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Sur le front égyptien. La 2e brigade portée algérienne de Khaled Nezzar

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  • Sur le front égyptien. La 2e brigade portée algérienne de Khaled Nezzar

    Tout comme Khaled Nezzar, auteur de Sur le front égyptien. La 2e brigade portée algérienne 1968-1969 (*), on pourrait se demander pourquoi ce livre maintenant?

    Dans sa postface à ce livre, Bachir Medjahed, cadre supérieur, analyste à l’Inesg, spécialiste en géostratégie, écrit: «Il est de ces publications qui interpellent les consciences face à des amnésies volontaires mises au service de stratégies parfois non explicitées, lorsque le devoir de mémoire immunise l’avenir contre le retour de ce qu’on appelle les ´´vieux démons´´.»

    Auparavant dans sa préface, à ce même livre, Ahmed Benbitour, PhD en économie, ancien Premier ministre du gouvernement de l’Algérie (1999-2000), a écrit: «Le régime sioniste s’est implanté dans la région arabe en cherchant à s’imposer par la violence, par le refus des droits des Palestiniens, par le respect des droits de l’Homme en faveur d’une catégorie de population (les Israélites) au détriment d’une autre (les Palestiniens), come modèle avancé de racisme et, plus que tout, l’illusion de faire taire ou de faire fuir le Palestinien par la terreur, depuis les massacres de Dir Yacine en 1948 jusqu’aux derniers massacres de Gaza en 2008-2009. [...] En ce qui concerne la Guerre d’usure et sa dimension stratégique dans la préparation de la victoire de 1973, le général Khaled Nezzar décrit de la façon convaincante et attrayante la portée de cette période de combat à travers l’expérience de la 2e Brigade algérienne qu’il commanda en 1968-1969. C’est cette Guerre d’usure qui a redonné le moral à une armée en déconfiture totale depuis 1967. Elle lui donna l’expérience au combat et l’entraînement nécessaire des hommes et la maîtrise des équipements.»

    Pourquoi donc ce livre? Et pourquoi le publier maintenant? On pourrait penser que son contenu serait dû à quelque préméditation, un naturel hargneux ou à quelque phénomène sui generis. Mais on doit penser que ce «document» existait probablement avant que «le petit lait» de la fraternité algéro-égyptienne ne devienne aussi affreusement aigre qu’il a paru nettement à la suite d’un certain et simple match de football pour une éventuelle qualification au premier tour de la Coupe du Monde 2010 de l’équipe nationale d’Algérie ou de l’équipe nationale d’Égypte...Il s’est passé ce qui s’est passé. La presse mondiale a rapporté toutes les péripéties d’un drame désolant entre deux pays frères et a reproduit les paroles et les images égyptiennes portant atteinte aux symboles parmi les plus chers de la nation algérienne...Et cela continue comme un chaud et froid, comme un amour et un désamour, que rien, absolument rien, ne devrait justifier si on se rapporte aux liens historiques forts des deux pays. Mais les événements graves, qui ont enlaidi la rencontre sportive, ne sont hélas! encore une fois qu’une conséquence claire et triste des hallucinantes prétentions égyptiennes à la direction du monde arabe et musulman.

    Un nouvel esprit égyptien s’annonce envahissant et, au besoin, agressif pour s’incruster, à force d’importunité fatigante pour les peuples hôtes, là où il y aurait à se donner une couche de brillant de leadership.

    Ces incidents très regrettables déclenchés pour gagner un match de football - qui, au reste, rien de cette chose ne décide de l’avenir glorieux d’un pays - navrent et les Algériens et les nombreux Égyptiens dont la raison est supérieure à toutes les stupides fantaisies que pourrait procurer une victoire fondée sur la haine et le mépris de l’autre...Ne revenons pas au drame. Ne descendons pas au plus bas de ce qui n’est pas humain. Détachons-nous de l’esprit de dénigrement systématique. Par contre, pour mettre fin aux aveuglements de la réalité historique, il nous faut bien rafraîchir la mémoire de nos frères oublieux de nos sacrifices pour la cause juste qu’il fallait défendre ensemble contre l’ennemi commun aux pays arabes...

    Le livre de Khaled Nezzar nous débarrasse justement du sentiment d’étouffement que nous avions à trop garder dans nos coeurs les outrages que les Pharaons, réveillés par leurs monstres anciens, niant leur propre civilisation ou y renonçant, se vengent contre un peuple martyr? qui a montré bien des chemins de liberté aux peuples souffrant de la féodalité, du despotisme et de la hogra.

    Eh bien, le général Khaled Nezzar dont ce n’est pas le premier livre sur l’oeuvre de l’armée algérienne, nous ouvre largement la barrière d’un champ d’honneur qui a vu évoluer la 2e brigade portée algérienne 1968-1969 aux côtés de l’armée égyptienne contre l’État sioniste usurpateur de la Palestine et envahisseur du Sinaï!

    En deux grands chapitres très denses, d’une écriture mesurée, agréable et captivante, Khaled Nezzar nous retrace en grand stratège, comme si nous y étions, l’épopée de la 2e brigade portée algérienne lors de la Guerre 1968-1969. D’abord, il détaille Les prémices d’une armée classique («L’Algérie sortait à peine d’une guerre longue et dévastatrice lorsqu’elle décida de s’engager résolument aux côtés de ses frères arabes dans le conflit qui les opposait à Israël.») et les contrariétés nombreuses rencontrées dans l’organisation et l’acheminement des moyens matériels de la 2e brigade ainsi que dans le déploiement de celle-ci et de sa mise en position stratégique sur le front égyptien. On y apprend beaucoup.

    Puis, le général Nezzar élargit sa réflexion sur les guerres successives israélo-arabes depuis 1948, année où fut imposée aux peuples palestinien et arabes du Moyen-Orient la naissance de l’État juif, à 1973, année de la traversée du canal dont il dit: «Le passage du canal de Suez n’était qu’une action limitée, qui visait à traiter le problème politique à chaud entre l’Égypte et Israël. La traversée a démontré la capacité des Égyptiens à exécuter tout ce qui est planifié d’avance, mais elle a démontré, d’un autre côté, la faiblesse des états-majors et des commandements dans la conduite des opérations inopinées.»

    Des annexes (témoignages, cartes, croquis, bilans, photos) facilitent la représentation de ce que fut la contribution de la 2e brigade portée algérienne en appui aux armées égyptiennes. Au reste, dans une note, l’auteur déclare: «À l’endroit de mes lecteurs, je tiens à préciser que tout ce que je rapporte ici est la stricte vérité.» La lecture du livre est alors très édifiante à tous égards...

    (*) Sur le front égyptien. La 2e brigade portée algérienne 1968-1969 de Khaled Nezzar, Éditions Alpha, Alger, 2010, 139 pages.

    Par l'Expression
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