Statut LE mirage du Statut avancé a fini donc par exploser. Au-delà des sourires de circonstance affichés début mars par Zapatero, Abbas El Fassi, le projet prometteur se heurte finalement au principe de réalité. Rabat ne peut feindre de ne pas capter le message européen. Cette fois-ci les critiques n’émanent ni des parlementaires socialistes du PSOE espagnol, ni de députés exotiques scandinaves. C’est bien la Commission européenne qui est à l’origine du coup de semonce. Et il faut avoir le courage de ne pas le trouver exagéré.
Les critiques sur la justice, le chômage des jeunes ne nous surprennent guère. Ceux sur la sous-couverture médicale s’apparentent à de durs réveils, tellement nous semblions bercés ces dernières années par l’illusion de réforme hospitalière, d’AMO. Chantiers qui en réalité ne sont pas encore arrivés à gommer des années d’indigence en matière de santé publique. Au-delà des contraintes propres à chaque front, c’est surtout la fragilité de l’architecture de certaines réformes qui préoccupe. Beaucoup d’initiatives ont abouti à des saupoudrages incohérents. Du coup, les objectifs fixés dans le cadre du Statut avancé, et qui sont reformulés aujourd’hui, sont restés à bien des égards lettre morte. Donner plus d’argent à la justice, par exemple, doper ses indicateurs de production sans soigner la formation des magistrats, fluidifier certaines procédures, c’est verser de l’eau sur du sable.
En clair, le Maroc est invité à purger ses poches de risques. Bien entendu, ce diagnostic concerne la moitié vide du verre. Pour la moitié pleine, visiblement pas assez promue auprès des instances européennes, le reproche doit cibler notre diplomatie, notre parlement, peu convaincants. Le partenaire historique de l’UE est invité, courtoisement certes, à crédibiliser ses engagements. C’est un préalable pour avancer dans le statut.
Mohamed Benabid
Les critiques sur la justice, le chômage des jeunes ne nous surprennent guère. Ceux sur la sous-couverture médicale s’apparentent à de durs réveils, tellement nous semblions bercés ces dernières années par l’illusion de réforme hospitalière, d’AMO. Chantiers qui en réalité ne sont pas encore arrivés à gommer des années d’indigence en matière de santé publique. Au-delà des contraintes propres à chaque front, c’est surtout la fragilité de l’architecture de certaines réformes qui préoccupe. Beaucoup d’initiatives ont abouti à des saupoudrages incohérents. Du coup, les objectifs fixés dans le cadre du Statut avancé, et qui sont reformulés aujourd’hui, sont restés à bien des égards lettre morte. Donner plus d’argent à la justice, par exemple, doper ses indicateurs de production sans soigner la formation des magistrats, fluidifier certaines procédures, c’est verser de l’eau sur du sable.
En clair, le Maroc est invité à purger ses poches de risques. Bien entendu, ce diagnostic concerne la moitié vide du verre. Pour la moitié pleine, visiblement pas assez promue auprès des instances européennes, le reproche doit cibler notre diplomatie, notre parlement, peu convaincants. Le partenaire historique de l’UE est invité, courtoisement certes, à crédibiliser ses engagements. C’est un préalable pour avancer dans le statut.
Mohamed Benabid
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