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La capitale est devenue un grand «souk»

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    LES TROTTOIRS SQUATTÉS DE FORCE PAR LES VENDEURS
    La capitale est devenue un grand «souk»



    Commerçants peu scrupuleux, vendeurs à la sauvette, petits et grands métiers, herboristes, portables...tout y est!

    Lequel d’entre nous n’a-t-il pas fulminé, une fois au moins, contre les commerçants qui envahissent les étroits trottoirs d’Alger, notamment dans les anciens quartiers comme le centre-ville qui enserre la citadelle turque de la Casbah. Souvent, en effet, il faut avancer à cloche-pied ou jouer à la «marelle» pour marcher sur les trottoirs d’Alger sans trébucher sur un objet quelconque, un article exposé, un contenant, une chaise...
    Le commerçant audacieux ne s’arrête pas là. Il se permet même de squatter la chaussée en utilisant une échelle, un tabouret, parfois un carton ou un séchoir à linge...selon son activité. Ce faisant, il accapare ainsi, d’autorité, un espace public de stationnement pour y exposer sa marchandise ou tout simplement pour mieux faire valoir sa «vitrine».
    Cette pratique apporte par ailleurs de l’eau au moulin de la «mafia» des parkings sauvages qui rendent la vie impossible aux pauvres automobilistes qui ont eu l’audace de s’aventurer en ville. Certes, la configuration de la ville moderne d’Alger intra-muros, construite il y a plus d’un siècle, ne permet pas de contenir aisément le flux important des piétons qui sillonnent les grandes et petites artères.
    Cependant, il y a lieu, on ne peut s’en empêcher, de comparer cette situation à d’autres villes, européennes en particulier, dont le plan d’urbanisme est parfois plus ancien que celui d’Alger.
    Dans ces villes, où pullule tout au long de l’année une multitude de touristes étrangers et nationaux venus de toutes parts, le respect de la réglementation de la circulation automobile et piétonnière, jouit scrupuleusement d’une «considération culturelle», clé de toutes les attitudes et comportements citoyens.
    On ne verra jamais un commerçant exposer sa marchandise sur le trottoir au-delà de la surface autorisée. La police communale est omniprésente pour y mettre un holà exécutif et le contrevenant est passible d’une contravention non négligeable. Il faut dire aussi que le citoyen de ces grandes villes européennes ne reste pas passif devant de telles situations. Conscient de son implication directe en tant que citoyen, il aide même la police en dénonçant verbalement de tels abus ou en s’organisant en comités de quartiers ou autres associations de défense du citoyen.
    A Alger, comme dans toutes les grandes villes du pays, nombreux sont ceux qui sont conscients de cet aspect peu reluisant de notre savoir-être. «C’est culturel» se plaisent-ils à reconnaître et dénoncer. Mais l’appât du gain l’emporte chez les commerçants répréhensibles et l’apathie néfaste de la population dite «urbaine», dont la majorité en se cantonnant encore dans ses réflexes ruraux, fait le reste. Elle conforte à s’y méprendre, le comportement de ces commerçants et les désagréments qu’ils causent à la fluidité de la circulation piétonnière en ville. Quand ce ne sont pas des vendeurs, ce sont carrément des métiers qui s’installent.
    On y retrouve des mécaniciens, des menuisiers, des fabricants de tamis, des cordonniers, des vanniers, des réparateurs de...etc. Ces gros bras du commerce, bien installés dans leurs boutiques ne sont pas les seuls à squatter impunément les trottoirs. Pour s’en défendre, ils accusent ces petits vendeurs d’agression ouverte en les incriminant de ne pas payer d’impôts et par là, gênant leur commerce en écoulant souvent les mêmes articles qu’eux-mêmes vendent. Il est notoire que pour occuper un emplacement prisé de vente, près d’une gare, d’un marché, d’une station de bus...il faut mettre la main à la poche et verser une «chippa» (une dîme) au vendeur précédent...Incroyable, mais vrai!
    A cette gêne permanente s’ajoute, dans les ruelles adjacentes aux grandes voies centrales, ce, pour insuffisance de parkings, le stationnement sauvage sur les trottoirs, ce qui complique davantage la circulation des piétons, contraints de marcher sur la chaussée entravant encore plus la circulation automobile et s’exposant à un danger permanent, surtout pour les écoliers qui font fi de toute règle de prudence.
    Les petits étals à cigarettes trouvent leur place tout comme celles de bonbons ou de cacahuètes dont l’étal s’est enrichi, de nos jours, d’un petit radiateur branché à même une bouteille de gaz, une bombe à retardement, pour maintenir croustillantes les cacahuètes dont la fraîcheur est parfois douteuse. Ils ne sont pas les seuls. Les marchands de vêtements à la sauvette pullulent. Le «made in» fait fureur, y compris les produits chinois qui ont aujourd’hui pignon sur rue (c’est le cas de le dire) malgré leur mauvaise qualité masquée par un certain design rococo tant prisé par le citoyen lambda. Il a été vérifié que certains commerçants pratiquent eux-mêmes cette méthode de vente sur les trottoirs en cédant leur marchandise à des petits vendeurs qui l’écoulent à quelques mètres de leur devanture.
    Les herboristes s’y mettent aussi faisant revivre cette profession jadis respectée qui n’était réservée qu’aux connaisseurs. Tout ce beau monde s’approprie, hélas, tous les espaces opportuns, faisant des rues commerçantes de toutes les grandes et moins grandes villes du pays ce qu’elles sont devenues aujourd’hui.
    Pourtant, des lois existent et les APC se doivent de les faire respecter pour faire d’Alger, une capitale digne de ce nom, devenue hélas, un vrai «grand bazar» ou un «souk» dignes des «Mille et Une Nuits»...Et la spirale continue.
    A moins que nos élus ne prennent le taureau par les cornes.
    L'expression
    Mieux vaut un cauchemar qui finit qu’un rêve inaccessible qui ne finit pas…
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