Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Un débat pour en finir avec tous les débats ? par mourad benachenhou

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Un débat pour en finir avec tous les débats ? par mourad benachenhou

    la lucidité contre la paranoïa intéressée..en reponse a SAID SADI
    ------------------
    Un débat pour en finir avec tous les débats ?

    par Mourad Benachenhou
    Au cours de ces dix dernières années, les biographies de Amirouche écrites par des auteurs algériens n'ont, certes, pas été aussi abondantes que l'on aurait souhaité, au vu de l'importance de ce personnage dans l'histoire de la Guerre de Libération nationale. Mais, il en a eu suffisamment pour que le lecteur curieux puisse assouvir sa soif de connaissance de la vie et de la mort de cet homme d'exception, et de ce grand héros de la Guerre de Libération.

    Des témoins directs de l'histoire de La Wilaya III historique

    Il faut mentionner pour mémoire les historiens professionnels, qui ont consacré quelques pages, plus ou moins profuses, dans leurs écrits à Amirouche, comme Mohammed Harbi, le regretté Mahfoud Kaddache, Khalfa Mammeri, et sans doute bien d'autres dont la liste est trop longue pour qu'on puisse citer tous leurs noms, et les mémoires des hommes politiques, comme Ferhat Abbas et Ali Kafi. Plusieurs compagnons de combat de ce colonel commandant la Wilaya III historique, et qui, donc, l'ont côtoyé et ont partagé avec les fatigues, les tensions, les dangers, les frayeurs, les actes d'héroïsme et les trahisons propres aux guerres, quelle qu'on soit la forme, ont mis par écrit leurs souvenirs et les ont soumis à la critique de leurs lecteurs. Parmi eux, on voudrait mentionner plus particulièrement deux partisans inconditionnels de Amirouche, remplissant les conditions d'origine régionale qui les mettent au dessus des critiques de biais antagonistes à la Kabylie et à sa culture, et attachés à Amirouche par ce sentiment naturel de loyauté que le subordonné ressent envers son chef, en particulier s'il dégage le charisme propre aux leaders exceptionnels.

    Ces auteurs sont :

    - Attoumi Djoudi qui a écrit les deux ouvrages suivants, édités par Ryma, maison d'édition de Tizi Ouzou :

    «Le Colonel Amirouche entre légende et histoire» (2004)

    «Le Colonel Amirouche à la croisée des chemins» (2007) , deux ouvrages sortis sans la discrétion et restés plus ou moins inconnus du grand public en dépit de leur qualité à la fois littéraire et de documents historiques frappés de sincérité, de franchise et d'esprit critique, et

    - Hamou Amirouche, dont le livre intitulé : «Akfadou, Un An avec le Colonel Amirouche»(Casbah Editions, 2009), a reçu sur tout le territoire algérien un accueil digne de la qualité de son auteur et de la grandeur de son héros. L'auteur ne cache ni son attachement à Amirouche, ni l'admiration qu'il lui porte, et se montre particulièrement critique à l'égard de l'évolution politique depuis l'Indépendance.

    Un innocent assassiné est une victime de trop

    Ces deux auteurs ne font rien pour cacher leur loyauté et leur admiration sans limites à l'égard du Colonel, traitent avec précaution et doigté, sans récuser les éventuelles accusations de dérives staliniennes, du drame de la Bleuïte, qui constitue une défaite pour tout le peuple algérien et une tache dans l'histoire de sa lutte de libération, même si ses victimes, que ce soient les hommes qui ont torturé, jugé, condamné à mort et exécuter des innocents, dont le nombre importe peu, car un innocent assassiné est une victime de trop, ou ces victimes qui avaient abandonné leurs foyers et leurs vies normales pour combattre le colonialisme, provenaient d'une seule région de notre pays.

    Ces anciens compagnons de Amirouche mentionnent également les soupçons de trahison qui auraient entouré les conditions de la mort au combat du Colonel. On sait, maintenant que ces soupçons n'ont aucun fondement.

    Des auteurs engagés, des ouvrages au-dessus de toute polémique

    Pourquoi leurs ouvrages n'ont soulevé aucune tempête médiatique ou le déchaînement de haine et de violence verbale qui a été déclenché par le plus récent essai biographique sur Amirouche. Ce n'est ni le contenu intrinsèque des ouvrages en cause, ni l'indépendance des auteurs vis-à-vis du pouvoir politique qui pourrait expliquer la différence immense en termes de qualité et d'intensité des réactions. C'est simplement parce que ces deux auteurs n'avaient d'autres objectifs que de partager avec les lecteurs avides de connaître l'histoire de notre pays, leur expérience personnelle de collaborateurs du Colonel Amirouche. Dans leurs interviews accordées à la presse locale ou nationale, ils se sont limités à expliquer les motifs qui les ont poussés à écrire leurs livres et se sont présentés comme témoins privilégiés, mais modestes, d'une page glorieuse de notre histoire. Et, pourtant, la vie de Amirouche, les évènements qui ont marqué son passage à la tête de la Wilaya III historique, ne sont pas entièrement dénués de toute possibilité de polémique.
    « Puis-je rendre ma vie
    Semblable à une flûte de roseau
    Simple et droite
    Et toute remplie de musique »

  • #2
    L'instrumentation politique de l'histoire provoque la tempête

    Comment se fait-il que l'histoire du même personnage, avec ses qualités et ses défauts, ses instants d'intuition géniale, et ses erreurs mortelles, ait soulevé une tempête ; lorsqu'elle a été contée par un chef de parti ? Les causes déclenchantes de la tempête ne se trouvent donc ni dans les faits et gestes du héros en cause, ni dans ses errements humains, ni dans son origine régionale, mais dans les termes et les thèmes du débat sur sa vie suscités par l'instrumentation politique qui en a été délibérément faite par cet auteur engagé dans une lutte pour le pouvoir, lutte où tous les coups sont permis, et où le contenu et les détails de la biographie spécifique jouent un rôle limité; il s'agissait moins d'écrire un livre sur Amirouche que de provoquer une crise politique en prétextant de divergences portant non sur sa vie , mais sur la place de la région en cause dans la guerre de libération nationale comme dans l'Algérie indépendante.

    L'écriture de l'histoire sert toujours un objectif

    Pour ne pas sortir de l'objectivité, fondement d'un débat serein, il n'est pas question de reprocher à cet auteur d'instrumenter l'Histoire ; Hélas ! L'Histoire, avec un grand H est une utopie vainement tentée. Tout écrit historique cache des motivations qui n'ont souvent rien à voir avec une reconstitution authentique, même partielle, du passé. Il s'agit de prouver une théorie, de défendre une thèse, de conforter des intérêts matériels, intellectuels, ou politiques, par l'appel à des évènements historiques choisis sur la base des critères dictés par les objectifs avoués, exprimés, ou secrets qui ont suscité l'effort de reconstitution du passé.

    Donc, une Histoire qui raconte, seulement pour le plaisir de raconter, le passé n'existe que dans les déclarations de principes ou les ouvrages de méthodologie historique. Derrière tout récit historique, il y a des intentions cachées et des objectifs secrets, conscients ou inconscients.

    On ne peut donc reprocher à cet auteur d'avoir instrumenté une page essentielle de notre histoire nationale. Quel est l'historien d'ici ou d'ailleurs qui ne tente pas de manipuler son public et de lui faire adopter sa propre vision du monde et des choses, et de le conduire avec habileté à la conclusion qui, en fait, sous-tend tout son écrit?

    Le personnage historique choisi : un simple paravent ?

    Le problème n'est même pas dans le choix du personnage traité. L'auteur aurait même pu choisir de se pencher sur la vie de ceux qu'il voue à l'abomination dans les hypothèses de base de sa théorie politique : Abdellatif Boussouf et Houari Boumédiene; il serait arrivé exactement au même résultat en termes d'instrumentation.

    Amirouche a été choisi comme thème de base de son écrit parce que c'est plus productif politiquement d'utiliser un héros local pour construire son instrument de lutte politique que des héros nationaux, même présentés sous la forme caricaturale en cohérence avec les théorèmes fondamentaux de sa géométrie politique.

    En partant de la biographie de ces deux grands hommes de l'histoire contemporaine de l'Algérie, on aurait retrouvé tous les thèmes récurrents dans l'ouvrage consacré à Amirouche, thèmes trop connus car répétés jusqu'au dégoût par tous ceux qui se piquent d'activer dans l'opposition.

    Pour qu'il n'y ait pas de malentendu quant au présent développement, le personnage de Amirouche a été choisi par convenance, non parce qu'il permettait de mieux asseoir la thèse centrale de l'ouvrage, à savoir que le plus digne de gouverner le pays n'est ni celui que l'on pense, ni le groupe sur lequel il s'appuie, mais celui qui écrit et le groupe qui est derrière lui. Quel est ce groupe ? Dieu seul le sait, et même la région supposée être la source de toutes les attentions pourrait ne pas être celle dont les intérêts sont en fait pris à cœur.
    « Puis-je rendre ma vie
    Semblable à une flûte de roseau
    Simple et droite
    Et toute remplie de musique »

    Commentaire


    • #3
      Le problème central : les termes et les thèmes du débat

      Le problème, en fait, réside dans les termes comme dans les thèmes du débat qu'un auteur est obligé d'accepter avec ses lecteurs, qu'ils soient parmi ses partisans ou ses détracteurs. Par définition, le livre est une marchandise publique. On ne peut pas à la fois publier un livre et exiger qu'il reste secret, qu'il ne soit pas vendu ou, une fois mis sur le marché, qu'il ne fasse pas l'objet de jugements, que ces jugements soient fondés ou infondés. Un livre est un produit de consommation courante, qui sert à satisfaire les besoins d'information, de distraction, de culture, de positionnement social ou politique, etc. Comme tout produit de consommation courante, certains aiment son goût, et d'autres ne le supportent pas.

      Des règles de débat qui empêchent le débat

      Or, l'auteur pose au débat, ordonné ou non, sur son ouvrage un certain nombre de règles qui vont à l'encontre même des règles normalement acceptées dans ce genre de débat.

      Son livre n'est pas un programme politique, et tous ses lecteurs ne sont pas des adhérents de son parti. Il aurait pu en réserver la diffusion exclusive à ses partisans en leur interdisant d'en partager le contenu avec les personnes étrangères au mouvement politique qu'il dirige.

      Dès lors qu'il n'a pas pris cette voie, qu'il avait out pouvoir de prendre, il ne peut pas exiger du grand public le type d'adhésion aveugle et discipliné de ceux qui acceptent son leadership, car membres de son parti.

      En fait, ses réactions aux critiques qui ont été adressées à son ouvrage, prouvent, par leur violence et leur caractère acerbe, qu'il refuse tout autre type de jugement que l'approbation béate et admiratrice de la moindre de ses affirmations.

      Toute personne qui, à tort ou à raison, peu importe, s'aviserait de réfuter telle ou telle de ses affirmations, est exclue de son parti, car quiconque lit son livre serait, par définition, membre de son parti qu'il ait choisi de l'être ou pas. C'est là une vision totalitaire du public des lecteurs qui se retrouve dans toutes les interventions publiques que cet auteur a faite pour défendre ses vues et attaquer ses critiques.

      Les termes du débat: tous les dires de l'auteur sont vrais par définition

      Pour lui les termes du débat sont clairs : quiconque lit son livre doit accepter chacun de ses mots, chacune de ses phrases, chacun des faits reportés, chacune des affirmations proclamée comme au-dessus de toute critique. Le débat, suivant ces termes, doit se résumer à répéter mot pour mot ce qu'il écrit.

      Toute personne qui oserait violer ce terme de base qui lui est imposé, ne peut être que manipulé par des forces occultes, mais dont, paradoxalement, tout le monde connait les tenants et les aboutissants, ou membre de ces forces pour le compte desquelles il agit, comme agent stipendié, ou plus prosaïquement mercenaire.

      Aucun contradicteur n'est, au vu de l'auteur, un simple homme, libre de toutes attaches politiques ou partisanes, qui donnerait son point de vue de manière neutre. Un lecteur qui refuse de prendre comme argent comptant l'écrit en cause est étiqueté comme membre d'une vaste cabale, d'une camorra qui ne dit pas son nom, d'un complot ourdi depuis longtemps et dont les membres secrets ou publics étendent leurs tentacules même au fond des cerveaux de certains, leur dictant ce qu'ils doivent dire et faire à tout instant de leur vie.
      « Puis-je rendre ma vie
      Semblable à une flûte de roseau
      Simple et droite
      Et toute remplie de musique »

      Commentaire


      • #4
        On n'aime pas le livre, donc on hait le groupe ethnique de l'auteur !

        De plus, quiconque qui oserait faire preuve d'esprit critique à l'égard de ce livre, serait animé par des sentiments de haine envers les membres de la région en cause.

        Ainsi, par exemple, les méta moralistes qui ont prouvé que les impératifs catégoriques qui, selon Kant, doivent servir de guides aux règles morales, ne sont d'aucune utilité dans la vie morale de tous les jours, seraient, en fait, des philosophes pleins de haine pour la race germanique, et les critiques qu'ils adresseraient aux théories morales de ce philosophe allemand seraient beaucoup plus l'expression de cette haine que simplement des conclusions tirées de l'analyse des conséquences pratiques de ces impératifs. A suivre cette dialectique de la pente glissante, toute personne qui n'aimerait pas Sartre est anti-français; quiconque préfère lire Albert Camus plutôt que Mohammed Dib serait un partisan du colonialisme et haïrait les Tlemceniens. Ceux qui trouveraient à redire aux romans de George Orwell, l'ex-gendarme colonial devenu épicier, mais auteur génial, pourraient se classer parmi les ennemis jurés de la Grande-Bretagne ; etc. etc.

        On pourrait croire qu'il s'agit là d'une simple caricature des termes du débat imposés par l'auteur. Mais, que l'on ne s'y méprenne pas ; tel est hélas ! la triste réalité.

        Les thèmes du débat : préfixés dans leur liste comme leur contenu

        Quand aux thèmes du débat; il y en a trois :

        1) Amirouche est un héros pur et parfait, beaucoup plus proche d'un prophète ou d'un saint que d'un homme de guerre. Tout ce qu'il dit ne peut donner lieu à revue ou correction, tout ce qu'il a accompli est parfait et il n'y a rien à y redire de quelque angle qu'on l'examine ; son comportement se conforme toujours aux nécessités des circonstances ; c'était l'ami des pauvres, des intellectuels, des prisonniers étrangers ; sans lui, l'appui de la classe politique d'une grande puissance n'aurait jamais été acquis à la cause algérienne. Etc.

        2) Il y a des méchants et leurs noms sont connus ; ils étaient tellement jaloux de lui et le craignaient tellement qu'ils auraient comploté sa mort avec les ennemis qu'ils combattaient. C'est un peu l'histoire inversée de Lénine, conduit dans un train blindé par les autorités allemandes pour qu'il lance la révolution ayant permis la sortie de la Russie de l'alliance avec les puissances européennes de l'Ouest, pendant la Première Guerre mondiale ! Comme l'ennemi ne pouvait pas le convaincre de le transporter par avion jusqu'en Tunisie pour qu'il «secoue » les « lâches » qui se prélassaient loin des combats, et qu'il «dissolve le GPRA et l'Etat-major,» il se serait entendu avec ces responsables pour qu'il les débarrasse de cet homme encombrant, dont les objectifs étaient, suivant la thématique proposée, divergeant des objectifs du leadership de la Guerre de Libération nationale.

        Apparemment, aussi absurde que puisse apparaître ce scénario, l'auteur veut à tout prix qu'on s'y tienne. Quiconque le rejette ne pourrait qu'avoir été complice dans la mort de Amirouche ;

        3) Amirouche, bien que reconnu chef suprême, incontesté de la Wilaya III, pensant à tout et décidant de tout, se trouve brusquement totalement innocenté de toute participation à la Bleuïte ; il n'aurait fait que suivre le mouvement, tout en le critiquant. Bref, un groupe de quatre hommes était à la fois avocats, procureurs, témoins, juges, jurys, tortionnaires et bourreaux, aurait été créé sur la propre initiative de ses membres, Amirouche aurait ignoré totalement ce qu'ils faisaient et les meurtres qu'ils étaient en train de perpétrer en se couvrant de son autorité. Là aussi, quiconque ne croirait pas à cette version du thème de la Bleuïte serait un complice du pouvoir en place, aurait contribué à organiser la mort de Amirouche, et serait digne d'être traduit devant un tribunal. Sortir des versions de ces trois thèmes ; tels qu'exposés dans l'ouvrage en cause constituerait un acte de rupture des règles de débat imposées par l'auteur et justifierait ses foudres jupitériennes.

        Ce qu'on reproche aux uns et aux autres, c'est le refus de respecter ces règles de jeu. L'auteur a provoqué le débat ; c'est donc son débat, et, suivant cette logique, il est normal qu'il impose ses règles à un jeu qu'il a conçu et dont il veut maîtriser chacune de ses phases, chacun de ses mouvements. Mais cette façon d'organiser les échanges de vue constitue un monologue, qu'on impose en semant la terreur par le lancement d'accusations tous azimuts contre ceux qui refusent ce type de débat à sens unique. Le caractère outrancier des attaques lancées contre tous les contestataires, tous les critiques ne s'expliquent pas autrement, car il n'est pas question de mettre en cause la rationalité ou l'équilibre mental de l'auteur. Va-t-il réussir à imposer envers et contre tous sa version des faits, rien n'est moins sûr, car, que cet auteur le veuille ou non, Amirouche reste ce qu'il est : un homme appartenant à l'histoire d'une Nation, et non d'une région. En fait, Amirouche a été peut-être enterré deux fois, mais il a été déterré trois fois, la dernière fois pour servir d'arme de guerre politique dans une période sensible de l'Histoire actuelle de notre pays.

        En conclusion

        1) L'auteur a fixé des termes et des thèmes au débat sur Amirouche pour mettre une fois pour toutes fin à tout débat sur cet homme appartenant à l'histoire de l'Algérie ;

        2) Ce n'est plus de manipulation que l'on doit parler, mais de kidnapping de l'histoire que cet auteur veut perpétrer au profit d'une cause confuse, mais néanmoins dangereuse ;

        3) Ce kidnapping s'effectue par des pratiques contraires à l'esprit que reflètent le nom choisi pour son organisation politique, où figure les termes de culture, mot dont l'étymologie vient d'un verbe latin, signifiant honorer (coleo) ; et de démocratie, dont le fondement est la libre discussion entre citoyens égaux de tous les problèmes de la cité ;

        4) Ce n'est pas en déterrant une troisième fois des héros nationaux pour en faire des armes de guerre politique qu'on les honore ;

        5) Ce n'est pas en manipulant les termes et les thèmes du débat que l'on fait avancer la démocratie et qu'on donne des leçons de civisme aux Algériennes et Algériens ;

        6) Criminaliser l'écriture de l'histoire qui ne correspond pas à ses propres vues sur elles, n'est pas non plus une preuve de culture et de démocratie, ce n'est pas un crime que de refuser de donner une dimension surhumaine et divine à un homme, si héroïque a-t-il été !

        7) Qu'est-ce donc que les Algériennes et les Algériens ont à gagner à appuyer une démarche et une campagne politique qui reproduit le schéma de pouvoir en place depuis 1962, mais pour le compte d'un homme et d'un groupe différents ;

        8) On pensait que le grand problème politique du pays était un changement de système politique ; ce qui est proposé dans la démarche c'est de garder le même système, mais au profit d'autres :

        9) Cela ne s'appelle pas alternance au pouvoir, mais alternance au pillage du pays, du moins suivant la terminologie et l'analyse employées par des opposants d'intérêts, non une opposition de principes !


        TIRE DU QUOTIDIEN D'ORAN DU 13/05/2010 PAR MOURAD BENACHENHOU
        « Puis-je rendre ma vie
        Semblable à une flûte de roseau
        Simple et droite
        Et toute remplie de musique »

        Commentaire


        • #5
          Arrêté avec le verbiage, venez en aux faits.

          Commentaire


          • #6
            Benachenou : une vue qui rejoint l’déologie colonialiste

            posté par abdenourA
            le pouvoir a lutté pour empêcher l’amirouchisme de naitre, de se développer, en séquestrant le corps de l’icône de la Révolution et que Benachenou s’attèle déjà incinérer. Il lance une expédition punitive, une guerre sans merci contre la renaissance de l’idéal que s’étaient fixé les hommes bien pensants , corps et âme. Si Benachenou ne m’en crois, alors, voici ce que dit Amirouche, un certain mois d’Aout 1958 dans son discours ”
            Les secrets d’un discours – Août 1958
            AKFADOU (Grande Kabylie)
            repris par
            Abdenour Si hadj Mohand
            « Mes frères, si je vous réunis aujourd’hui, c’est parce que la situation est grave. Un complot organisé par l ‘ennemi et qui vise a noyauter la Révolution vient d’être découvert. Des traîtres sont parmi nous. Notre Révolution est en danger. Vous savez que nous n’avons pas les moyens de garder longtemps les détenus, étant donné la situation de guerre dans laquelle nous nous trouvons. Il importe de traiter donc le problème avec la rigueur et la fermeté qui s’imposent, en prenant soins de juger chaque cas avec équité. Il y va du salut de notre Révolution. Nous n’avons pas le droit de trahir les martyrs qui ont versé leur sang pour ce pays, ni de décevoir ce peuple qui a misé tous ses espoirs sur nous pour retrouver sa liberté et sa dignité. Prenez vos responsabilités ! Je ne veux être accusé demain devant l’Histoire, d’être un criminel. Nous sommes la génération sacrifiée. Nous sommes condamnés à triompher ou à mourir. Mais si nous mourons, d’autres viendront à notre place pour continuer notre combat sacré. Une chose est sure, cependant, c’est que l’Algérie sera indépendante, tôt ou tard.
            La lutte sera encore plus difficile, mais l’issue sera inéluctable. Il faut que vous sachiez que la situation ne restera pas, comme elle est, actuellement. L’ennemi est en train de se préparer pour une offensive de grande envergure avec une nouvelle stratégie. De Gaulle fera tout son possible pour détruire notre potentiel militaire afin de nous rendre vulnérable pour nous imposer « ses offres de paix ».Il voudra créer une troisième force avec laquelle il envisagera de négocier la paix et nous reléguer au même titre que les messalistes, les pieds noirs et ceux qu’il appellent les « amis de la France », tel que bachagha Boualem, Mlle Sid Cara et autres. Ainsi, le rôle du FLN sera dilué à travers ces autres représentations fantoches pour le déposséder de la place d’interlocuteur valable et incontournable »
            « Jusqu’ à présent, les grandes opérations de ratissage avec des milliers d’hommes, n’ont fait que décevoir les états majors français pour les faibles résultats obtenus. D’ailleurs, il ne faut jamais négliger mes instructions à ce sujet. Pas d’affrontements avec l’ennemi durant les ratissages ,mais au retour lorsque les soldats ont perdu leur vigilance,qu’ils sont fatigués,il faut les attaquer à l’entrée des camps ,aux portes des casernes ,sur les routes. L’ennemi doit subir nos coups ; au moment où il s y attend le moins. Cette stratégie permet non seulement de lui porter des coups durs, mais aussi de détruire le moral des soldats. En effet, ces derniers ne rencontrant pas de résistance tout au long de leur progression en force avec couverture aérienne, finiront par baisser de vigilance ; c’est au moment où ils s’attendent le moins qu’il faut attaquer »
            « L’ennemi est en train de préparer des forces militaires considérables et prépare d’autres plans d’attaque. Devant d’éventualité de cette nouvelle stratégie il faut dores et déjà vous préparer à stocker les denrées alimentaires, les médicaments et l’habillement dans le plus grand secret »


            Ce discours d’une grande signification nous impose de nous remettre en mémoire ce passage d’un livre du chasseur alpin Roger CONROUX, appartenant au 6°BCA. Compagnie stationné à AIT HICHEM, ….ouvrage paru aux éditions des écrivains sous le titre la Kabylie des chasseurs alpins – terre de nos souffrances .
            Et Ce que Roger CONROUX n’a pas signalé dans son texte, je l’apporte moi même. Ce sont ces indigènes kabyles qui faisaient parti ce jour de ce convoi. Ces prisonniers kabyles prisonniers qui étaient utilisés pour les corvées de transport de matériel et de provisions. Mon oncle Si Hadj Mohand M’….. Était en effet présent ce jour qui me confirme ce carnage du à l’explosion accidentelle de plusieurs grenades. Les hélicoptères ont eu ce jour à opérer pendant toute la durée du jour .Mais le nombre important de prisonniers avait facilité la tâche aux compagnies de chasseurs alpins qui étaient occupées à se protéger contre les risques de voir surgir l’ennemi invisible, et surtout à crapahuter sur un relief des plus escarpés.
            Des prisonniers , qui n’étaient en fait que des civils , Il y en avait plus de 10 tous originaires de la commune mixte de Djurdjura incluant ce douar iTourrar sous contrôle de la compagnie des chasseurs alpins commandée par les capitaines WOLF et FAVIER , les lieutenants Pelardi , HEIM etc.…Mais le récit de l’auteur de « la Kabylie des chasseurs alpins » a le mérite de porter à la connaissance des lecteurs et des historiens ces faits, pour dire qu’en Algérie, effectivement, nous étions très loin de « l’opération de police tant vantée par ses supérieurs, que malgré la longue période de souffrance du peuple algérien, l’indépendance était inéluctable.
            Écoutons le récit de Roger Conroux, il y’a matière à méditer, pour tous et surtout pour les historiens et les politiques,
            « Sa dernière grenade, dans les la Kabylie des chasseurs alpins, terre de nos souffrances paru aux éditions des écrivains page 217/218
            En hiver 58/59, l’atmosphère était glaciale. Au brouillard et au vent se mêlaient quelques flocons de neiges qui ne faciliteraient pas la progression de mes anciens camarades. Les mauvais jours se prolongeaient et venaient s’ajouter aux souffrances de ces hommes. Même les armes n’appréciaient pas et leur bon fonctionnement était entravé par la météo. Tous mes copains, tous ces anciens que je venais de quitter, continuaient à subir les caprices du temps et des hommes. Ils me confiaient leur lassitude, leur découragement après toutes ces journées et ces nuits sans repos. De telles épreuves épuisaient leur corps et leur âme. Il y avait bien quelque fois des raisons d’espérer, mais les belles paroles retombaient bien vite dans l’oubli et les laissaient sans réponse.
            Il s’appelait Henri Gérard et au sein de la section, il répondait au surnom de Gégé qui lui convenait et qu’il se plaisait à entendre. C’est aux abords d’un village, en mission sur ce piton que mon ex camarade de combat allait trouver la mort au milieu du groupe. Nous avions participé ensemble à des dizaines d’opérations, à des accrochages chaque jour plus difficile.
            De retour dans la famille, j’avais repris la vie civile depuis deux mois environ. Lorsque la triste nouvelle m’était parvenue. Je continuais à correspondre avec mon chef de section resté sur le terrain et qui ne m’avait laissé que de bons souvenirs. Il m’avait mis au courant des circonstances alors que j’étais tout juste en train de refaire surface après ces deux années passées. Il m’expliquait le déroulement de cette tragédie. Ils venaient d’arriver à proximité de ce foutu bled qu’ils devaient boucler et il faisait un temps de chien. Le froid était accentué par un grésil qui meurtrissait les visages et là-haut sur la crête, comme de coutume, la deuxième section se devait de jouer les éclaireurs de pointe pendant que le reste de la compagnie se trouvait à contre- bas, assez loin. Il me racontait qu’une importante explosion s’était produite dans le groupe de tête. Aussitôt il avait pensé avoir été repéré par les fellouzes. Il n’en était rien. C’était plutôt l’horreur ! Les grenades que portait Girard venaient d’éclater et il était dans un état indescriptible, agonisant dans le sang. L’éclatement des M.K2 avait touché plusieurs gars du groupe. Les suites de cette affreuse journée avaient fait l’objet d’une correspondance. Au sein de ce groupe c’était plutôt la panique, seul mon copain Bernard, un sergent responsable de ce détachement d’avant-garde était valide. La banalité des faits rendait l’accident encore plus tragique. Ils avaient crapahuté un bon moment pour pouvoir venir se mettre en place, les hommes étaient déjà bien éprouvés et c’était sans doute en voulant s’asseoir ou peut être en se relevant que les munitions, placées à sa ceinture ou dans le sac, avaient explosé et Gégé n’avait alors aucune chance de s’en sortir. Combien de soldats, comme lui, avaient rencontré les blessures ou la mort au cours de circonstances aussi tragiques ? Beaucoup trop………….Des bruits couraient, là-haut. Le gouvernement semblait préparer des jours meilleurs, mais en attendant sur le terrain, les chasseurs alpins souffraient toujours autant………ce n’était en réalité que des mots, des paroles qui n’apportaient rien de plus, puisque chaque jour qui passait, ne faisait que renforcer les désillusions de ceux qui vivaient sur le terrain………J’avais vécu deux longues années de crapahute dans le djebel, à travers les massifs de la grande kabylie. La peur au ventre, sans le moindre répit. Les hommes d’Amirouche nous tombaient dessus en embuscade, assaillaient nos bahuts et c’était à l’échelle de la compagnie, voire de la section, voire de l’équipe et même du bonhomme, qu’il fallait sauver sa peau… »
            Références bibliographiques.
            • la Kabylie des chasseurs alpins- terre de nos souffrances- Roger CONROUX Editions les écrivains
            • La guerre vécue par un chasseur alpin- J collet et Abdenour Si hadj Mohand – éditions publibook
            • Fils de fellagha- Abdenour Si Hadj Mohand – Edition publibook

            Avant d’être enterré, son corps séquestré; avant d’être oublié son âme combattu par les usurpateurs de la légitimité du séculaire sacré du peuple.
            On veut tuer le poussin dans l’œuf et le héros de cette entreprise n’est pas moins qu’un professeur d’université. n’a-t-on jamais dit que la” science sans conscience n’est que ruine de l’âme”? et j’ajouterai ” si tu n’as aucune humilité, alors fais ce que bon te semble,Rien ne peut arrêter la descente aux enfers.
            Monsieur Benachenou refuse la reconnaissance de l’héroïsme des colonels Amirouche et Si El Houas, comment voudriez-vous alors que Massu, Godard,Ducasse, François Mitterand, et pourquoi Sarkozy admettent que le peuple algérien mérite plus que des excuses pour l’enfer qu’il a subi? Le combat du colonel Amirouche n’était-il pas alors qu’une erreur à condamner post mortem?
            Dans cette alliance contre nature, c’est triste de relever une similitude, une complicité même, stratégique dans l’entreprise d’escamotage ,de falsification de l’histoire entre la Métropole néocolonialiste et l’indigène autochtone illuminé.
            abdenour si hadj mohand
            The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

            Commentaire


            • #7
              Arrêté avec le verbiage, venez en aux faits.
              M. Benachenhou cite des références dignes de foi, des témoins au dessus de tout soupçon et tu appelles cela verbiage ? Booooon, passons !
              Le sage souffre dans le bonheur du savoir... L’ignorant exulte dans les délices de l’ignorance

              Commentaire


              • #8
                par Mourad Benachenhou
                Au cours de ces dix dernières années, les biographies de Amirouche écrites par des auteurs algériens n'ont, certes, pas été aussi abondantes que l'on aurait souhaité, au vu de l'importance de ce personnage dans l'histoire de la Guerre de Libération nationale. Mais, il en a eu suffisamment pour que le lecteur curieux puisse assouvir sa soif de connaissance de la vie et de la mort de cet homme d'exception, et de ce grand héros de la Guerre de Libération.
                j'ai tiré cet extrait du preambule de Mr.Benachenchou et cette petite phrase en guise d'introduction m'a suggéré que tout ce que le politiquement correct en terme d'ecrit sur ce VRAI heros de la revolution serai de s'arreter a une petite phrase du genre :AMIROUCHE un MARTYRE. point a la ligne.cette peite phrase m'a suggéré qu'on doit s'en fouutre de qui l'a tué et arreter de le ramener et de deranger le sommeil des saints revolutionnaire encore en vie ,et toujours en revolution.
                Dernière modification par hiemsal, 14 mai 2010, 18h21.
                ...et maintenant?

                Commentaire


                • #9
                  Ancien ministre

                  une belle conclusion pour un ancien sinistre que de reconnaitre que l'algerie se fait piller ,mais que les pilleurs ne doivent pas changer.
                  8) On pensait que le grand problème politique du pays était un changement de système politique ; ce qui est proposé dans la démarche c'est de garder le même système, mais au profit d'autres :

                  9) Cela ne s'appelle pas alternance au pouvoir, mais alternance au pillage du pays, du moins suivant la terminologie et l'analyse employées par des opposants d'intérêts, non une opposition de principes !
                  ...et maintenant?

                  Commentaire

                  Chargement...
                  X