Bouteflika ne cache plus son divorce avec son gouvernement
Sonia Lyes
C’est une nouvelle confirmation que le président Bouteflika boude de plus en plus son gouvernement, y compris les ministres réputés proches de lui comme Hamid Temmar. Mercredi, le chef de l’Etat reçevait à Alger le ministre du Développement économique du gouvernement de l'émirat d'Abou Dhabi (Emirats arabes unis), Nacer Ben Ahmed Al-Souidi. Et contrairement aux usages, aucun ministre du gouvernement Ouyahia n’a assisté à la rencontre. Pourtant, M. Al-Souidi était venu en Algérie à la tête d'une importante délégation pour étudier des opportunités d’investissements notamment avec son homologue Hamid Temmar.
Ce nouveau message du président Bouteflika intervient cinq jours après avoir boudé le premier ministre Ahmed Ouyahia et plusieurs membres du gouvernement au stade du 5 juillet, lors de la finale de la Coupe d’Algérie. Le 1er mai, M. Bouteflika avait regardé seul le match, à l’écart de son premier ministre. A son arrivée au stade du 5 juillet, le président Bouteflika a été accueilli par un comité composé exclusivement de responsables militaires : le général-major Abdelmalek Guenaizia, ministre délégué auprès du ministre de la Défense, et plusieurs généraux et colonels de l'armée nationale. Aucun responsable du gouvernement ne figurait dans le comité d'accueil.
En Algérie, tout le monde le sait : personne ne peut prétendre connaître les intentions du président. Le remaniement ministériel, annoncé à plusieurs reprises par la presse depuis plus d’un an, n’est toujours pas intervenu. Mais c’est la première fois depuis 1999 que le chef de l’Etat boude aussi clairement son gouvernement. Le dernier Conseil des ministres remonte au 30 décembre dernier. Depuis, il a réduit ses rencontres avec les membres de son gouvernement, y compris les ministres considérés comme proches du chef de l’Etat.
Mais cette bouderie est-elle conjoncturelle ou débouchera-t-elle sur un changement dans les prochains jours ? Une chose est sûre : un remaniement ministériel apparait de plus en plus compliqué dans le contexte actuel. Plusieurs ministres sont directement liés à des scandales de corruption. Et les possibilités d’ouverture en direction de personnalités restées en dehors des commandes restent faibles. Quand on voit que la désignation d’un nouveau PDG à la tête d’une entreprise publique ou du futur DGSN peut prendre plusieurs mois, on peut déduire qu’un changement profond dans le gouvernement va nécessiter des mois de tractations. Des tractations qui n’ont pas encore commencé.
TSA
Sonia Lyes
C’est une nouvelle confirmation que le président Bouteflika boude de plus en plus son gouvernement, y compris les ministres réputés proches de lui comme Hamid Temmar. Mercredi, le chef de l’Etat reçevait à Alger le ministre du Développement économique du gouvernement de l'émirat d'Abou Dhabi (Emirats arabes unis), Nacer Ben Ahmed Al-Souidi. Et contrairement aux usages, aucun ministre du gouvernement Ouyahia n’a assisté à la rencontre. Pourtant, M. Al-Souidi était venu en Algérie à la tête d'une importante délégation pour étudier des opportunités d’investissements notamment avec son homologue Hamid Temmar.
Ce nouveau message du président Bouteflika intervient cinq jours après avoir boudé le premier ministre Ahmed Ouyahia et plusieurs membres du gouvernement au stade du 5 juillet, lors de la finale de la Coupe d’Algérie. Le 1er mai, M. Bouteflika avait regardé seul le match, à l’écart de son premier ministre. A son arrivée au stade du 5 juillet, le président Bouteflika a été accueilli par un comité composé exclusivement de responsables militaires : le général-major Abdelmalek Guenaizia, ministre délégué auprès du ministre de la Défense, et plusieurs généraux et colonels de l'armée nationale. Aucun responsable du gouvernement ne figurait dans le comité d'accueil.
En Algérie, tout le monde le sait : personne ne peut prétendre connaître les intentions du président. Le remaniement ministériel, annoncé à plusieurs reprises par la presse depuis plus d’un an, n’est toujours pas intervenu. Mais c’est la première fois depuis 1999 que le chef de l’Etat boude aussi clairement son gouvernement. Le dernier Conseil des ministres remonte au 30 décembre dernier. Depuis, il a réduit ses rencontres avec les membres de son gouvernement, y compris les ministres considérés comme proches du chef de l’Etat.
Mais cette bouderie est-elle conjoncturelle ou débouchera-t-elle sur un changement dans les prochains jours ? Une chose est sûre : un remaniement ministériel apparait de plus en plus compliqué dans le contexte actuel. Plusieurs ministres sont directement liés à des scandales de corruption. Et les possibilités d’ouverture en direction de personnalités restées en dehors des commandes restent faibles. Quand on voit que la désignation d’un nouveau PDG à la tête d’une entreprise publique ou du futur DGSN peut prendre plusieurs mois, on peut déduire qu’un changement profond dans le gouvernement va nécessiter des mois de tractations. Des tractations qui n’ont pas encore commencé.
TSA
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