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    Maghreb: Les patrons haussent le ton
    18/05/2010 à 15h:44 Par Abdelaziz Barrouhi, à Tunis

    "Nous voulons l’intégration économique, et tout de suite." Tel était, en substance, le message délivré par près de mille chefs d’entreprise lors du forum de l’Union maghrébine des employeurs (UME), les 10 et 11 mai, à Tunis.

    Jamais les chefs d’entreprise maghrébins ne s’étaient retrouvés en aussi grand nombre face à des membres de leurs gouvernements. Et jamais ils n’avaient aussi fortement haussé le ton pour presser leurs dirigeants politiques d’agir afin que « l’espace économique maghrébin » devienne une réalité. Sans doute aussi ne s’étaient-ils jamais sentis aussi menacés dans leurs intérêts, crise économique mondiale aidant. « Plus de vingt ans de retard, ça suffit. Nous voulons l’intégration du Maghreb, et tout de suite. » Tel était en substance le message délivré par près de mille opérateurs économiques lors du forum de l’Union maghrébine des employeurs (UME), qui s’est tenu les 10 et 11 mai, à Tunis, un an après celui d’Alger, qui avait réuni moins de monde.

    Une fronde des patrons ? On serait tenté de le penser si l’UME n’avait été créée, en 2007, avec la bénédiction du secrétaire général de l’Union du Maghreb arabe (UMA), Habib Ben Yahia, ancien ministre tunisien des Affaires étrangères. Le Premier ministre tunisien, Mohamed Ghannouchi, est d’ailleurs venu leur exprimer son soutien. « Objectivement, a-t-il déclaré, les pays maghrébins sont dans le même bateau. Leur seule planche de salut est de conjuguer leurs efforts et leurs atouts en vue de réaliser l’intégration économique… » Cinq ministres des Finances, de l’Économie et du Commerce, dont deux libyens et deux tunisiens, ont abondé dans le même sens. Le cinquième, Salaheddine Mezouar, le grand argentier marocain, a déclaré que les hommes d’affaires peuvent avoir un « impact moral positif » sur les décideurs politiques pour les inciter à changer leur approche face aux mutations de l’économie mondiale.

    Bien que des pays comme la Tunisie, la Libye et l’Algérie aient renforcé leurs relations bilatérales, l’UMA, lancée en 1989 à Marrakech, est bloquée, en grande partie à cause du différend entre Alger et Rabat sur le Sahara occidental. À cela est venue s’ajouter, murmurent certains, la récente tentation isolationniste d’Alger.

    Invités, les ministres algériens et mauritaniens ont choisi de bouder ce premier face-à-face avec les patrons. Mais cette absence a été compensée par la remarquable participation d’une cinquantaine de chefs d’entreprise algériens, dont Rédha Hamiani, président du Forum des chefs d’entreprise, et Boualem M’Rakach, président de la Confédération algérienne du patronat. Pour Hamiani, il est impératif de créer un espace économique commun codifié « de manière à offrir à l’investisseur maghrébin les mêmes avantages que ceux accordés à ses pairs nationaux », dans le cadre d’un projet d’intérêt commun. « Nous devons avancer vite », a pour sa part déclaré M’Rakach.

    La balle est maintenant dans le camp des cinq chefs d’État, qui ne se sont pas réunis en sommet depuis 1994. « Dépêchons auprès d’eux une délégation de haut niveau du patronat maghrébin », a proposé un homme d’affaires à la clôture du forum. Chiche !
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