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Télescope spatial Herschel : premiers résultats

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  • Télescope spatial Herschel : premiers résultats

    Traduction de l'article original : http://www.esa.int/SPECIALS/Herschel/SEM7N7KPO8G_1.html (possibilité d'y voir les images en haute résolution (trop grand pour le forum)

    Les premiers résultats scientifiques de l'observatoire spatial infrarouge Herschel de l'ESA sont en train de révéler des détails auparavant cachés de la formation d'étoiles. De nouvelles images montrent des milliers de galaxies distantes qui fabriquent furieusement de nouvelles étoiles et de magnifiques nuages de formations stellaires drapés dans la Voie Lactée. Une image a même pris un acte "impossible" de formation.

    Présentés aujourd'hui durant un symposium scientifique majeur qui s'est tenu à l'ESA, les résultats bousculent les vieilles idées concernant la naissance des étoiles, et ouvrent une nouvelle voie pour les futures recherches.

    L'observation par Herschel du nuage de formation d'étoiles RCW 120 a révélé une étoile embryonnaire qui semble être partie pour devenir la plus grosse et la plus brillante étoile de notre galaxie d'ici les prochaines centaines de milliers d'années. Il contient déjà 8 à 10 masses solaires et est déjà entourrée par une masse additionnelle de gaz et de poussières représentant 2000 masses solaires supplémentaires.

    "Cette étoile ne peut que devenir plus grosse", dit Annie Zavagno du Laboratoire d'Astrophysique de Marseille. Les étoiles massives sont rares et de vie courte. En saisir une lors de sa formation représente une opportunité en or pour résoudre un vieux paradoxe en astronomie. "En se basant sur la compréhension actuelle, il ne devrait pas être possible de former des étoiles de plus de 8 masses solaires", dit le Dr Zavagno.

    Ceci parce que les premières lumières émises par une étoile d'une telle taille devrait souffler le nuage qui la forme avant que plus de matière ne puisse s'accumuler. Mais quoi qu'il en soit, elles se forment. Plusieurs de ces étoiles "impossibles" sont déjà connues, et certaines contiennent jusqu'à 150 masses solaires, mais maintenant que Herschel en a vu une au début de sa vie, les astonomes pourront utiliser les données pour enquêter sur comment cela défraye leurs théories.


    Herschel est le plus grand télescope astronomique jamais placé dans l'espace. Le diamètre de son mirroir principal est 4 fois plus grand que n'importe quel télescope infrarouge spatial et une demie fois plus grand que celui de Hubble. Lorsque des étoiles commencent à se former, la poussière et le gaz environnants se réchauffent jusqu'à quelques dizaines de degrés au dessus du zéro absolu et commencent à émettre dans les longueurs d'onde du lointain infrarouge. L'atmosphère terrestre bloque complètement la majorité de ces longueurs d'onde et des observations depuis l'espace sont alors requises.

    En utilisant une résolution et une sensibilité sans précédent, Herschel mène un recensement des régions de formation d'étoiles dans notre galaxie. "Avant Herschel, on ne voyait pas clair sur la façon dont les matières dans la Voie Lactée se rassemblaient en densité suffisante et en températures assez basses pour former des étoiles", dit Sergio Molinari de Istituto di Fisica dello Spazio Interplanetario de Rome.

    Une nouvelle image de Herschel publiée aujourd'hui couvrant plusieurs nurseries stellaires dans la Voie Lactée montre comment cela se produit. Des embryons d'étoiles apparaissent en premier lieu dans des filaments et de la poussière et du gaz brillants drappés dans la galaxie. Cela forme des chaînes de nurseries stellaires, de plusieurs dizaines d'années lumière de long, enroulant la galaxie dans un réseau d'étoiles naissantes.


    Herschel surveille aussi l'espace profond au delà de notre galaxie, et a mesuré la lumière infrarouge de milliers d'autres galaxies, dispersées au travers des milliards d'années lumière de l'Univers. Chaque galaxie apparait comme une piqure d'épingle mais leur brillance permet aux astronomes de déterminer le taux d'étoiles qui y naissent. Pour parler simplement, plus la galaxie est lumineuse, plus il y a d'étoiles à s'y former.

    Herschel a aussi bousculé nos précédentes interprétations en montrant que les galaxies évoluent durant les temps cosmiques plus vite qu'on ne le pensait. Les astronomes pensaient que les galaxies formaient des étoiles à à peu près le même taux durant les 3 derniers milliards d'années. Herschel démontre que cela est faux.

    Dans le passé, il y avait beaucoup plus de galaxies appelées 'starburst' qui formaient des étoiles de 10 à 15 fois le taux que nous constatons dans la Voie Lactée. Mais ce qui déclanche cette activité frénétique n'est pas complètement compris. "Herschel va maintenant nous donner la possibilité d'enquêter sur les raisons de ce comportement", dit Steve Eales, de l'université de Cardiff au Royaume Uni.

    Herschel est aussi le premier instrument pour la détection des plus petites formes de la matière : les molécules. Il a réalisé la première découverte dans l'espace d'un nouvel 'état' de l'eau. Elle est électriquement chargée et à l'inverse des états plus familiers nommées "eau solide", "eau liquide" et "vapeur gazeuse", elle ne se produit pas naturellement sur Terre. Dans les nuages entourrant les étoiles naissantes, cependant, la lumière ultraviolette se déplace à travers le gaz, et cette irradiation peut arracher un électron à la molécule d'eau et la laisser avec une charge électrique.

    "La détection d'eau ionisée gazeuse est arrivée comme une surprise", dit Armold Benz de l'ETH de Zurich. Cela nous montre qu'il se produit des processus violents durant les premières phases de naissance qui conduisent à des radiations très énergétiques au travers du nuage."

    De la plus grande galaxie à la plus petite molécule, de nombreux résultats de Herschel sont présentés à la communauté scientifique au Symposium des Premiers Resultats de Herschel, ESLAB 2010, qui se tient cette semaine au centre de recherche et de technologie spatiale ESTEC de l'ESA à Noordwijk aux Pays-Bas.

    "Ce sont encore les premiers jours pour Herschel et ceci n'est que le commencement de toute la science que nous allons obtenir dans les années à venir", dit Göran Pilbratt, scientifique de l'ESA pour le projet Herschel.
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