquelle ce dernier tenait beaucoup. Abdelaziz Ziari, un fidèle de Bouteflika, avait alors affirmé au cours d'un point de presse dans la capitale française, que la question de la repentance "n'était pas à l'ordre du jour" et "n'a jamais, depuis l'indépendance, constitué un obstacle aux relations algéro-françaises". Bouteflika voulait ainsi "proposer un cadeau" aux Français pour les amadouer.

    Or, pour revenir à cette "loi" criminalisant le colonialisme, rien ne se serait produit s'il n'y avait eu, au printemps 2009, cette décision française que Bouteflika considère comme un camouflet : le report, voire l'annulation de cette visite d'Etat qu'il devait effectuer en juin à Paris et que l'Elysée a jugé embarrassante car trop "proche" du scrutin bokassien du 9 avril à l'issue duquel le chef de l'Etat algérien avait été réélu avec plus de 90 % des suffrages, réélection alors qualifiée en France de "pharaonique". L'Elysée (si on en croit le quotidien français Le Parisien), redoutant que cette encombrante victoire ne soit évoquée par l'opposition et par les médias, avait décidé de la repousser à la fin de l'année, ce qui a fortement froissé Bouteflika, furieux d'être assimilé à un vulgaire dictateur infréquentable. La France avait, jusque-là, soigneusement dissimulé cette image du président algérien dans les vapeurs de la connivence diplomatique et politique. Mais la politique comme la diplomatie ou les complicités ne pouvaient plus rien contre l'arithmétique : comment, en effet, continuer à protéger un président qui a triomphé à hauteur de 91% quand on a taxé à longueur d'année, Robert Mugabe d'être le parangon de la dictature africaine, lui l'élu à "seulement" 85 % ? Le Français ordinaire ne comprendrait pas... Or, c'est le Français ordinaire qui va voter en 2012 !

    Toujours est-il que, depuis, les représailles algériennes se sont multipliées à l'encontre de la France : difficultés faites aux entreprises françaises exerçant en Algérie, refus de recevoir des ministres de Sarkozy et ... l'annonce de cette "loi algérienne criminalisant la colonisation". Bouteflika entendait entretenir la pression jusqu'à être reçu par l'Elysée et briser ainsi sa soudaine "infréquentabilité". A ces représailles a répondu une surenchère parisienne (débat sur l'identité nationale, liste des pays à risque, propos de Kouchner...). Bouteflika a-t-il obtenu des "concessions" de l'Elysée ? On le saura bientôt. Mais la vérité est qu'il n'a jamais vraiment voulu cette loi.

    http://www.courrierinternational.com...ction-de-paris
    Plus de lecture ici!
    Dernière modification par hben, 06 mai 2010, 18h27.
    "La chose la plus importante qu'on doit emporter au combat, c'est la raison d'y aller."

    Commentaire

    Chargement...
    X