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Les députés sénégalais adoptent la loi sur la parité

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    ASSEMBLÉE NATIONALE : Les députés adoptent la loi sur la parité

    Enfin la parité ! Les députés ont adopté hier, à une large majorité, le projet de loi 10/2010 instituant la parité absolue homme-femme dans toutes les institutions totalement ou partiellement électives. Les femmes ont marqué la solennité de l’évènement à travers une mobilisation exceptionnelle.

    C’est une Assemblée nationale acquise à la cause féministe qui a été le témoin privilégié d’un moment symbolique dans l’histoire des femmes sénégalaises.

    La loi 10/2010, qui institue la parité absolue dans les fonctions électives, est passée comme lettre à la Poste. A la place Soweto, c’était l’ambiance des grands jours qui marquent l’histoire d’une nation. Des femmes d’origines et de conditions diverses ont manifesté leur joie de voir le résultat de plusieurs années de lutte. Toutes de blancs vêtues, elles ont exprimé leur satisfaction à travers des chants et des danses traditionnels.

    Après le débat précédent le vote de la loi, le ministre d’Etat, garde des Sceaux, ministre de la Justice, El Hadji Amadou Sall, a déclaré que la loi sur la parité instaure une compétition saine entre les deux sexes, pour relever le défi de la construction de notre pays.

    « L’histoire politique sénégalaise est porteuse de plusieurs batailles pour une plus grande démocratie. Nous sommes heureux de poser cet acte d’une dimension historique. Cette loi rend justice aux femmes. La parité n’est donc pas une opposition entre homme et femme, c’est l’instauration d’une compétition saine et objective ».

    « Cette loi assure une distribution égale des responsabilités entre les hommes et les femmes. Par son adoption, nous accédons à une maturité démocratique plus grande. Nous appelons les forces politiques à soutenir cette action », a déclaré le ministre d’Etat, garde des Sceaux, ministre de la Justice.

    Le président du groupe parlementaire libéral, Doudou Wade, a, quant à lui, salué « la volonté politique du président Wade.

    « Les femmes ont le droit et les compétences pour exercer le pouvoir. Il faut nous départir de notre complexe de supériorité pour leur permettre de s’épanouir au même titre que les hommes. Je souhaite que cette loi s’étende au gouvernement et aux bureaux des grandes institutions », a dit M. Wade. Les députés libéraux El Hadji Wack Ly et Moustapha Diop Djamil et le non-inscrit Oumar Khassimou Dia ont voté contre la loi. M. Ly a justifié son opposition à cette loi par le fait qu’il est contre toute forme d’égalitarisme. « Cette loi n’a pas sa raison d’être. Je banni l’égalitarisme et le remplacement d’une injustice par une autre », a-t-il déclaré.

    Moustapha Diop Djamil a, pour sa part, invoqué des arguments tirés de l’Islam pour justifier son opposition à cette loi. « Je suis contre cette loi parce qu’elle n’a rien à voir avec la religion », L’article 2 de la loi adoptée à une grande majorité par l’Assemblée nationale stipule que : « les listes de candidatures sont alternativement composées de personnes des deux sexes pour les institutions partiellement ou totalement électives. Lorsque le nombre de membres est impair, la parité s’applique au nombre pair immédiatement inférieur. Lorsque le nombre de membres est impair, la parité s’applique au nombre pair immédiatement inférieur. Les listes de candidatures doivent être conformes aux dispositions de cette loi sous peine d’irrecevabilité.

    L’article 3 indique que les conditions d’application de la présente loi seront définies et précisées par décret.

    L’article 4 stipule que la présente loi et ses décrets seront insérés au Code électoral. La présente loi abroge toutes les dispositions contraires et sera appliquée comme loi d’Etat.

    A signaler qu’au cours de ce vote du projet des femmes de diverses organisations politiques, de la Société civile et des personnalités féminines reconnues ont assisté aux débats.

    Ndèye Khady

    ELHADJI WACK LY, DÉPUTÉ LIBÉRAL : « C’est une injustice »

    « C’est absurde et injuste pour ceux qui sont les plus compétents. Ils seront sacrifiés au nom de la parité. On fait la promotion de la médiocrité et de l’incompétence. Les jeunes et les handicapés sont des groupes vulnérables comme les femmes. Pourquoi ne pas créer des lois pour eux. Cette loi va poser des problèmes »
    FATOU KINE DIOP, CONSEIL SÉNÉGALAIS DES FEMMES (COSEF) : « C’est un jour historique »

    « Ce jour est grandiose ! C’est magnifique ! C’est la concrétisation de décennies et de décennies d‘efforts faits par des générations et des générations de femmes dont le combat a été porté par le Cosef. Il faudra accompagner, sensibiliser les populations pour qu’elles se l’approprient. Nous appelons aussi le chef de l’Etat pour qu’il la promulgue. Mais surtout la Société civile qui a un travail important à faire en termes de suivi ».

    source : "Le soleil"
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