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L'avenir incertain des nouveau-nés malades du chikungunya

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  • L'avenir incertain des nouveau-nés malades du chikungunya

    Une épidémie qui est loin de disparaître, car si le gouvernement commence à s'activer (malheureusement un peu trop tard) , il y a des épidémies dans les îles voisines.

    *********************
    Le chikungunya a laissé sur le nez de Marine une petite tache noire qui se prolonge au-dessus de la bouche: la trace disparaîtra mais l'incertitude demeure sur les séquelles éventuelles pour les nouveau-nés affectés, comme elle, à l'accouchement.

    Après être passé en réanimation et en soins intensifs, le bébé de 28 jours "sortira bientôt", explique le Dr Pierre-Yves Robillard, chef du service de réanimation néonatale et infantile du Groupe hospitalier Sud-Réunion, à Saint-Pierre.

    Quant à la "moustache", comme il l'appelle, il s'agit d'une manifestation spécifique aux peaux noires des éruptions cutanées qui sont l'un des symptômes du chikungunya chez le nouveau-né.

    En dehors de ces rougeurs, les enfants ont "des piques fébriles et très souvent des oedèmes des pieds et des mains", poursuit le Dr Robillard.

    Et puis toujours de fortes douleurs: "Ils ont tellement mal qu'ils ne pourraient pas téter, donc nous sommes obligés de les alimenter artificiellement", ajoute-t-il.

    Dans leurs couveuses, les quatre enfants affectés lors de l'accouchement - sur un total de 27 bébés en soins dans le service - paraissent tous crispés et poussent des gémissements, comme la voisine de Marine, Cassandra, fillette brune à la peau blanche.

    C'est à l'occasion de l'épidémie qui sévit à La Réunion depuis mars 2005 - et vient sans doute de provoquer la mort de deux enfants de dix ans - qu'ont été rapportés les premiers cas de transmission du virus de la mère à l'enfant.

    Toutefois, selon le Dr Philippe Quenel, médecin épidémiologiste, "rien ne dit qu'on n'assiste pas à des formes particulières de la pathologie à La Réunion, et rien ne dit non plus qu'elles n'ont pas existé ailleurs".

    "Le virus chikungunya a été observé à partir des années 50 essentiellement en Afrique où les moyens de recueil d'information tant médicaux, épidémiologiques que virologiques ne sont pas ceux des pays développés", souligne-t-il.

    Sur une centaine de femmes malades du chikungunya ayant accouché à l'hôpital de Saint-Pierre, seuls 14 nouveau-nés ont été atteints par le virus, observe le Dr Robillard.

    La transmission n'est donc pas systématique et, "d'après notre expérience, les mères qui ont transmis le virus à leur enfant ont eu une attaque de chikungunya lors de l'accouchement", raconte-t-il.

    C'est pourquoi, dans ces cas-là, l'équipe médicale décide de retarder l'accouchement aussi longtemps "que la mère est en pleine fièvre".

    Interrogé par l'AFP, le Dr Antoine Perrin, directeur de l'Agence régionale d'hospitalisation (ARH), se refuse à donner une estimation du nombre de cas de transmission materno-foetale sur l'ensemble de l'île. "Nous n'avons pour le moment que des données éparses qui doivent être regroupées", note-t-il.

    Il est en tout cas très difficile de déterminer l'avenir des nouveau-nés comme Marine, et de se prononcer sur d'éventuelles séquelles, alors que la maladie s'est déclarée sur l'île depuis moins d'un an.

    Le Dr Robillard confie une réelle inquiétude pour un bébé d'un mois et demi chez qui le virus a entraîné une hémorragie intra-digestive et une hémorragie intra-cérébrale. "Il risque d'être handicapé".

    Mais les autres enfants "vont bien en apparence et récupèrent un développement normal", indique le médecin, "sous réserve".

    "On ne peut absolument pas prédire l'avenir d'un enfant de trois, quatre mois. Il faut le suivre pendant deux ou trois ans dans son développement".

    SAINT-PIERRE (AFP)
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