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Omaha Beach-Ass-a d Wussan de Omar Oulamara

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  • Omaha Beach-Ass-a d Wussan de Omar Oulamara

    Après Agellid n Tmes et Tullianum - Taggara n Yugurten (la fin de Jugurtha), Omar Oulamara vient de publier un nouvel ouvrage intitulé Omaha Beach-Ass-a d Wussan (jour J et souvenirs).

    Omaha Beach-Ass-a d Wussan est un roman entièrement rédigé en berbère et se rapportant au débarquement anglo-américain du 6 juin 1944 en Normandie, sur la plage d’Omaha Beach, en territoire français, durant la Seconde Guerre mondiale.

    Le débarquement allait changer le cours des événements de cette guerre : entamer la destruction de la puissance nazie et engager la libération de l’Europe. Ce fut une œuvre historique louable. Mais… L’histoire du roman, indique l’auteur, se déroule à plusieurs décennies d’intervalle. En allant visiter ce site, il y a quelques années, avec sa femme et ses enfants, Mourad replonge dans des souvenirs qui ont déjà marqué son enfance. Se déroulent alors les événements vécus et subis de plein fouet dans son village perché sur les montagnes de Kabylie, durant la terrible guerre d’Algérie.

    Les vestiges de la Seconde Guerre mondiale entretenus sur le lieu mythique de Normandie, aujourd’hui devenu un musée à ciel ouvert, s’imbriquent alors et s’entrechoquent avec les rappels qui l’ont marqué étant enfant. Sur cette plage, aujourd’hui paisible, Mourad tente de reconstituer les épisodes d’horreur et de désolation qui ont, par la folie des hommes, détruit des milliers de vies. Hélas, cet arsenal américain, fait de matériel de guerre et de puissance de feu, utilisé pour le débarquement a, certes, indéniablement libéré l’Europe et le monde.

    Mais au lieu de continuer son œuvre de libération des peuples encore opprimés, une partie de ce stock d’armement a été détournée par les ultras colonialistes français pour asservir d’autres peuples qui ont pourtant participé à la grande libération.

    Tout au long de l’ouvrage, plusieurs acteurs vivent alors les différentes péripéties de la Guerre mondiale et se donnent rendez-vous, malgré eux, dans ce site paradisiaque de Normandie. John, un jeune Américain, authentique indien Dakota qui s’engage dans l’armée américaine après l’épisode dramatique de Pearl Arbor, Helmut, un paisible agriculteur de la Bavière, reconverti en soldat de la Wermacht, qui monte la garde jour et nuit dans l’un des blockhaus de la falaise au-dessus de Omaha Beach en une France conquise, et, enfin, Mourad adulte et Mourad enfant qui voyagent, hors du temps, dans le réel et dans les souvenirs, entre les berges de la Manche et les collines à Mekraz, son village natal de Kabylie.

    Dans les yeux et les souvenirs de l’homme qu’il est devenu, Mourad revoit aussi, avec ses yeux d’enfants, les débuts de la guerre d’Algérie à travers tous les changements survenus alors dans son village.
    Les jeux des enfants qui ont brusquement changé, les discussions des adultes qui ont changé, le ciel même et le paysage qui ont changé aussi ; il n’y avait brusquement plus de chiens ni de clôtures dans le village de Mekraz.

    Mourad s’interroge alors profondément sur la suite des événements d’après ce débarquement du 6 juin 1944. C’est ainsi que les half-tracks, les blindés, les camions GMC, les MAT 49 et les Jeep Ford et Willys ont, après la libération de l’Europe, rejoint les ports de Marseille et de Toulon et traversé la Méditerranée pour mener l’œuvre de “pacification” dans cette Berbérie/Algérie meurtrie.

    Mourad se souvient de “l’Opération Jumelle” et de tout l’arsenal d’acier, ce même matériel de guerre des Alliés, qui a piétiné de 1954 à 1962, pendant des mois, la piste poussiéreuse de son village et creusé de sillons profonds la place de Tajmaât et dans les mémoires.

    C’est ce raté de l’histoire que Mourad revoit, sans rancune, en marchant sur le sable fin d’Omaha Beach et dans les allées de l’immense cimetière américain.

    Omar Oulamaras souligne que, dans toutes les époques, les hommes sont souvent amenés à commettre les mêmes erreurs. L’Histoire, dit-il, n’est-elle alors qu’un éternel recommencement ?

    Omer Oulamara est docteur d’État ès sciences physiques. Il a été élève du cours de berbère de Mouloud Mammeri à l’université d’Alger. Il est ingénieur dans une compagnie industrielle multinationale et auteur de nombreuses publications scientifiques et de brevets d’inventions industrielles.

    Par Liberté
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