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Décharge de Oued Smar: un site à dépolluer

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  • Décharge de Oued Smar: un site à dépolluer

    La dépollution du site de la décharge d'Oued Smar est annoncée depuis déjà quelques années mais comme l'arlésienne, on ne voit rien venir et sa dépollution est reportée sans cesse. Ce qui fait lorsqu'on annonce sa dépollution pour 2009 les chiffoniers pour qui elle est une mine d'or ne sourcillent pas. Pourtant c'est une gigantesque poubelle à ciel ouvert porteuses de mille maux toxiques pour tous ceux qui la cotoient , mais qui s'en soucie?

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    Avec la fin de la décharge de Oued Smar, les chiffonniers perdront leur aubaine. Cette immense poubelle est une véritable mine d’or dont ils vivent le plus normalement du monde. Ils sont les derniers à croire que ce dépotoir sera éliminé un jour.

    Les annonces n’ont aucun effet sur eux, on leur avait dit la même chose en 1987, il y a presque vingt ans. En septembre 1996, le Conseil du gouvernement avait décidé une série de mesures visant à mieux protéger le site d’Oued Smar en contrôlant plus rigoureusement son accès et en appliquant des méthodes plus efficientes d’organisation et d’exploitation. Il n’en fut rien. Plus récemment, nombreux sont ceux qui pensaient que Oued Smar a été fermée en 2005. Finalement, l’échéance est à nouveau reportée à 2009. La plaie d’Alger ne se soigne pas aussi facilement.

    Ouverte officiellement en 1978, sur une trentaine d’hectares, pour y acheminer les ordures de quatre wilaya de la région d’Alger, elle continue, aujourd’hui encore, de recevoir chaque jour une quantité indéterminée de déchets, ménagers et industriels, transportés par une noria de camions appartenant à Net Com, une entreprise publique, ou à des entreprises privées. En s’approchant de l’aéroport Houari Boumédiène, sur l’autoroute, si un nuage noir masque le ciel, pendant que sachets en plastique, papiers épars et cartons, mêlés aux poussières, s’envolent au gré du vent, c’est que la décharge de Oued Smar n’est pas loin. On est à quelque 15 km du centre d’Alger.

    Elle se devine aux mouettes qui la survolent et au risque aviaire qu’elles créent pour les avions. Les fumées dégagées par l’auto-incinération continuelle des déchets et l’odeur pestilentielle qui se dégage de ce lieu, témoignent de la vitalité de cette décharge.

    Le site avait été choisi sur des terres domaniales à vocation agricole, sur un terrain supposé imperméable car il faisait partie d’une ancienne carrière d’argile. Une décision prise sans l’étude d’impact préalable. Résultat : les infiltrations pluviales entraînent des polluants chimiques et microbiens vers la nappe aquifère.

    Ce sont les riverains de la décharge qui paient le prix de ce choix. Saturée depuis bien longtemps, cette décharge est devenue un immense dépotoir à l’aspect sauvage, dangereux et repoussant où l’on trouve une extraordinaire densité de rongeurs et d’insectes, entouré de centaines de dépotoirs sauvages éparpillés dans la capitale, à l’image des décharges qui ont fait irruption aux Eucalyptus et dans la zone du Hamiz, à l’est d’Alger. A Oued Smar, les collines de déchets s’élèvent jusqu’à plus de 20 mètres de haut et leur combustion spontanée ininterrompue dégage toutes sortes de gaz toxiques ou hautement toxiques : méthane, dioxyde de soufre, dioxyde de carbone, hydrocarbures chlorés, benzène,... ainsi que des poussières nocives de diverses compositions. Aucune indication précise n’a jamais été donnée quant à l’impact, sur la santé, de l’émission de dioxines, provoquée par la combustion des déchets. Pourtant, ce sont des substances cancérigènes et c’est bien ce risque qui a motivé la promulgation d’une réglementation très stricte concernant l’utilisation et la manipulation des appareils contenant des askarels. Personne ne semble s’en inquiéter.

    A n’importe quelle heure de la journée, on peut voir des enfants-chiffonniers âgés de 10 ans et plus, côtoyant des adultes affairés à récupérer presque tout : le bois, le verre, les chiffons et tissus, le plastique, le caoutchouc, le nylon, le fer, cuivre, plomb, aluminium. Ils ramassent les chiffons et tissus, le plastique, le caoutchouc, le nylon, le fer, cuivre, plomb, aluminium. Ils prennent d’assaut les camions qui arrivent quotidiennement sur la décharge et procèdent au tri des ordures avant qu’elles ne soient jetées en «pâture» au bulldozer. Ces déchets sont achetés sur place par des «récupérateurs», véritables «hommes d’affaires» qui habitent et vivent souvent sur le site même de la décharge, dans des baraques hâtivement construites.
    Leur métier : réinjecter dans les processus de production les déchets et matières recyclables, comme ces bidons et jerricans refilés à une usine de plastique, et revendre en l’état dans les marchés aux puces, les produits manufacturés encore intacts.

    Les conséquences connues sur la santé : maladies respiratoires (asthme, bronchite,...), allergies cutanées, irritations oculaires et nasales. Elles constituent un grand pourcentage des consultations de l’hôpital Zemirli qui reçoit des personnes habitant à Oued Smar et aux alentours, c’est à dire El Harrach, Dar el Beida et Bab Ezzouar. Des médecins ont établi sans équivoque le lien entre ces affections et la présence de la décharge. Existe-t-il des cas de cancers, cutané ou pulmonaire, et quel serait leur rapport avec la décharge ? On ne le sait pas.

    Par la nouvelle république
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