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Manipulations, anathème, Parti pris sur la guerre de libération : Les mises en garde

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  • Manipulations, anathème, Parti pris sur la guerre de libération : Les mises en garde

    Si le livre de Saïd Sadi sur la mort des deux colonels historiques, Amirouche et Si El Haouès, n’a pas manqué de déclencher une vive polémique politico-historique, il reste qu’il n’en pose pas moins, par ailleurs, la délicate problématique de la frontière éthique et déontologique qui sépare le sujet de l’histoire de la chose politique. Jusque-là très largement « squatté » par des acteurs politiques, le débat ô combien sensible autour d’une des phases les plus déterminantes de la guerre de Libération nationale, en ce que cette période a connu de tensions et de crises majeures, mérite d’être relayé, sinon pris en charge par des historiens dont c’est la profession sacerdotale même. L’entrée en scène de Ali Kafi, colonel de la Wilaya II historique, relance de plus belle la controverse sur un des points de l’histoire où notamment le politique le dispute outrageusement aux faits historiques. Ali Kafi, lors de l’entretien qu’il a accordé à quelques titres de la presse nationale, dans un moment de « colère », a critiqué les historiens en termes virulents, leur reprochant de n’avoir pas trop fait pour faire jaillir la vérité historique.

    Le jugement est trop dur, d’autant plus que l’historien, en Algérie, rencontre d’insurmontables obstacles, souvent politiques, qui se dressent devant lui. Joint par téléphone, Mohamed Harbi, historien de renom, a affirmé : « Nous assistons à une fréquentation instrumentale de l’histoire. » Pour lui, elle « doit participer à la construction et à l’affermissement de la nation et non le contraire ». Commentant l’épineuse question liée à l’assassinat de Amirouche soulevée par Saïd Sadi, il soutient : « En aucun cas, le livre ne met en évidence le contexte dans lequel s’est déroulé l’assassinat de Amirouche et de Si El Haouès. » Et d’affirmer que « les éléments avancés ne sont pas démontrables ». M. Harbi déplore l’embrigadement des archives. « De toute manière, les archives sont réellement fermées. Si on disposait d’archives – celles des gouvernements successifs et du Comité de coordination et de l’exécution (CCE) – le débat serait tout autre. »

    Le risque de retourner à 1959
    Selon Daho Djerbal, maître de conférences à l’université d’Alger, les obstacles qui se dressent devant l’écriture de l’histoire « se situent au niveau des sources écrites et des archives diverses ». Pour étayer son propos, il a énuméré toutes les difficultés que rencontre l’historien : « Il y a les sources de l’armée française, conservées dans les Services historiques de l’armée de terre à Vincennes (SHAT). Il y a des documents concernant la Bleuite, des rapports d’officiers des services du 2e et du 5e Bureau et des états-majors de régions. En tout cas, tous les tenants et les aboutissants des opérations d’intoxication menées par l’armée et le pouvoir colonial durant la guerre de Libération. Ces archives ne sont pas encore accessibles. » « Il y a également des documents pris par l’armée française sur les officiers ou djounoud de l’ALN ou encore les minutes des écoutes d’émissions de radio de l’ALN captées et décodées par l’armée française qui pourraient nous informer sur les conditions dans lesquelles les positions de Amirouche et Si El Haouès auraient pu être localisées. Ces documents aussi ne sont pas accessibles. D’autres documents détenus par les anciens officiers du MALG ou ceux de la Wilaya III ou d’autres Wilayas ne sont pas accessibles au public », a-t-il indiqué. Ce dernier met en cause aussi l’inaccessibilité aux archives nationales. « L’accès aux archives nationales algériennes est soumis à réserve systématique. Tout se passe comme s’il s’agissait d’un bien privé de l’Etat, alors qu’il relève du domaine public national. Les archives de l’ALN comme celles de l’EMG, des deux COM de l’Est et de l’Ouest sont au niveau du ministère de la Défense nationale. Personne ne sait, à ce jour, quel sort leur est réservé », a-t-il regretté.
    Daho Djerbal, un historien dont l’engagement est connu et reconnu, ne s’est pas interdit de nous livrer son appréciation sur la contribution du livre de Saïd Sadi à l’écriture ou à la réécriture de l’histoire de la guerre d’indépendance. « Il ne faut pas oublier de mentionner que le livre de Saïd Sadi n’est pas nouveau en la matière. Ces dernières années, il y a plusieurs auteurs qui ont écrit sur la Wilaya III historique ou sur Amirouche en se basant sur des témoignages et divers documents. D’autres sont à paraître. Là aussi, comme sur d’autres problèmes sensibles, il faut consulter l’ensemble des sources et témoignages, et procéder à des recoupements avant d’arriver à avancer une quelconque hypothèse », a-t-il analysé avant d’asséner : « Toute vérité en histoire n’est que provisoire dans l’attente de nouvelles sources venant la confirmer ou l’infirmer. » Ainsi a-t-il considéré, comme pour loger tout le monde à la même enseigne (rectitude d’historien ?), qu’il est « facile de spéculer sur tel ou tel évènement, mais jusque-là les intervenants de part et d’autre n’ont pas exhibé les documents authentifiés pouvant accréditer leurs propos ».
    D. Djerbal met en garde, sans rire, contre « le risque d’être encore une fois victimes de nos sources et nous inscrire contre notre gré dans le prolongement de l’entreprise d’intoxication qui avait commencé en 1958 et 1959 avec l’affaire de la Bleuite. Si l’on n’authentifie pas les documents entre les mains de telle ou telle personne et si l’on ne fait pas les recoupements indispensables, on risque de se retrouver devant une situation identique à celle de 1959 et d’ouvrir la voie à de nouvelles purges, représailles ou règlements de comptes », a-t-il averti. « A ce jour, aucune recension n’a été faite des officiers et djounouds victimes des purges internes ou de luttes intestines non seulement dans la Wilaya III mais dans l’ensemble des Wilayas du pays », témoigne-t-il. Se disant attaché au respect scrupuleux des champs de compétence du politique et de l’histoire, Daho Djerbal plaide pour une séparation nette des deux domaines. « Il faut, me semble-t-il, séparer le débat politique du travail de l’historien. Ce dernier n’a pas à prendre parti dans des disputes dont les tenants et les aboutissants échappent au plus grand nombre. On interpelle çà et là les historiens en les traitant même de lâches, mais il faut savoir que certains d’entre eux sont interdits de parole, éloignés des procédures d’examination et de sélection universitaires, ou leurs travaux soumis à la censure durant des années. Beaucoup font leur travail d’historien, publient quand ils le peuvent dans leur propre pays ou à l’étranger, forment des générations de jeunes historiens ou contribuent à l’édition de mémoires de beaucoup de militants et cadres du mouvement national dans l’anonymat le plus total ». Pour M. Djerbal, « il faut savoir faire la part entre le bon grain et l’ivraie ». De quoi convaincre Ali Kafi.

    L’autocensure des années de plomb sévit encore
    En plus de « l’inaccessibilité et la non-communicabilité des archives en Algérie qui dorment d’un sommeil paisible dans les rayonnages des centres d’archives publics » et ce, malgré la législation en vigueur, Mohamed El Korso, chercheur à l’Institut d’histoire, a évoqué, lui, un des obstacles majeurs à l’écriture de l’histoire. L’autocensure. « Il y a l’autocensure héritée des années de plomb que le chercheur traîne malgré lui. Elle est liée à un ensemble d’études dominantes qui font dans l’apologie et d’un discours politico-historique qui balise les espaces permis. Autrement dit, les espaces à ne pas dépasser sous peine d’être l’objet d’une critique à la limite de l’invective. Elle devient un obstacle majeur. » « L’archive reste une arme à double tranchant qui nécessite un traitement critique surtout quand elle émane du 5e Bureau. » Il a souligné, par ailleurs, que « le silence assourdissant des témoins qui, quand il livrent leurs témoignages, le font de manière sélective préférant une nationalité étrangère à la nationalité algérienne ». La polémique provoquée par le livre de Sadi pourra un tant soit peu combler cette faille ? « Toute polémique est, en soit, positive parce qu’elle nous pose des questions. Le danger, c’est l’instrumentalisation directe ou indirecte, volontaire ou involontaire du produit historique », a averti M. El Korso.

    Par Hacen Ouali
    El Watan 11/05/2010
    "Je suis un homme et rien de ce qui est humain, je crois, ne m'est étranger", Terence

  • #2
    Quelques passages clés :
    ...il est « facile de spéculer sur tel ou tel évènement, mais jusque-là les intervenants de part et d’autre n’ont pas exhibé les documents authentifiés pouvant accréditer leurs propos »
    D. Djerbal met en garde, sans rire, contre « le risque d’être encore une fois victimes de nos sources et nous inscrire contre notre gré dans le prolongement de l’entreprise d’intoxication qui avait commencé en 1958 et 1959 avec l’affaire de la Bleuite. Si l’on n’authentifie pas les documents entre les mains de telle ou telle personne et si l’on ne fait pas les recoupements indispensables, on risque de se retrouver devant une situation identique à celle de 1959 et d’ouvrir la voie à de nouvelles purges, représailles ou règlements de comptes »
    La polémique provoquée par le livre de Sadi pourra un tant soit peu combler cette faille ? « Toute polémique est, en soit, positive parce qu’elle nous pose des questions. Le danger, c’est l’instrumentalisation directe ou indirecte, volontaire ou involontaire du produit historique », a averti M. El Korso.
    "Je suis un homme et rien de ce qui est humain, je crois, ne m'est étranger", Terence

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    • #3
      Bel article bien écrit.

      Oui, il faut différencier les deux types de bouquin :

      1/ écriture par un des acteurs de sa version des faits, forcément partiale, parfois mythomaniaque (les Mémoires et autre) et sélectives.

      2/ écriture par un historien professionnel, eux mêmes non exempts d'a-priori mais on peut penser que moins.

      De plus les historiens sont formés à traiter les sources, savoir quelle degré de véracité leur donner et comment les recouper. De même les témoignages directs. Cela dit, beaucoup se contentent de reprendre un travail précédent.

      Exemple de véracité élastique : les fichages individuels type RG. Les fichages de la Stasi allemande étaient parfois surréalistes lorsqu'il s'agit de commentaire sur tel ou tel.

      En ce qui concerne le délai d'accès, il y a un compromis là dessus, sachant qu'un délai trop court peut entraîner la destruction pure st simple des documents écrits, par les acteurs voulant se protéger de leur vivant.

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      • #4
        Ce que je retiens :

        L’autocensure. « Il y a l’autocensure héritée des années de plomb que le chercheur traîne malgré lui. Elle est liée à un ensemble d’études dominantes qui font dans l’apologie et d’un discours politico-historique qui balise les espaces permis. Autrement dit, les espaces à ne pas dépasser sous peine d’être l’objet d’une critique à la limite de l’invective. Elle devient un obstacle majeur. »
        Il ne suffit pas que les historiens fassent leur travail, car eux même sont soumis volontairement ou involontairement aux diverses inerties qui caractérisent la vie politique, sociale, et philosophique en Algérie, càd la démagogie, les idéologies, le boumedienisme, ...etc.

        Il manque énormément (la plupart en l'occurence) d'ingrédients pour que la vérité soit. Ces ingrédients ne sont pas prêts de s'installer. Il y a peu d'espoir pour que la sauce prenne forme.

        Malheureusement, les algériens sont pressés de connaitre cette vérité; de là dépend tout leur avenir. Celui-ci est otage du mensonge politique de la part du pouvoir et ses satellites.

        Said Sadi a véritablement sentit ce besoin qui émane de la population. Parfois j'ai le sentiment qu'il vibre au rythme des évènements et de l'histoire. D'ailleurs je trouve qu'il est encore au rendez vous, ponctuel.

        Si je dois résumer la vie de Said Sadi, je dirais que la base de son combat se situe dans la suite de la plateforme de la soummam; ainsi pour faire aboutir l'histoire, il a commencé par la revendication berbériste et identitaire, ensuite il a entreprit la lutte politique. Il y a eu quelque peu échec en suivant ces deux voies. Aujourd'hui il se rend compte qu'il est important d'accoucher d'abord les vérité historiques, démasquer les imposteurs et les pilotes de la dérive pour peut être atteindre les objectifs fixés par le congrès de la soummam.

        Est ce que cette voie permettra au peuple de reprendre sa révolution, son histoire, ses repères et ses droits confisqués, bafoués et détournés. Tel est l'objectif que s'est fixé Sadi selon moi.

        Si cette voie échoue une nouvelle fois, Said Sadi ne s'arrêtera certainement pas là car obstiné et véritable combattant des temps moderne.
        Rebbi yerrahmek ya djamel.
        "Tu es, donc je suis"
        Satish Kumar; "Tout est lié, c'est le don qui est le lien naturel entre tout".

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        • #5
          Et [M. harbi] d’affirmer que « les éléments avancés ne sont pas démontrables
          C'est quand même le point crucial.

          Que Said Sadi, soit là sur une demande sociale forte, OK qui en douterait, mais le problème de société que je vois est que le taux de mythes, de mensonges et simplement d'à peu près, accumulés depuis l'indépendance, est si élevé en Algérie, qu'il est grand temps que les politiques, de tous bords, quel que soit leur respectabilité et honnêteté, levent le pied sur l'Histoire, et arrêtent de s'en servir, de s'en prévaloir, de s'en légitimer, de l'écrire.

          Sans un contre discours étayés par des historiens, ils ont les mains libres pour développer à leur guise, même honnêtement. Comme le rappelle Daho Djerbal, le problème, du moins pour l'Histoire récente, ce sont aujourd'hui les archives. Comme partout du reste.
          Dernière modification par Alain, 11 mai 2010, 12h01.

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          • #6
            Alain,

            Tu conviens que le débat démocratique et contradictoire est l'ingrédient nécessaire pour étaler la vérité.

            Même les historiens ont tendance à manipuler et falsifier l'histoire selon leurs convictions idéologiques et politiques.

            Pourquoi ferais je confiance aux seuls historiens dans un système où tout s'achète.

            Si eux aussi ne sont pas soumis aux instruments de mesure que sont la démocratie, le débat et la liberté d'expression, leurs écrits à mes yeux ne vaudront rien.

            Ce que fait Sadi sont des coups de force pour déclencher la réappropriation collective de l'histoire. Son but n'est pas seulement de révéler les histoires mais c'est aussi de sécouer le régime en place, mettre en évidence les pilotes de la dérive, casser l'idéologie, et peut être amorcer la révolution démocratique.

            Les débats qu'il génère ne sont pas le fait de la "démocratie" en Algérie puisque celle ci n'existe pas. Ils sont le fait d'une révolution qu'il a décidé.
            Dernière modification par Gandhi, 11 mai 2010, 15h09.
            Rebbi yerrahmek ya djamel.
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            Satish Kumar; "Tout est lié, c'est le don qui est le lien naturel entre tout".

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            • #7
              Je n'ai pas lu le livre de Saïd Sadi, mais si l'on en croit l'historien Mohamed Harbi: «les éléments avancés ne sont pas démontrables». Sadi s'est, à ma connaissance, principalement appuyé sur des témoignages d'acteurs réels ou prétendus des événements et des situations relatées. Le risque est donc grand qu'il soit tombé dans le travers signalé par Alain : "écriture par un des acteurs de sa version des faits, forcément partiale, parfois mythomaniaque (les Mémoires et autre) et sélectives."

              Quelle que soit la sympathie qu'il pourrait inspirer et quelles que soient les intentions (louables) qu'on pourrait lui prêter, Saïd Sadi est d'abord un homme politique qui défend un programme et qui a toujours clamé son opposition au "clan d'Oujda" (soit dit en passant : catégorie floue et sans pertinence). En plus, le parti qu'il préside n'arrive pas à se débarrasser de l'étiquette de parti à audience régionale (la Kabylie). Et cette audience serait même fortement mise en difficulté par d'autres mouvements politiques "régionaux".

              Il n'est donc pas étonnant que le livre suscite des suspicions quand aux intentions véritables de l'auteur. L'une des questions qui revient avec insistance dans certains milieux est : qu'est-ce que Sadi veut cacher ou faire oublier par son pavé dans la mare ?
              A-t-il fait œuvre d'historien ou d'homme politique ? Quels ont été ses objectifs véritables ?

              On dira que les critiques contre l'ouvrage sont pour l'essentiel ad hominem et donc irrecevables. Mais, d'après ce que l'on sait de l'ouvrage, à travers les articles de presse, Sadi a principalement travaillé sur l'affectif en axant son discours autour de personnalités politiques à fortes charges symboliques (Boumediene, Krim Belkacem, Boussouf, Amirouche, Bentobal, Ben Bella, etc.). Son ouvrage serait plutôt un réquisitoire contre certaines de ces personnalités (réputées anti-kabyles à tort ou à raison) et une apologie de Amirouche (colonel kabyle de l'ALN). Il devait, en homme avisé qu'il est, s'attendre à ce que les réactions aussi se situent intensément sur le terrain de l'affectif, avec mise en exergue de clivages de diversion.

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              "Je suis un homme et rien de ce qui est humain, je crois, ne m'est étranger", Terence

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              • #8
                Ces hommes dans l'ombre qui sortent une fois par millénaire pour défendre leurs idéologies, j'aimerais bien qu'il nous disent dans quelle ligné s'inscrit leur combat. Celui de Sadi est sous tous les projecteurs, son combat il le chante, il le dit, on le sait, on le voit, et il n'a pas l'intention de lâcher prise:


                Saïd Sadi : La plate-forme de la Soummam est une merveille de lucidité



                Intervenant à l’ouverture du séminaire de formation de la jeunesse du RCD qui s’est tenu les 18 et 19 août à l'auberge de jeunesse de Tigzirt (Tizi-Ouzou), le président du Rassemblement pour la culture et la démocratie a saisi l’occasion pour parler de l’histoire contemporaine du pays, notamment du congrès de la Soummam dont l’Algérie fête aujourd'hui le 53e anniversaire.
                Après la tenue, du 19 au 24 juillet dernier, de l’université d’été des étudiants militants, et poursuivant sa nouvelle stratégie, celle de l’organisation et la mobilisation de la jeunesse, le RCD a rassemblé durant deux jours la jeunesse militante pour un séminaire de formation. Devant quelques 200 jeunes militants, représentant 14 wilayas du centre du pays, le président du RCD, le docteur Saïd Sadi, est presque sorti de son rôle de chef de formation politique, pour endosser celui de professeur d’histoire. «Depuis 1962, le pouvoir parle au nom de la jeunesse et dit que cette dernière est l’avenir du pays. Nous, on dit que cette même jeunesse, c’est le présent. Il faut que cette jeunesse soit entendue et intégrée dans la politique», a-t-il souligné. Pour le leader du Rassemblement, et après un constat amer de ce que sont devenus la formation, l’école, la société civile et les médias, a déclaré : «On est arrivé à dire que notre pays doit changer de stratégie de formation pour combler cette insuffisance. L’investissement du RCD est immense.» Pour lui, «on est officiellement en pluralité politique, mais l’exemple du SAED (Syndicat autonome des étudiants démocrates, Ndlr) qui, après plus de 15 ans, n’a pas reçu son agrément, parce qu’il n’appartient pas à un cercle bien défini, nous renseigne sur la réalité». Poursuivant son réquisitoire devant des jeunes avides de connaissances, l’orateur a fait remarquer que tous les débats nationaux d’aujourd’hui ont été initiés par le RCD. «Lorsque nous avons dit qu’il ne faut pas jouer avec la religion ou encore quand nous avons dénoncé, à l’époque, le rééchelonnement en catimini de la dette algérienne, tout le monde nous est tombé dessus», rappelle-t-il. Comme le séminaire de formation est organisé à la veille de la commémoration du congrès de la Soummam, «une date non fortuite», selon Saïd Sadi, ce dernier, en l’espace de quelques minutes, s’est transformé en un professeur d’histoire chevronné. Pour le président du RCD, «les gens qui ont fait le congrès de la Soummam étaient tous très jeunes et le document adopté est une merveille de lucidité». Et d’ajouter : «Il nous suffit d’appliquer la plate-forme de la Soummam pour que l’Algérie sorte de la crise. Le document doit être analysé et appliqué.» Pour lui, «la jeunesse doit s’approprier son destin et la trilogie du malheur doit être brisée». Cette trilogie se résume, pour le docteur Sadi, à ceux qui prennent le maquis, ceux qui se marginalisent et ceux qui se jettent à la mer». Revenant à l’ordre du jour,le président du RCD pense «qu’il n’y a pas dans le monde un pays qui a réussi sans investir dans la formation de la jeunesse ». Par ailleurs, nous avons appris de la bouche de Saïd Sadi qu’il est en train d’écrire un livre sur le colonel Amirouche. «Je me suis posé la question du pourquoi le pouvoir avait discrédité Amirouche dès 1962 ? Un homme qui a structuré les Wilayas III et VI et réorganisé la Wilaya I et qui a fait quatre années d’école ne pouvait être celui qu’on nous décrit. J’ai découvert, poursuit Sadi, que la vertu de cet homme est l’exemple qu’il avait donné aux autres». Et d’ajouter : «Il n’y a pas de coup de poker en politique, aucun pouvoir ne peut rien contre la conviction.» Avant de clôturer sa communication, le président du RCD s’est s’adressé, à travers ses jeunes militants, à toute la jeunesse algérienne. «Le rôle de notre génération, c’est de vous donner des repères. Parmi vous, il y a des Abane, des Ben M’hidi, des Amirouche…, notre rôle, c’est de permettre au pouvoir de les découvrir», lancera- t-il.
                K. Bougdal

                Le soir d'Algérie

                http://www.lesoird************/artic...id=87362&cid=2
                Dernière modification par Gandhi, 11 mai 2010, 13h34.
                Rebbi yerrahmek ya djamel.
                "Tu es, donc je suis"
                Satish Kumar; "Tout est lié, c'est le don qui est le lien naturel entre tout".

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                • #9
                  Bonjour Gandhi,

                  En postant un article qui fait l’éloge de Saïd Sadi, il est fort possible que la discussion va laisser de côté l'ouvrage et se centrer sur Sadi et le RCD.

                  Tout en voulant m’en tenir qu’au livre, je relève toutefois ces trois passages qui m'ont fait secouer dubitativement la tête :
                  "l’orateur a fait remarquer que tous les débats nationaux d’aujourd’hui ont été initiés par le RCD"
                  "«Il nous suffit d’appliquer la plate-forme de la Soummam pour que l’Algérie sorte de la crise. Le document doit être analysé et appliqué.»"
                  "«Il n’y a pas de coup de poker en politique...»"
                  "Je suis un homme et rien de ce qui est humain, je crois, ne m'est étranger", Terence

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                  • #10
                    Salut benam,
                    Je pense que je n'étais pas complètement hors sujet puisque je répondais surtout à ceux qui se posent ces questions :

                    Il n'est donc pas étonnant que le livre suscite des suspicions quand aux intentions véritables de l'auteur. L'une des questions qui revient avec insistance dans certains milieux est : qu'est-ce que Sadi veut cacher ou faire oublier par son pavé dans la mare ?
                    A-t-il fait œuvre d'historien ou d'homme politique ? Quels ont été ses objectifs véritables ?
                    Cela dont on ne connait vraiment pas les objectifs, ni les idées.
                    Rebbi yerrahmek ya djamel.
                    "Tu es, donc je suis"
                    Satish Kumar; "Tout est lié, c'est le don qui est le lien naturel entre tout".

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                    • #11
                      Benam

                      Il n'est donc pas étonnant que le livre suscite des suspicions quand aux intentions véritables de l'auteur. L'une des questions qui revient avec insistance dans certains milieux est : qu'est-ce que Sadi veut cacher ou faire oublier par son pavé dans la mare ?
                      A-t-il fait œuvre d'historien ou d'homme politique ? Quels ont été ses objectifs véritables ?
                      Très certainement les deux, il a compris que cette question est sensible parmi les citoyens qui attendent depuis longtemps des réponses. Il tente d'en apporter et suscite la polémique et c'est très bien, ainsi chacun pourra mieux comprendre ce qu'il s'est vraiment passé. Beaucoup dans notre région ont été touchés et ont besoin de savoir pour enfin faire leur deuil.
                      Les libertés ne se donnent pas, elles se prennent

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                      • #12
                        zwina

                        Un débat est bien sûr le bienvenu, mais là ça tourne à la foire d'empoigne. Que le débat soit chaud et animé, c’est tant mieux. Mais la discussion est en train de laisser la place à l'invective et aux procès. J’ai l’impression que Saïd Sadi est tombé dans le piège des règlements de comptes par des batailles de symboles interposés.

                        A travers l’article publié aujourd’hui par Soir d’Algérie, on constate qu’il n’a pas cette «distanciation» par rapport aux faits et personnages historiques, laquelle détermine la qualité d’une recherche historique. Il aurait agi, et cela reste une impression à vérifier quand le livre sera disponible, comme quelqu'un de personnellement impliqué dans les événements et situations objets de son ouvrage. Et ceci est incompatible avec le minimum de rigueur qu'exigent les études historiques.

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                        "Je suis un homme et rien de ce qui est humain, je crois, ne m'est étranger", Terence

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