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Les fonctionnaires espagnols manifestent contre les baisses de salaire

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  • Les fonctionnaires espagnols manifestent contre les baisses de salaire

    Des milliers de fonctionnaires ont manifesté jeudi 20 mai devant le ministère de l'économie, à Madrid, contre des baisses de salaire annoncées par le gouvernement socialiste. Des rassemblements similaires se tenaient dans toute l'Espagne en prélude à une grève de la fonction publique prévue le 8 juin par les syndicats. Brandissant des drapeaux aux couleurs des deux grandes centrales syndicales, CCOO ou UGT, et du syndicat indépendant CSIF, des milliers de fonctionnaires ont bloqué vers 18 heures la rue d'Alcala, en plein centre-ville, à deux pas de la très touristique Puerta del Sol.

    Dans un tintamarre de sirènes, ils protestaient contre la baisse moyenne de 5 % des salaires que le gouvernement du premier ministre José Luis Rodriguez Zapatero veut leur imposer dès juin dans le cadre de ses mesures d'austérité. "C'est totalement injuste. Il y a d'autres types de mesures possibles", a estimé Diego, professeur de formation professionnelle à Madrid. "Nous n'avons pas spéculé", a-t-il déclaré, pour dédouaner les fonctionnaires de la crise financière qui justifie aux yeux de l'exécutif la baisse des salaires. "La crise n'a pas eu lieu à cause des fonctionnaires", mais des marchés financiers, relevait Carlo, employé au ministère de l'économie.
    MAILLON FAIBLE DE LA ZONE EURO
    Sous la pression des marchés et de ses homologues européens, José Luis Rodriguez Zapatero s'est résolu la semaine dernière à annoncer des mesures d'austérité supplémentaires pour tenter d'accélérer la baisse des déficits publics, qui ont explosé à 11,2 % du PIB en 2009. Ces déficits, conjugués à de faibles perspectives de croissance pour les années à venir, font de l'Espagne un des maillons faibles de la zone euro, certains investisseurs semblant craindre une contagion de la crise grecque.
    Au moment même où les fonctionnaires manifestaient, le gouvernement était réuni en conseil des ministres pour approuver par décret-loi ces mesures pour 2010 et 2011, qui comprennent également le gel de la revalorisation de certaines retraites en 2011 ou un coup de frein aux investissements publics d'infrastructures. Le plan d'austérité place M. Zapatero en grande difficulté. Les syndicats, avec lesquels il a toujours entretenu de bons rapports depuis son accession au pouvoir en 2004, n'excluent pas d'appeler à une grève générale dans tous les secteurs.
    Le chef du gouvernement, José Luis Rodriguez Zapatero, et ses ministres s'infligent une baisse de salaire de 15 %. Elle sera de 10 % pour les secrétaires d'Etat. La baisse des salaires des fonctionnaires entraînera une économie de 2,3 milliards d'euros en 2010, et 2,2 milliards en 2011. La gel de revalorisation des retraites en 2011 entraînera des économies totales d'environ 1,5 milliard d'euros. La suppression de la prime à la naissance allègera la facture de 1,25 milliard d'euros. Le gouvernement a également revu à la baisse sa prévision de croissance pour 2011, de 1,8 % à 1,3 % du PIB.
    SOUTIEN DES INDÉPENDANTISTES
    Les socialistes ne disposent que d'une majorité relative au Parlement, qui devra valider d'ici un mois le décret-loi. M. Zapatero a jusqu'à présent toujours obtenu, au cas par cas, le soutien des indépendantistes basques ou catalans sur l'économie. S'il n'y parvient pas et qu'il ne rallie pas les votes de la droite au nom de l'intérêt national, il s'exposera à une crise politique, avec éventuelle motion de censure à la clé. A Madrid, certains manifestants scandaient "Zapatero, démission !" Pour tenter d'apaiser son électorat, M. Zapatero a annoncé mercredi qu'il travaillait à un nouvel impôt pour les plus riches. Selon la presse, il frapperait ceux qui possèdent un patrimoine de plus d'un million d'euros.


    Le Monde
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