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Amirouche :"Voulait secouer ceux qui vivaient dans le confort de ghardimaou et nador"

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  • Amirouche :"Voulait secouer ceux qui vivaient dans le confort de ghardimaou et nador"

    Rachid adjaoud, officier de l’aln et secrétaire du colonel amirouche :«il voulait secouer ceux qui vivaient dans le confort de ghardimaou et nador»
    Dans votre édition du lundi 3 mai 2010, un large espace a été accordé à M. Benachenhou pour traiter des problèmes de Wilaya III et de son chef, le colonel Amirouche. M. Benachenhou m’a cité dans son écrit à deux reprises. Il a fait référence à des déclarations faites à un journaliste, M. Aït Ouakli Wahib, publié dans le quotidien L’Expression il y a déjà quelques années.


    Evidemment, M. Benachenhou a choisi les morceaux de ma déclaration qui lui conviennent le mieux pour étayer ses écrits pour ternir l’image de la Wilaya III. Il se porte même juge et partie pour faire endosser au colonel Amirouche de graves erreurs dans l’affaire de la «Bleuite». Je n’ai pas eu le privilège de connaître ce Monsieur dans les maquis de la Wilaya III, je ne l’ai jamais vu au cours d’une cérémonie au musée d’Ifri, ni à une quelconque cérémonie commémorant l’anniversaire de la mort de Si Amirouche et Si Haouès à djebel Thameur. Je n’ai pas encore compris, un demi-siècle après leur décès, ce que visent M. Benachenhou et ses amis ? Les héros de la Révolution n’ont pas besoin d’éloges, encore moins d’avocats pour les défendre, mais de lucidité et d’honnêteté de la part des vivants. Dans le fond, vous insinuez que dans l’affaire de la «Bleuite», les services français n’avaient eu aucun rôle. Ce serait une pure invention du colonel Amirouche pour se débarrasser de mille huit cent cadres de l’ALN comme l’ont dit avant vous des officiers coloniaux. Pourquoi accordez-vous plus d’importance aux déclarations du capitaine Leger et pas aux archives de la Wilaya III que chacun peut consulter ? Mais il paraît qu’elles ne sont plus disponibles. Qui voulez-vous convaincre que le combat d’Amirouche qui a fédéré les maquis se réduit à la «Bleuite» ? En fait, toute votre démarche vise cet objectif, pourquoi ? Des écrivains et journalistes d’outre-Méditerranée que nous n’avons jamais vus et qui ne nous ont jamais entendus pour écrire l’histoire de la guerre de Libération malgré toute notre disponibilité, continuent d’écrire «debout» et en sens unique, à leur seul avantage et celui de leurs proches. M. Benachenhou, le colonel Amirouche, en se rendant en Tunisie en ce mois de mars 1959 avec son frère Haouès, avait le cœur bien gros. Ce n’est certainement pas pour aller se reposer à «Carthage ou Hammamet» mais pour remuer ceux qui se prélassaient dans le confort à Ghardimaou et Nador. En partant, il a rassemblé ses cadres à Akfadou, il a donné ses conseils et consignes, il a laissé 12 000 hommes entre moudjahidine et moussebline et il nous quitte en pleurant. Le destin a voulu que son itinéraire s’arrêtât à Boussaâda avec Si Haouès, pourquoi donc vous défendez l’indéfendable sur son décès et sur son itinéraire ? Si Amirouche aurait-il survécu en arrivant à Tunis ? M. Benachenhou, pendant que les maquisards de l’intérieur affrontaient les opérations «Jumelles», «Pierres précieuses» et autre «Bleuite», l’armée française montait ses lignes électrifiées de barbelés et de mines, alors qu’une armada de l’ALN se reposait tranquillement derrière les frontières pour préparer «l’avenir». Ce n’est qu’une fois ces barrages achevés que quelques compagnies de djounoud sont envoyées et sacrifiées, car rares sont ceux qui arrivent en Algérie. La ligne «Morice» était pratiquement infranchissable. C’est dur, très dur de parler maintenant de cette partie de notre histoire, mais parlons-en sereinement entre nous comme des grands, sans haine ni passion d’où tout esprit régionaliste sera exclus. Ce débat alors ne profitera qu’à notre peuple. Jeune officier à l’époque du départ de Si Amirouche, j’ai ressenti toute la douleur de cette absence et l’affliction de son décès avec Si Haouès à Boussaâda, nos appels de détresse deviendront encore plus inaudibles après la disparition de ces deux chefs de la Révolution. Je me suis permis à l’époque de l’opération «Jumelles» d’adresser au GPRA une lettre par laquelle je retraçais le désarroi dans lequel se trouvaient les maquis de l’intérieur, cette lettre n’aura pas plus d’échos que nos nombreux appels de détresse précédents (voir livre de Mohamed Harbi Le FLN de 1954-1962pages 108 et 109). En 1962, il ne resta que 4 000 moudjahidine sur les 12 000 laissés par Si Amirouche avant son départ en Tunisie. Les différentes opérations ont consumé 8 000 hommes devant l’indifférence de ceux qui, en 1962, ont pris l’Algérie indépendante dans le sang. Et puisque beaucoup accordent plus d’intérêt à l’affaire de la «Bleuite», l’affaire «Oiseau bleu» montée par Krim Belkacem au début de la Révolution mérite qu’on s’y arrête pour la mémoire. Je voudrais conclure en disant qu’il y a un problème dans le cas de Amirouche : ceux qui l’ont côtoyé l’ont admiré, respecté et pleuré comme le peuple. Ceux qui ont fait le maquis au Maroc ou à Tunis et qui parlent de lui aujourd’hui sont submergés par la haine. Il doit y avoir deux Amirouche.

    R. A. (Le Soir d'Algérie).
    Il y a des gens si intelligents que lorsqu'ils font les imbéciles, ils réussissent mieux que quiconque. - Maurice Donnay

  • #2
    Bien parlé.....la classe.

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